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19 juin 2014 4 19 /06 /juin /2014 07:53
J'ai infiltré le FN, Le Pen me poursuit : si je perds, c'est la fin des caméras cachées

Avatar de Claire Checcaglini

Par 
Auteure, journaliste

Claire Checcaglini a été encartée au Front national pendant huit mois, sous un faux nom, et en a fait un livre. "Bienvenue au front : le journal d'une infiltrée" a fait l'objet de deux plaintes. Le 13 juin, la journaliste a remporté la première manche, mais n'en a pas encore terminé avec le parti de Marine Le Pen. Elle nous raconte les coulisses de son infiltration et son procès en cours.

 

Marine Le Pen à Bruxelles après la victoire du FN aux européennes

 

Mai 2011. Marine Le Pen a pris les rênes du parti voilà 4 mois. Son message principal tient en un mot : dédiabolisation. Communication ou véritable changement en profondeur ? Pour le savoir, j'ai pris ma carte au FN. Je m'y suis infiltrée.

 

Ainsi, les militants de la base et autres cadres du parti ne me tiendraient-ils pas un discours formaté pour la presse. Mon but : aller au plus près de leur réalité, de leur ressenti, de leurs convictions.

 

Au sein du FN, j'ai été très chaleureusement accueillie, j'y ai rencontré des militants qui trouvaient en leur parti un véritable refuge. Les militants peuvent en effet y dire des choses qu'il serait impossible de formuler ailleurs.

 

Le Front national est donc perçu comme un espace de liberté et certains militants pensent de facto que le FN est plus tolérant que n'importe quelle autre formation politique tolérant. Or la tolérance ne signifie naturellement pas de supporter l'inadmissible, mais bien de poser des limites morales.

 

Au FN, on gravit très vite les échelons

 

Par ailleurs, le fait que le FN se montre très accueillant envers les nouveaux militants s'explique également par les responsabilités qu'on s'y voit vite confier. Le FN valorise ainsi ses membres et ce à l'inverse de l'UMP ou du PS où se faire une place demande du temps.

 

Monter dans l'appareil est donc très facile, pas besoin d'années de militantisme pour devenir par exemple candidat aux législatives. Ainsi, il m'avait été proposé avec insistance de l'être pour les élections de juin 2012. Et ce très rapidement après mon adhésion.

 

Au FN, je suis finalement restée huit mois, huit mois que j'ai racontés dans "Bienvenue au front : le journal d'une infiltrée" . Le livre a fait l'objet de deux plaintes, à commencer par celle de Marine Le Pen pour diffamation.

 

Un passage sur l'islam mis en cause

 

La présidente du FN a remis en cause un passage du livre concernant ses propos sur l'islam. Propos qui m'ont été confiés par mon secrétaire départemental de l'époque. Ce dernier m'a affirmé avoir eu un entretien avec Marine Le Pen au cours duquel elle lui aurait dit :

 

"Voilà la stratégie. Si je caresse l’islam dans le sens du poil de temps en temps, ce n’est pas pour eux (les musulmans), c’est pour les Français, qui croient encore, ces cons-là, que l’islam est une religion. Si je dis que l’islam n’est pas fréquentable, que c’est la pire des choses, ils me traiteront de raciste et ne voteront pas pour moi.(..) Donc je fais en sorte de flatter la laïcité. "

 

Je n'ai jamais prétendu avoir été présente quand Marine Le Pen a évoqué cette stratégie. Mais rapporter ces propos me semblait essentiel. D'abord parce que c''est un cadre, secrétaire départemental et membre du comité central qui m'en a fait le récit. Il était donc habilité auprès des militants de la base à faire passer certains messages, qui plus est ceux de sa présidente.

 

D'autre part, cette conversation entre Marine Le Pen et le secrétaire départemental de Hauts-de-Seine illustre le double discours de la présidente du FN concernant un thème qui lui est cher, l'islam.

 

Procédure pour escroquerie

 

Vendredi 13 juin, le jugement a été rendu. Le tribunal a suivi le parquet en me relaxant, la procureure avait en effet estimé que le passage n'avait rien de diffamatoire. Mais mes ennuis judiciaires avec le FN sont loin d'être terminés car le parti a également porté plainte pour escroquerie. Il s'appuie sur le fait que j'ai pris une carte au Front national sous une fausse identité et que, de ce fait, j'ai pu accéder à des informations qu'il m'aurait été impossible d'avoir autrement.

 

J'espère désormais faire valoir auprès de la justice que je poursuivais un but légitime à savoir l'information du public. Si je venais à perdre ce procès, la décision pourrait alors remettre en cause le principe même de l'infiltration et donc tous les reportages réalisés en caméra cachée.

 

Je continue naturellement à suivre de près l'actualité du FN, et donc les derniers épisodes concernant la énième provocation de Jean-Marie Le Pen. Je note que si Marine Le Pen condamne la "faute politique" de son père, elle ne parle pas de "faute morale", or c'est bien ce dont il s'agit !

 

Et si elle avait véritablement voulu marginaliser son père, elle aurait pu le faire depuis longtemps. Mais, par ce type d'épisode, Marine Le Pen arrive à se poser comme victime de l'ancien président du FN, alors qu'elle est avant tout son héritière.

 

Marine Le Pen assume parfaitement l'histoire du FN

 

Dans son discours à Tours, en 2011, lors de son arrivée à la présidence du FN, elle assume d'ailleurs parfaitement l'histoire de ce parti depuis son origine.

 

 

Alors que Marine Le Pen demande à son père un jour de démissionner du parti, je n'y crois pas un instant.

