Le Parc Astérix a retrouvé la formule de la potion magique
Au Parc Astérix, à 30 km au nord de Paris, les manèges a sensation fortes sont plébiscités.
Demandez-lui comment vont les affaires, et il vous répondra comme un agriculteur : "Il fait encore froid, la nature a beaucoup de retard... donc on se maintient." Pascal Fliche est le directeur général du Parc Astérix, dont l'affluence dépend largement des aléas climatiques. "On va se rattraper cet été !", lance-t-il.
Si Pascal Fliche est aussi sûr de lui, c'est qu'il semble avoir trouvé la recette pour doper les résultats de son village gaulois. Avec 73 millions d'euros de recettes et 1 720 000 visiteurs en 2012 (8 % de plus qu'en 2011), le Parc Astérix a retrouvé sa place de numéro deux en France au détriment du Futuroscope (1 698 000 visites), Disneyland Paris (16 millions de visiteurs) restant, bien sûr, hors concours. Belle saison pour ce parc ouvert il y a vingt-quatre ans à Plailly, dans l'Oise.
Les lieux appartiennent depuis 2002 à la Compagnie des Alpes (CDA), également propriétaire du Futuroscope (Poitiers) ou du réseau Walibi. "Entre les stations de ski et les parcs, il n'y a pas tant de synergies de revenus. Mais ce sont les mêmes compétences : cela reste des câbles et des poulies ! ", s'amuse Dominique Marcel, président du directoire de la CDA.
Pourtant, le métier n'est pas seulement une affaire de mécanique. "Le secteur s'est beaucoup développé et professionnalisé depuis les années 1990 et l'arrivée des grands parcs comme Disney, constate Arnaud Bennet, président du Syndicat national des espaces de loisirs, d'attractions et culturels (Snelac). Désormais, il faut être à la fois industriel, restaurateur, commerçant, communicant..." Sans oublier météréologue...
Chez Astérix, Pascal Fliche semble manier adroitement tous ces leviers. Effort industriel, adaptation à la météo et marketing malin, voilà les ingrédients qui semblent réussir à son parc.
MÉCANIQUE RAFRAÎCHIE
L'avantage d'appartenir à un grand groupe, c'est la visibilité apportée par son assise financière - la CDA est soutenue par la Caisse des dépôts et consignations. Cela fait six ans que la Compagnie des Alpes s'est mis en tête de relancer ses grandes marques, dont Astérix.
Les deux premières années du plan ont été consacrées à la remise à neuf des installations. "A mon arrivée, il y avait une rame sur trois qui fonctionnait dans les montagnes russes. Aujourd'hui, nous en avons cinq qui tournent en permanence ", constate M. Fliche.
Tous les ans, en novembre, les nacelles sont envoyées à Chambéry, le fief de la CDA, pour maintenance. Elles sont remontées en mars, avant la réouverture du parc à la fin de la trêve hivernale. Le taux d'immobilisation a été réduit de 80 %. "La disponibilité est au moins supérieure de 30 % par rapport à chez Disney", affirme M. Fliche, qui a passé une décennie dans le royaume de Mickey.
Depuis quatre ans, c'est l'heure de la relance. Dans un parc à thème encore plus qu'ailleurs, l'investissement est le nerf de la guerre. Les nouveautés, c'est ce qui permet d'attirer les familles, mais surtout de les faire revenir. Actuellement, chez Astérix, le client régulier vient tous les deux ans et demi.
5 MILLIONS D'EUROS POUR LES NOUVEAUTÉS
Le parc peut désormais planifier ses investissements cinq ans à l'avance, "sans claquer des dents en attendant les chiffres de la dernière saison", dit M. Fliche, qui investit entre 12 % et 14 % de ses recettes chaque année dans la maintenance et l'agrandissement, dont 5 millions d'euros pour les nouveautés.
Depuis 2011, la capacité du parc a augmenté de 25 %. C'est l'effet Oziris - 20 millions d'euros de budget -, qui projette les téméraires les pieds dans le vide à 90 km/h depuis une hauteur de 40 mètres. L'attraction a déjà séduit un million de personnes. Le Parc Astérix entend toutefois éviter la course au gigantisme. "Nous n'avons pas les moyens de Disney, donc nous devons innover et étonner", souligne M. Fliche. Une équipe de la CDA parcourt le monde pour dénicher de bonnes idées... qu'elle trouve aussi dans les jeux vidéo.
