Le comité confédéral national de la centrale de Bernard Thibault a adopté vendredi à l'unanimité une résolution affirmant son attachement à « l'action syndicale unitaire » .
La CGT mise toujours sur le « syndicalisme rassemblé » cher à Bernard Thibault. Vendredi, à l'issue des deux jours de travail de son « parlement » (le comité confédéral national), la CGT a réaffirmé, dans une résolution adoptée à l'unanimité, son attachement à « l'action syndicale unitaire » et sa volonté d'en refaire un outil de conquête. Elle propose une réunion « très prochainement » de tous les syndicats « pour définir des revendications communes et les mobilisations nécessaires à leur satisfaction ».
C'est la réponse aux interrogations qui pointaient dans la centrale sur l'intérêt du travail de réflexion intersyndical engagé après le conflit des retraites avec la CFDT, la FSU, Solidaires et l'Unsa en vue de bâtir une nouvelle plate-forme de revendications communes (emplois, salaires, refus de la rigueur, défense du service public, etc). Sur fond de durcissement de la centrale de Montreuil, ces travaux étaient paralysés par les divergences avec la CFDT, notamment sur les discussions en cours avec le patronat sur l'assurance-chômage et les retraites complémentaires.
Pour sortir de cette impasse sans renoncer au principe de recherche maximale d'unité d'actions, la CGT a décidé de bouger les curseurs. Elle met de côté la rédaction d'une plate-forme commune globale et mise sur la recherche, au cas par cas, de « revendications communes » dans les négociations engagées avec le patronat, avec des modes d'action communs à la clef.
Il s'agit de « relancer le travail à huit (syndicats) , on fera avec ceux qui veulent », précise Eric Aubin. L'idée est donc de s'appuyer sur une unité à géométrie variable permettant de prendre le cas échéant ses distances avec la CFDT. Hier, sur Europe 1, le leader cédétiste, François Chérèque, minimisant les différends avec la CGT, a estimé que la volonté de la centrale de Montreuil de relancer l'intersyndicale constitue une « bonne nouvelle » qui va « dans le bon sens ».
Des gages à l'aile dure
Pour la CGT, ce positionnement constitue à la fois une manière de préserver la ligne Thibault d'une recherche d'unité d'actions... tout en l'infléchissant en réaffirmant son indépendance. Pour cultiver son image d'organisation à la pointe de la contestation et donner des gages à son aile dure, la CGT a ainsi adopté son propre « agenda des luttes ». Elle prévoit notamment des journées d'action sur la défense de la prud'homie le 15 février, sur les retraites complémentaires le 24 février et sur l'égalité salariale hommes-femmes le 15 mars. Selon elle, « loin d'être marqué par la résignation, le climat social est à l'exaspération ».
Source lesechos.fr