 

Source http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1215433-j-ai-infiltre-le-fn-le-pen-me-poursuit-si-je-perds-c-est-la-fin-des-cameras-cachees.html

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18 juin 2014 3 18 /06 /juin /2014 15:15

Chers camarades,

Je n'ai pas encore le jugement définitif que je me ferai l'immense plaisir de publier, non pas comme une contrainte liée au jugement rendu par la 17ème chambre correctionnelle de Paris, mais pour l'édification de tous les camarades.

Peut-on encore faire du syndicalisme en France sans devenir un criminel notoire, telle est la question que je me pose, et que je vous pose.

Attendez-vous désormais à être poursuivi pour diffamation si vous dénoncez des agissements que vous considérez répréhensibles, attendez-vous désormais à être poursuivis pour dégradation de biens privés ou publics si vous faites une manifestation trop virulente, attendez-vous désormais à être poursuivis pour séquestration si vous vous enfermez dans un bureau pour demander des explications à un Directeur.

Aujourd'hui le syndicalisme que l'on entend nous imposer est celui de toutes les soumissions, de toutes les compromissions, de toutes les acceptations.

Si vous n'êtes pas dans le moule, il vous en cuira, croyez-en mes expériences.

Faut-il pour autant renoncer? La réponse est non!

Et je le clame bien fort : "Je ne suis pas un criminel! Et tous les camarades en lutte ne sont pas des criminels! Et si le statut de criminel doit être apposé sur le nom de tous ceux qui se battent contre les turpitudes du système actuel, il y aura alors des millions de criminels, mais le mot criminel sera totalement vidé de sa substance.

Voilà camarades, où j'en suis de mes réflexions.

La lutte continue!

"Hasta la victoria, siempre"

Amitiés à tous et à toutes

Cyril LAZARO

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17 juin 2014 2 17 /06 /juin /2014 00:01
Les indemnités des prud’hommes dans l’escarcelle de Pôle Emploi

Selon la nouvelle convention Unedic, les chômeurs ayant gagné un procès pour licenciement abusif devront rendre jusqu’à 16 200 euros de dommages et intérêts.

C’est un tour de passe-passe qui doit réjouir le Medef. Alors que la nouvelle convention d’assurance chômage, signée le 14 mai par le patronat et trois syndicats (CFDT, CFTC et FO), doit être agréée dans les jours qui viennent par le gouvernement, le Syndicat des avocats de France (SAF) vient de soulever un loup qui pourrait faire chuter dangereusement, en matière de licenciements, les recours devant les prud’hommes.

D’ores et déjà, les règles de l’assurance chômage prévoient un «différé d’indemnisation» pour les licenciés touchant un bonus extralégal. Autrement dit, un chômeur ne commence à toucher ses droits qu’après une période de carence, dont la durée est liée au montant de la prime. Concrètement, les indemnités de rupture obtenues au-delà du minimum légal sont converties en jours d’indemnisation par Pôle Emploi, et déterminent ainsi la durée de cette période de différé. Dans la limite, cependant, de 75 jours.

Prime. En résumé, si la somme touchée se traduit par un différé inférieur à 2,5 mois, le salarié épuisera, en théorie, l’équivalent de toute sa prime en jours d’indemnisation avant de commencer à toucher ses allocations. Si cette durée est supérieure à 2,5 mois, le salarié conservera alors ce qu’il reste de son «capital», puisque l’indemnisation commencera quoi qu’il en soit au bout de cette période.

Or ce différé ne joue pas qu’en amont, par rapport à la prime extralégale arrachée par le salarié, mais aussi plusieurs années après, en cas de victoire de l’employé devant les prud’hommes pour licenciement abusif. Ce qui veut dire que Pôle Emploi peut réclamer aujourd’hui, et de façon rétroactive, tout ou partie des sommes obtenues par le salarié devant les prud’hommes, dans la limite d’un montant correspondant à 2,5 mois d’indemnisation.

Problème : la future convention d’assurance chômage va porter cette période de différé à 180 jours, soit près de six mois… Et le calcul sera forfaitaire : 90 euros par jour d’indemnisation. Soit 16 200 euros pour six mois.

Bref, jusqu’à 16 200 euros d’indemnités obtenus devant les prud’hommes pour licenciement sans «cause réelle et sérieuse» et à condition d’avoir été indemnisé six mois par l’assurance chômage, Pôle Emploi pourra tout récupérer. Seule exclusion : les licenciements économiques, qui continueront d’être soumis à un différé d’indemnisation de 2,5 mois seulement.

«La somme que pourra récupérer Pôle Emploi est telle qu’elle fera hésiter beaucoup de salariés avant de se lancer dans un procès et faire valoir leurs droits en cas de licenciement injustifié», s’inquiète l’avocat en droit social Florent Hennequin, qui estime que certaines personnes réclameront, du coup, des dommages et intérêts d’autant plus élevés. Pour le SAF, il s’agit aussi «d’un grave détournement de l’objet de ces sommes, qui est d’indemniser le préjudice moral, professionnel et financier subi par le salarié» en raison «de la perte injustifiée de son emploi. Ces sommes n’ont pas à être confondues avec un revenu de substitution».

