La CGT des ports et docks et FO-transports ont respectivement qualifié lundi d'"innaceptables" et de "décalés" par rapport aux salariés les propos du secrétaire général de la CFDT, François Chérèque, qui a parlé d'un système syndical "pas tout à fait démocratique" dans les ports.
François Chérèque "a dit des choses inacceptables pour un militant, des choses qui rendent plus service au patronat qu'aux salariés", a déclaré Tony Hautbois, responsable national à la CGT des ports et docks.
"Si la CFDT a du mal à s'implanter dans les ports, c'est parce que les travailleurs n'adhérent pas à son discours et à son orientation syndicale", a ajouté M. Hautbois.
Interrogé dimanche sur le conflit qui perturbe fortement l'activité portuaire depuis le début de l'année, M. Chérèque a critiqué "un corporatisme qui met en difficulté les bassins économiques".
"La situation syndicale dans les ports est bien particulière. Depuis la Libération, nous sommes dans un syndicalisme unique, où ce sont les syndicats qui font l'embauche, à savoir la CGT", a-t-il avancé.
Selon lui, la CFDT "a fait des essais" pour s'implanter dans les ports "mais ce n'est pas possible".
La Fédération FO-Transports, présente également dans les ports au côté de la CGT qui représente autour de 90% du personnel de la manutention, a également déploré les propos de M. Chérèque.
"Une fois encore, M. Chérèque tient des propos décalés, voire en soutien au gouvernement contre les salariés", indique un communiqué.
"Que la liberté syndicale soit un combat quotidien dans le secteur, tous les militants de Force ouvrière l'attestent (...) qu'aujourd'hui la position commune signée par la CFDT reprise dans la loi du 20 août 2008 soit une entrave à l'implantation syndicale notamment dans le secteur des ports, c'est une évidence", poursuit le texte de FO.
"Il y a des dockers FO à Sète, Toulon ou Bayonne et des syndicats FO dans la plupart des grands ports, et aussi des syndicats CNTPA (Coordination nationale des travailleurs portuaires et assimilés) notamment à Dunkerque et Saint-Nazaire", a commenté Jean Hédou, responsable à FO-Transports.
Pour lui, "aujourd'hui, il y a un mouvement de résistance d'ensemble dans les ports, car le gouvernement ne respecte pas sa parole".
Le conflit dans les ports est né de la volonté du gouvernement de revoir, après le vote de la réforme des retraites en novembre, un accord de principe conclu un mois plus tôt entre partenaires sociaux sur la reconnaissance de la pénibilité pour certains métiers portuaires.
Source courrier-picard.fr