S'adapter à la contrainte climatique est l'autre grande obligation pour les parcs d'attractions. "C'est une économie de coûts fixes. Une mauvaise année, et on peut perdre beaucoup", explique Stéphane Durand, consultant associé chez Horwath HTL. Au Futuroscope, Dominique Hummel, le patron, confirme : "Il faut bien "dimensionner" le parc en fonction des prévisions météo, une semaine à l'avance. Déclencher des recrutements, décider des heures d'ouverture, faire préparer les sandwichs..."
Pour éviter que le ciel ne lui tombe sur la tête, Le Parc Astérix a pris ses précautions. Chaque nouveau manège dispose d'une file d'attente couverte. Surtout, le parc fermant l'hiver, la direction a mis en place un système particulier pour ses salariés (220 postes en CDI et 1 000 saisonniers).
Ces derniers, baptisés "les irréductibles", travaillent huit mois, puis prennent un mois de vacances. Les trois mois restants... sont du ressort de Pôle emploi. Les meilleurs saisonniers repartent avec une promesse de réembauche à la fin de la saison.
UN MARKETING FUTÉ
Souvent perçu comme un parc à sensation prisé des adolescents, Astérix a élargi sa clientèle en misant sur un marketing malin. Car chez Disney, Walibi ou Astérix, ce sont partout les mêmes montagnes russes.
Seule la mise en scène diffère. D'où l'importance de "l'histoire" que raconte le parc. Celle d'Astérix repose sur les Gaulois, et l'humour. Sur Oziris, la file d'attente est truffée de hiéroglyphes loufoques inspirés de la bande dessinée'Astérix et Cléopâtre.
Pour séduire les plus jeunes, la direction du parc est en train de construire une zone aquatique sur le lac, à côté de "Lutèce Plage", où les bambins peuvent se défouler à l' Idéfix Club tandis que leurs parents se reposent sur des transats.
Pour convaincre les professeurs d'amener leurs élèves, la direction leur propose depuis trois ans un programme à la carte, avec sensibilisation à l'écologie grâce au spectacle des dauphins, et découverte des métiers d'antan. Dans un autre genre, le parc organise les 8 et 9 mai le Festival Electronix, en parallèle avec la Techno Parade, pour les amateurs de musique techno.
Enfin, plutôt que de payer des spots TV, la direction épluche régulièrement les données de l'Insee pour déceler les zones propices : dernièrement, la ville de Chantilly a été l'objet d'une campagne d'affichage intense : "On y trouve beaucoup d'enfants, avec des parents aisés", explique M. Fliche. Dernière astuce, le Parc Astérix s'offre des écrans publicitaires au cinéma juste avant le début des films de... Disney.
Source lemonde.fr
Cinq candidats en lice pour diriger Accor, après l'éviction d'Hennequin
Cinq candidats sont en lice pour reprendre les rênes du groupe d'hôtellerie Accor, parmi lesquels l'actuel directeur général de transition, Yann Caillère, mais aussi le président de Canal+, Bertrand Méheut, affirme le Journal du Dimanche.
Après le débarquement brutal en début de semaine pour divergence stratégique de Denis Hennequin, une gouvernance intérimaire a été mise en place à la tête du numéro six mondial de l'hôtellerie, le temps de chercher un nouveau patron.
L'ex-banquier Philippe Citerne est devenu président non exécutif, le patron du fonds Colony Capital Europe (un actionnaire majeur du groupe) Sébastien Bazin, vice-président, et le directeur général délégué d'Accor Yann Caillère, directeur général.
Selon le JDD, ce dernier "pourrait voir plus loin que son poste actuel" et fait partie des cinq candidats potentiels à la présidence, puisqu'il bénéficie de "soutiens en interne et auprès des franchisés".
Vient ensuite Sven Boinet qui fut, rappelle l'hebdomadaire, président du directoire de Lucien Barrière puis directeur général de Pierre & Vacances et "est un proche de Sébastien Bazin".
Le JDD cite également le nom de Bertrand Méheut, président de Canal+ depuis 2003 et administrateur d'Accor. "L'avenir agité de Vivendi fait qu'il se verrait bien à la tête d'Accor", écrit le JDD, qui rappelle néanmoins son inexpérience en matière d'hôtellerie.
André Martinez, actuel conseiller entreprise du ministre de l'Economie Pierre Moscovici et de la ministre du Commerce extérieur Nicole Bricq, qui a quitté Accor en 2006, "dit ne pas postuler mais reconnaît +cocher la case+", affirme le JDD.
Le journal cite enfin Jacques Ehrmann "passé par les Hôtels Méridien, Disneyland Paris, le Club Med et la présidence de Mercialys (la foncière du groupe Casino) jusqu'à l'an dernier".
Source leparisien.fr