A Pôle Emploi, on renvoie la balle aux partenaires sociaux : «Ce sont eux qui définissent les règles d’indemnisation, nous ne faisons que les appliquer.» Et de rappeler que le but initial de l’allongement du différé d’indemnisation était de limiter les abus liés aux ruptures conventionnelles. Ces ruptures «à l’amiable» qui permettent parfois de partir avec un gros chèque, tout en ouvrant droit - à la différence de la démission -, à l’assurance chômage. Un dispositif qui aurait été détourné par les employeurs et les salariés pour servir de préretraites aux personnes qui n’ont pas encore toutes leurs annuités. Et qui ferait supporter à l’assurance chômage une indemnisation qui devrait incomber à l’assurance vieillesse. Bref, le sort subi par les dommages et intérêts liés aux licenciements abusifs ne serait qu’une conséquence indirecte de cette décision liée aux ruptures conventionnelles. Du côté de l’Unedic, on précise, enfin, que ce différé «rétroactif» ouvre des droits supplémentaires au chômage, d’une durée égale à celle du différé. Encore faut-il que l’intéressé soit toujours au chômage pour en profiter sur l’instant.

«Trop-perçu». Reste que pour le SAF, Pôle Emploi a d’ores et déjà le pouvoir de récupérer jusqu’à six mois d’indemnités… auprès de l’employeur jugé fautif par les prud’hommes. Et «déplore» que l’opérateur public «n’utilise que trop rarement cette faculté légale». Du coup, estime Florent Hennequin, «on revoit les règles pour aller récupérer le "trop-perçu" sur le dos du salarié plutôt qu’auprès de l’employeur». Et de demander aux partenaires sociaux et au ministère du Travail que «soient exclues des assiettes du calcul des droits à l’allocation chômage toutes les sommes à caractère indemnitaire, qui doivent rester acquises au salarié». Pas sûr que le SAF soit entendu d’ici au 1er juillet, date d’entrée en vigueur de la convention.

Source liberation.fr

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13 juin 2014 5 13 /06 /juin /2014 20:20
Votre patron va pouvoir modifier votre contrat de travail
Un salarié ne peut plus refuser toute modification de son contrat de travail décidée unilatéralement par son patron. La Cour de cassation a modifié son point de vue dans un arrêt du 12 juin 2014. Alors qu'elle l'excluait formellement depuis de nombreuses années, elle juge désormais qu'un employé peut se voir imposer une modification de son contrat, à condition qu'elle n'empêche pas, objectivement, sa poursuite, et donc qu'elle soit mineure. 
 

Il s'agit, de la part du juge, de l'introduction d'une certaine souplesse dans les relations employeur-employé, qui était absolument exclue jusqu'à présent. La Cour jugeait invariablement que ce qui avait fait l'objet d'un contrat signé ne pouvait en aucun cas être modifié par une partie sans l'accord de l'autre. Elle admettait seulement que la modification refusée, si elle était nécessaire, puisse justifier un licenciement, mais avec indemnités. 

Cette modification mineure, que le salarié doit désormais accepter, peut même porter sur des éléments essentiels, comme le montant de la rémunération. Ce que les juges considéraient jusque-là comme absolument intangible, sauf accord des deux parties pour la modifier. La Cour de cassation n'admettait même pas que le mode ou le montant de la rémunération prévus au contrat soient modifiés dans un sens favorable au salarié, sans l'accord exprès de celui-ci. 

Le salarié ne peut plus s'estimer licencié

Si le changement n'est pas un obstacle à la poursuite des relations de travail dans des conditions normales, le salarié ne peut plus s'estimer licencié, ni demander aux prud'hommes de constater la résiliation de son contrat aux torts de son entreprise. Ceci lui donnait droit à des indemnités de licenciement et dommages-intérêts pour licenciement abusif. 

"Il ne peut plus sauter sur l'occasion pour quitter l'entreprise avec indemnités", résume un magistrat. La Cour de cassation vient en l'espèce d'admettre qu'un patron impose à son salarié une baisse de son taux de rémunération, parce que cette baisse "représentait une faible partie de la rémunération".

Source lexpress.fr

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7 juin 2014 6 07 /06 /juin /2014 23:01
À Paris ou à Marseille : "NON à la sous-traitance dans l’hôtellerie" !

Hier, 6 juin, à Paris ou à Marseille, les femmes de chambres des hôtels de luxe ont manifesté pour dénoncer la sous-traitance dans l’hôtellerie.


À Paris, appuyées par la CGT/hôtels de prestige et économiques et la CNT-Solidarité Ouvrière/Hôtellerie-Restauration-Tourisme, elles soutenaient les 49 salariés qui affrontent aux prud’hommes les directions du Park Hyatt Paris-Vendôme et son ancien sous-traitant.

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Paris, 6 juin 2014, devant l’hôtel Hayatt Vandôme.
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Paris, 6 juin 2014, en direction de l’hôtel Crillon.


À Marseille, appuyées par la CNT-Solidarité Ouvrière 13, elles soutenaient les salariés de la « Française de Service ».

( Voir Marseille : Hôtels de luxe, industrie touristique, le combat continue !)

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Marseille, 6 juin 2014, devant l’hôtel Intercontinental.


Source cnt-so.org
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6 juin 2014 5 06 /06 /juin /2014 23:42
Les femmes de chambre disent «non à la sous-traitance dans l’hôtellerie»

Deux femmes de chambre refont un lit dans un hôtel

Deux femmes de chambre refont un lit dans un hôtel

 

Plus d’une centaine de femmes de chambre, valets, militants de la CGT notamment, ont défilé vendredi entre deux hôtels de luxe parisiens pour dénoncer la sous-traitance dans l’hôtellerie et soutenir 48 de leurs pairs, a constaté une journaliste.

Par solidarité avec les 48 personnes qui affrontent aux prud’hommes les directions du Park Hyatt Paris-Vendôme et de son ancien sous-traitant, la société Française de Services Groupe, les manifestants se sont rassemblés devant le cinq-étoiles de la rue de la Paix.

Derrière une banderole disant «non à la sous-traitance dans l’hôtellerie», ils se sont ensuite rendus symboliquement à l’hôtel Crillon. Le célèbre hôtel de la Place de la Concorde, qui a fermé ses portes pour deux ans de rénovation, projette à sa réouverture de sous-traiter ce qu’on appelle «le service d’hébergement», selon la CGT.

«Nous allons à une audience aujourd’hui pour le rappel du 13ème mois. Un accord avait été signé en 2007 et il n’a jamais été respecté», indique Debora Follot, femme de chambre depuis plus de deux ans au Park Hyatt Paris-Vendôme.

Après une grève en septembre, les femmes de chambre et valets du cinq-étoiles avaient obtenu un certain nombre d’avancées et le sous-traitant avait été changé. Ils avaient notamment obtenu une prime de fin d’année, la transformation des temps partiels en temps plein pour ceux qui le désiraient et le paiement des heures effectuées, non plus à la chambre.

«Les filles ne se laissent plus faire, 90% des femmes de chambre du Hyatt sont syndiquées à la CGT», affirme Debora Follot.

Mais cela n’a pas réglé tous les problèmes. «Tous les mois nous avons des fiches de paye incorrectes, des heures en moins ou des années d’ancienneté non reconnues. On doit toujours tout vérifier. C’est usant», a déploré la syndicaliste qui explique que la plupart des femmes de chambre sont d’origine immigrée et ne maîtrisent pas forcément tous les rouages administratifs.

«Et nous ne sommes toujours pas reconnues dans notre travail, on nous parle mal et on se sent exploité», renchérit Sylvie.

Ludovic Levitetz, responsable CGT, a lui dénoncé une organisation consistant à «sous-traiter les services d’étages en hôtellerie et faire cohabiter sur un même lieu de travail des salariés avec des statuts différents» : «C’est particulièrement malhonnête et cela s’apparente souvent à de l’esclavage moderne».

«On doit se battre. La tendance actuelle dans l’hôtellerie, c’est l’externalisation de ces métiers. On peut toujours imaginer que le Hyatt Regency, qui a des travaux à faire en 2015, choisisse aussi cette solution», redoute le syndicaliste, salarié de cet hôtel de luxe du Palais des Congrès.

A contre-courant, le groupe Louvre Hôtels, qui compte 500 établissements en France, a intégré récemment une vingtaine de femmes de chambre des hôtels Campanile et Première classe et a décidé de continuer l’internalisation dans cinq autres hôtels.

Source liberation.fr

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1 juin 2014 7 01 /06 /juin /2014 00:26
Le sondage sur les européennes qui alerte les syndicats

C'est une enquête en forme de cri d'alarme pour les syndicats. Selon un sondage de l'IFOP, réalisé le 25 mai auprès d'un échantillon de 3 373 personnes, et publié par L'Humanité du 28 mai, le vote en faveur du Front national aux élections européennes a gagné du terrain dans tous les syndicats, par rapport à l 'élection présidentielle de 2012.

Le premier constat est relativement rassurant pour les centrales : si 30 % des salariés ont voté pour le FN (64 % se sont abstenus), ils sont 25 % chez les salariés proches d'un syndicat contre 34 % pour ceux qui n'affichent aucune proximité syndicale. Mais dans le détail, les choses se gâtent : l'extrême droite a recueilli 33 % chez les salariés proches de FO, 29% chez les sympathisants d'un autre syndicat (CFTC, CFE-CGC ou UNSA), 22 % chez ceux de la CGT, 17 % chez ceux de la CFDT et —plus surprenant encore — 27 % chez les sympathisants de Solidaires, syndicat plutôt proche de l'extrême gauche et du Front de gauche.

A la CGT, qui a lancé, en janvier, une campagne commune avec la FSU et Solidaires, contre les idées du Front national, le vote lepéniste progresse : il est passé de 16 % à la présidentielle de 2012 à 22 %, une hausse de six points. Chez les sympathisants de cette centrale (52 % d'abstentions), c'est sans surprise le Front de gauche qui est arrivé en tête (30 %), les listes du Parti socialiste et du Parti radical de gauche (PRG) obtenant 19 % et celles de l'extrême gauche 5 %. Chez les sympathisants de Solidaires, où 57 % se sont abstenus, le PS arrive, avec 19 %, juste derrière le FN et devant le Front de gauche et Europe Ecologie qui sont à égalité à 17 %, l'extrême gauche n'obtenant que 2 %.

 A la CGT, journée de grève et de manifestations « en riposte » le 26 juin

Chez les sympathisants de Force ouvrière, centrale politiquement très hétérogène, l'abstention monte à 61% — un record —, les listes PS-PRG obtiennent 15 %, devant Europe Ecologie (13 %), le Front de gauche (11 %), l'UMP (8 %) et l'extrême gauche (5 %). C'est la CFDT qui résiste le mieux à la vague FN — ses sympathisants ayant voté à 17 % pour les listes de Marine Le Pen — et c'est aussi celle où on s'est le moins abstenu (45 %). Chez ceux qui affichent une proximité syndicale avec la CFDT, les listes PS-PRG arrivent nettement en tête avec 29 %, celles de l'UDI et du MoDem obtenant 16 % devant Europe Ecologie (9%) et l'UMP, tous les deux à 9 %, loin devant le Front de gauche (3 %).

Solidaires a vivement réagi à la publication de ce sondage en demandant « des informations complémentaires sur une méthodologie qui à l'évidence est source de marges d'erreur phénoménales ». Pour le syndicat, qui tient son congrès à partir du lundi 2 juin à Dunkerque (Nord) — en même temps que la CFDT à Marseille — « le combat contre l'extrême droite est une chose sérieuse. (...) Balancer dans la nature des chiffres fantaisistes n'aide pas celles et ceux qui mènent ce combat. »

A la CGT, on ne cache pas une réelle inquiétude en notant que, « même si ce n'est pas une surprise, on ne peut se satisfaire du score du vote FN ». Thierry Lepaon a annoncé à l'AFP une journée de grève et de manifestations le 26 juin « en riposte » au résultat des élections européennes et avant la conférence sociale des 7 et 8 juillet. Selon le secrétaire général de la CGT, « il y a deux sorties de crise possible, celle brutale où nous mènent la droite, le Front national et aussi parfois le gouvernement, et une sortie de crise progressiste sur laquelle nous travaillons ». Le 26 juin, la CGT risque de se retrouver bien seule...

Michel Noblecourt Source social.blog.lemonde.fr

 

Vote pour le Front National, les syndicalistes aussi ?

Le journal L'Humanité a publié un sondage Ifop montrant que 33% des sympathisants FO et 22% de ceux de la CGT avaient voté Front National aux européennes. Ces résultats ont déclenché une polémique, car ils sont basés sur la notion ambiguë de "sympathisants" et non sur celle "d'adhérents".

C 'est un sondage certes ambigu mais tout de même embarrassant pour les syndicats qu'a publié le 28 mai le quotidien L'Humanité. Et ses résultats ont produit quelques vagues dans les rangs des centrales syndicales.

Réalisé par l'Ifop le jour même des élections européennes, le 25 mai, le sondage montre qu'une forte minorité de sympathisants syndicaux sont attirés par les thèses du Front National.

33% des sympathisants de FO auraient voté FN

Ceux de FO ont été les plus nombreux à voter pour le parti de Marine Le Pen à hauteur de 33%. Ce qui n'est pas, à première vue, totalement étonnant. FO a toujours été "l'auberge espagnole" du syndicalisme, ses adhérents réunissant toute la palette du champ politique de l'extrême gauche trotskiste au... Front National.  Viennent ensuite l'Union syndicale Solidaires (27%), la CGT (22%) et la CFDT (17%).
Les personnes se disant proches d'un autre syndicat (CFTC, Unsa, CFE-CFC) ont voté à 29% pour le FN.
L'abstention a été moins forte chez les sympathisants de la CGT (52%), de la CFDT (45%) et de Solidaires (57%) que la moyenne nationale (58%). Les proches de FO ont boudé les urnes à 61%. 
16% des sympathisants de la CFDT ont été séduits par l'UDI et le Modem.
Les sympathisants de la CGT ont choisi en premier lieu le Front de gauche (30%), cinq fois plus que sa moyenne nationale (6%). Le Front de gauche a attiré 17% des proches de Solidaires, 11% de ceux de FO et seulement 3% de la CFDT.
Sans réelle surprise, c'est parmi les sympathisants de la CFDT que le PS a réalisé son meilleur score (29%, contre une moyenne nationale de 14%). Les proches de la CGT et de Solidaires ont voté PS à 19% et ceux de FO à 15%. De son côté, EELV a attiré les sympathisants de Solidaires (17%), suivis par FO (13%), la CFDT (9%) et la CGT (6%).
Enfin,  9% des sympathisants de la CFDT, 8% de FO, 3% de la CGT et 2% de Solidaires ont voté pour l'UMP. 

Des résultats embarrassants pour les syndicats

La percée du Front National a de quoi ennuyer les leaders syndicaux. FO, CGT, Solidaires et CFDT ont a maintes reprises dénoncé les idées défendues par le parti de Marine Le Pen et les mirages qu'il fait miroiter à des salariés déboussolés. La CGT n'a pas hésité à exclure des militants ouvertement engagés au Front National. La CFTC, victime de "l'entrisme" du FN a tenté, pas toujours avec succès, de faire le ménage. 

Mais il n'en reste pas moins que, a l'instar du quart des français qui ont voté dimanche 25 mai, une forte minorité de sympathisants syndicaux ont été également séduits par les thèses du FN, ou, du moins, ont adressé un message de protestation aux partis traditionnels, Parti Socialiste en tête.

Un sondage ambigu basé sur la notion de "sympathisants"

Cependant, ce sondage est ambigu. Il a été réalisé auprès de "sympathisants", un terme vague. Il ne s'agit donc ni des "militants" ni, encore moins, des "adhérents". On peut toujours se dire "sympathisant"... sans avoir aucun engagement. C'est vrai à l'égard d'un syndicat comme vis à vis de n'importe quelle autre organisation, parti, association

D'ailleurs, l'Union nationale Solidaires (qui regroupe notamment les syndicats SUD, plutôt classés comme "radicaux" dans les entreprises) a réagi: " Notre Union syndicale, qui a toujours exprimé de fortes réserves de manière générale face aux sondages, a demandé auprès de l'IFOP et de l'Humanité des informations complémentaires sur une méthodologie qui à l'évidence est source de marges d'erreur phénoménales".

Alors, certes, le Front National est arrivé en tête chez les employés et ouvriers, qui forment les gros rangs des "adhérents" syndicaux. Mais d'ici à déduire, comme pourrait faire croire ce sondage et certains commentaires qui en ont été faits, qu'un quart, voire un tiers des "adhérents" des organisations syndicales votent pour le Front National, il y a manifestement un pas à ne pas franchir. Il ne s'agit là que de personnes se déclarant "sympathisants".

Source latribune.fr

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31 mai 2014 6 31 /05 /mai /2014 10:53

De l’importance des « seuils sociaux » 11 et 50 dans les entreprises et de la bêtise de vouloir les "geler"

C’était rue Notre Dame de Nazareth. Elles étaient huit. Des femmes assises, le dos courbé, les fesses endolories, sur des tabourets de bois ronds autour d’une grande table métallique. Toute la journée. 8 heures par jour, 35 h par semaine, 151 h 66 par mois, et les heures supplémentaires pas comptabilisées. A peine plus que le smic. Avec de petites mains, elles faisaient de la petite bijouterie fantaisie, des petits assemblages, des enchâssements méticuleux. A côté d’elles quelques hommes, aux bras plein d’eczéma, trempaient des métaux dans divers « bains » d’acide. Au total la petite entreprise, comptable inclus, était composée de 14 salariés.

Ce qu’elles voulaient, ces huit femmes, c’était des vrais sièges, si possible ergonomiques, avec un rembourrage, un dossier, des accoudoirs, équilibrés avec cinq roulettes. Juste pour moins souffrir.

Après avoir timidement une par une demandé au patron, elles avaient fini par faire une pétition. Signée à 8. Même les hommes à côté n’avaient pas osé signer. Le patron s’était aussitôt emporté ! Un colérique : «  – Ca on ne me la fera jamais, moi je suis un ancien ouvrier, je sais ce que c’est, j’en ai bavé, elles me l’auraient demandé poliment, d’accord, mais là avec une pétition, pourquoi pas une grève pendant qu’on y est ! Jamais, jamais je ne céderai pas à ce genre de chantage ! ».

Elles saisissent l’inspection du travail (c’était avant le plan Sapin, l’inspecteur pouvait encore décider d’y aller, en opportunité). L’inspecteur demande des sièges, le patron s’empourpre, refuse. Lettre recommandée, mise en demeure. Le patron conteste encore. Puisqu’il y a plus de dix salariés, l’inspecteur demande de mettre en place des élections de délégué du personnel. Le patron refuse toujours : «  Des délégués chez moi, jamais, si on veut me parler, ma porte est ouverte, des élections, on est 14, grotesque, ridicule, pas la peine, pas ici ». Nouvelle lettre recommandée, nouvelle mise en demeure, menace de procès verbal. Pourtant c’était par là qu’il fallait passer.

Il faudra trois mois, trois lettres, trois visites, pour arriver à des élections qui soient réelles. L’inspecteur doit menacer à plusieurs reprises le petit patron irascible. Il doit expliquer aux salariées elles-mêmes comment faire. Les huit femmes se mettent d’accord. A la fin, il y a une date, une candidate, une suppléante, une urne, des bulletins de vote, et enfin deux élues. Le patron dut s’incliner.

Je me rappelle, en retard dans un nombre trop important de visites, je revins dans cette entreprise, en coup de vent, peu après, car la déléguée élue des femmes m’avait appelé. Et comme j’arrivais à l’atelier, bêtement distrait, la tête ailleurs, elles me dirent éclatantes de sourires : « - Alors, alors, vous avez vu, vous avez vu ? » Elles étaient toutes assises sur des fauteuils confortables, appropriés, avec dossiers et accoudoirs. Elles avaient gagné !

Il faut savoir que l’ANI et la loi Medef du 14 juin 2013 qui en est issue, ont reculé les délais avant qu’un patron soit obligé d’organiser des élections de délégués du personnel. Ils peuvent attendre un an de plus après avoir passé le seuil de 11 ou de 50. Ca n’a pas suffi à l’UMP et au Medef : Puis Jean-François Copé l’a dit : si la droite revient, elle modifiera les seuils sociaux, au lieu que les délégués du personnel soient obligatoirement élus à partir de 11 salariés, ce sera à partir de 50 et poiur les CE ce sera de 50 à 100. Alors voila, Francois Rebsamen fait encore un pas vers eux , il « gèle » pendant trois ans (au lieu d’un an), l’obligation de faire des élections quand une entreprise dépassera 10 ou 50 : le délai sera de 1095 jours avant que le patron ne soit obligé d’enclencher des élections d’IRP.

De l’importance des Comités d’entreprise

Je me souviens encore d’un patron d’une brasserie de la place de la République à Paris qui « préférait vendre plutôt que d’avoir un comité d’entreprise ». Donc il s’en tenait à 47, 48 ou 49 salariés et refusait de passer le seuil de 50. En fait son arrogance masquait son refus d’avoir des interlocuteurs salariés en face de lui et de rendre des comptes à un CE. Car il ne cessait de prendre, dés que son activité l’exigeait, des « extras », CDD, intérims, qu’il maltraitait, sous-payait, ou dissimulait, en s’efforçant surtout de ne pas les compter dans ses effectifs. Comme lesdits effectifs s’appréciaient sur une durée de 12 mois pendant 3 ans, l’inspecteur prit le temps de « recompter » toutes les entrées et sorties sur le registre du personnel et le livre de paie, puis lui imposa, car il était largement au dessus du seuil, d’organiser – enfin – des élections pour mettre en place un CE. Ce patron-là était un vulgaire délinquant qui voulait faire du fric, en se passant de respecter les lois de la République concernant les institutions représentatives du personnel : ça n’avait rien à voir avec l’emploi. 

Comme le dit fort bien Thierry Le Paon, s’en prendre aux seuils sociaux, c’est « considérer que les représentants du personnel, les droits des salariés, le syndicalisme comme un frein au développement de l’entreprise, alors qu’au contraire c’est une chance ».

Pourtant c’est quand la France en ruines en 1945, avait 290 % de dettes/ PIB, trois fois plus qu’aujourd’hui, que les DP et CE ont été mis en place. Aujourd’hui la France n’a jamais été aussi riche, mais le patronat veut les supprimer : « geler » les seuils, c’est le prémisse à leur report, l’UMP demande à ce que les DP commencent à 50 et les CE à 100 salariés. Sachant que 97 % des entreprises ont moins de 50 salariés, seulement 3 % doivent avoir des CE : or 25 % de celles ci, comme le restaurateur de la place de la République, se dispensent d’en mettre en place ! Dans les entreprises de plus de 10 salariés soumises à élection de délégués du personnel, plus de la moitié, déjà, n’en ont pas.

Sans CE, le patron évite un budget de fonctionnement limité à 0,2 % de la masse salariale et un budget des œuvres sociales négociable, en moyenne de 0,7 à 0,9 % de la masse salariale. Sans DP ni CE, le patron évite aussi un contrôle et un dialogue avec ses salariés : ça diminue des droits, baisse le coût du travail, évite ou masque des emplois.

Alors pourquoi un ministre du travail de gauche propose-t-il de geler les seuils sociaux ?

Toutes catégories confondues, le chômage augmente encore de 0,7 % en avril 2014 et atteint 10,2 %, métropole et outremer, soit 5 992 000 chômeurs, juste en-dessous du « seuil » de 6 millions.

Tout ce que trouve à proposer, unilatéralement (sans aucune concertation avec les syndicats, iI cède à une exigence de l’UMP et, depuis 30 ans de l’aile la plus rétrograde du patronat de l’UIMM – Union des industries et métiers métallurgiques) le Ministre du travail, François Rebsamen, « pour tester si cela crée de l’emploi », c’est de « geler pendant trois ans les seuils sociaux » (11 et 50 salariés) déclenchant dans les entreprises l’élection des représentants du personnel. On se demande comment une pareille bêtise (selon l’expression du dirigeant de la CGT) est possible.

Qu’un ministre du travail de gauche tombe dans ce panneau est signe de quoi ? D’incompétence ou de vaine obséquiosité vis-à-vis du Medef ? Ou des deux ? Avec l'ANI devenue loi du 14 juin 2013, le patronat a obtenu de larges satsifactions et s'est moqué du gouvernement : il a craché sur sa propre signature de "contrats" autant que sur la loi, sur les contrats courts, sur les CDD, sur les temps partiels, sur les bases de données uniques, sur la pénibilité, sur la formation professionnelle, ca se traduit en farce géante. Et voila qu'avec la casse de l'inspection du travail, avec la non amnistie des syndicalistes, avec la suppression des elections prud'hommes, avec les ouvertures accrues du dimanche, surgit la remise en cause des seuils sociaux !  Ce sont autant de victoires inouies, inutiles, gratuites, sans contreparties, du Medef grâce à la présidence Hollande. C'est inquiétant, tres inquiétant.

Manuel Valls avait eu cette phrase collector lorsqu'il avait été désigné "il est difficile de faire quelque chose pour les salariés". Apparemment c'est facile de faire plein de choses pour le patronat.

Gérard Filoche Source blogs.mediapart.fr

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30 mai 2014 5 30 /05 /mai /2014 14:20
Comité d'entreprise, délégués du personnel : vers une «suspension» des seuils sociaux

Le ministre du Travail, François Rebsamen, s'est dit ce mercredi prêt à «suspendre pendant trois ans» les seuils créant des obligations particulières aux entreprises, comme par exemple la création d'un comité d'entreprise à partir de 50 salariés.

Le ministre du Travail, François Rebsamen, s'est dit ce mercredi prêt à «suspendre pendant trois ans» les seuils créant des obligations particulières aux entreprises, comme par exemple la création d'un comité d'entreprise à partir de 50 salariés.

Combien de petits chefs d'entreprise font des pieds et des mains pour maintenir leur effectif à neuf employés afin d'éviter le seuil contraignant des dix ? Au delà, les patrons sont en effet obligés de mettre en place des délégués du personnel disposant de crédits d'heures. Un «frein à l'embauche» que le ministre du Travail s'est dit, ce mercredi, prêt à «suspendre pendant trois ans» afin de favoriser l'emploi.



Selon la taille, l'entreprise est en effet contrainte à un certain nombre de dispositions. Par exemple à partir de 50 salariés, l'employeur est tenu de créer un comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) avec formation de ses membres, un comité d'entreprise qui doit se réunir régulièrement. Il doit également mettre en place un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) en cas de projet de licenciement économique collectif.

Pas de suppression

«Les organisations patronales affirment que les seuils constituent des freins à l'embauche. Je dis donc aux organisations syndicales que le meilleur moyen de faire tomber cet argument, c'est de tenter l'expérience», a lancé François Rebsamen aux journaux du groupe Ebra. Et d'insister: «Si cela crée de l'emploi, tant mieux, sinon, on remettra les seuils en vigueur et on n'entendra plus l'argument patronal».

Bien conscient que ces seuils ont initialement été créés dans l'intérêt du salarié, le ministre socialiste a tout de même précisé qu'il n'était pas question de les supprimer totalement. «Gardons le principe des seuils, à dix pour créer des délégués du personnel, et à cinquante pour le comité d'entreprise, mais suspendons leur enclenchement durant trois ans», a-t-il détaillé.

Une façon également de se montrer à l'écoute des organisations patronales puisque, reçu en avril par le Premier ministre Manuel Valls, le président de CGPME, Jean-François Roubaud, avait lui-même suggéré cette «expérience». Et l'UMP Patrick Devedjian de commenter sur Twitter: «Si Rebsamen suspend les seuils sociaux il fera ce que la droite n'a jamais osé: c'est objectivement courageux».

Une «bêtise» selon la CGT

La précision de la suspension temporaire ne rassure toutefois pas les syndicats. Une telle mesure «est une bêtise», selon le numéro un de la CGT, Thierry Lepaon. Selon lui c'est «considérer que les représentants du personnel, les droits des salariés, le syndicalisme sont un frein au développement de l'entreprise, alors qu'au contraire c'est une chance», défend-il.

«François Hollande, Manuel Valls et François Rebsamen n'ont à la bouche que le dialogue social et les accords d'entreprise» mais «dès que le Medef aboie sur la question des seuils» ils proposent «un moratoire».

Source leparisien.fr

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30 mai 2014 5 30 /05 /mai /2014 14:08
La CFDT tient son Congrès après le séisme des européennes

Laurent Berger ouvrira lundi 2 juin à Marseille le 48e congrès de la CFDT, après le séisme des européennes, avec, au centre des débats, les récentes réformes du gouvernement agréées par le syndicat, comme le pacte de responsabilité qui suscite des interrogations.

http://www.paris-normandie.fr/documents/10157/0/mod01/image_content_general_17081334_20140530125446.jpg

 

Environ 2.500 délégués et cadres se réuniront du 2 au 6 juin au parc Chanot à Marseille, ce qui leur donnera l’occasion aussi de célébrer les 50 ans de la CFDT déconfessionalisée, née en 1964.
Côté direction, pas de surprise à attendre : seul candidat en lice, Laurent Berger, 45 ans, élu numéro un par une Assemblée générale en novembre 2012 pour succéder à François Chérèque, sera reconduit.
Le congrès survient une semaine après le scrutin européen qui a vu pour la première fois le Front national arriver en tête et le PS descendre dans des abîmes.
Les militants arriveront au Congrès «forcément sonnés» par ce résultat, a dit à l’AFP Laurent Berger. Le syndicat l’impute notamment au «manque de visibilité des résultats» sur le front de l’emploi et des inégalités.
La question est cruciale pour la centrale qui a approuvé toutes les réformes du gouvernement - emploi, retraites, pacte de responsabilité - et qui se retrouve à partager les risques.
Le positionnement de la direction en faveur du pacte de responsabilité «est validé» au sein de la CFDT, a assuré M. Berger.
Il reconnait toutefois une «interrogation» et des «zones de doutes» à propos de la «volonté du patronat à assumer ses engagements» et appelle le gouvernement à stopper les aides aux entreprises si les engagements ne sont pas tenus.
«Le Congrès ne sera pas tendu», prévoit son numéro un. «Sans être monolithique» la CFDT bénéfice d’une «cohésion interne forte», ce qui n’empêchera pas des débats animés, dit-il.
Des dissensions ont pourtant éclaté: à La Redoute, chez le transporteur Mory Ducros, la signature d’accords par la CFDT a été dénoncée par la base.
« Un coût en termes d’image »
Toutefois, «il n’y a pas d’opposition structurée au sein de la CFDT. Il y a eu une grogne sourde, des secousses», dit Bernard Vivier, directeur de l’Institut supérieur du travail.
«La CFDT a une longue tradition réformiste, elle est très impliquée dans la négociation», rappelle Dominique Andolfatto, professeur à l’université de Bourgogne.
Mais aujourd’hui «elle apparaît trop proche du pouvoir, le coût qu’elle paie le plus c’est en termes d’image», selon cet analyste.
La proximité avec le pouvoir socialiste de dirigeants emblématiques, comme François Chérèque ou le héros de Florange Edouard Martin, candidat PS aux européennes, a contribué à en brouiller l’image.
«Si Laurent Berger veut un Congrès apaisé, il faut qu’il hausse le ton au micro!», déclare Bernard Vivier.
Il a commencé à le faire. «Il gauchit son discours, critiquant la politique de Manuel Valls, se posant en défenseur des fonctionnaires», dit Dominique Andolfatto.
Pour Laurent Berger, la ligne historique de la CFDT fondée sur «le dialogue social» est comprise par les salariés. Il en veut pour preuve ses «bons résultats» aux élections professionnelles où il talonne la CGT (26%, contre 26,7%).
Autre motif de satisfaction: la CFDT compte 50.000 adhérents de plus depuis le dernier congrès.
Le projet de résolution soumis au Congrès ne propose pas de stratégie de rapprochement avec d’autres syndicats. «On n’attendra pas l’unité syndicale pour agir», dit M. Berger.
Les relations avec la CGT sont au froid. Le numéro un de la CGT, Thierry Lepaon, ne sera pas à Marseille, à l’inverse de son prédécesseur Bernard Thibault venu au Congrès CFDT de Tours en 2010 où il avait été ovationné en plein débat sur les retraites.
Les réformistes Philippe Louis (CFTC) et Luc Bérille (Unsa) seront là.
Le congrès sera l’occasion de toiletter les statuts de 1964: le préambule abandonnera la référence au christianisme et l’article premier prônera un «syndicalisme de transformation sociale».
Le Congrès élira une direction de 10 membres, pour la première fois à parité. Marcel Grignard poids lourd de la CFDT quittera la Commission exécutive de même que Patrick Pierron. Quatre nouveaux membres feront leur entrée.
Une soirée festive est prévue jeudi pour célébrer les 50 ans de la CFDT en présence des anciens dirigeants: Edmond Maire, Jean Kaspar, Nicole Notat, François Chérèque .

Source paris-normandie.fr

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