INFO E1 - L'ex-cascadeur du parc Disneyland Paris vient de faire condamner son ex-employeur pour faute inexcusable.
C’est une procédure très rare. Un ancien employé du parc Disneyland Paris vient de faire condamner son ex-employeur pour "faute inexcusable" devant le tribunal des affaires de sécurité sociale des Yvelines, dont Europe 1 a pris connaissance. Gérard Ravenet, ancien cascadeur du Parc Walt Disney Studio de Marne-la-Vallée, dénonçait les très mauvaises conditions de sécurité qui ont eu de graves conséquences sur sa santé.
"Je suis handicapé à pratiquement 50%". Le cascadeur, qui a travaillé pendant cinq ans sur le spectacle de cascades à moto et en voiture de Disneyland, souffre de brûlures aux yeux depuis 2006, après avoir dû manier une torche enflammée de 800 degrés sans protection particulière. "Je suis handicapé à pratiquement 50%. J'ai trois hernies discales avec hernie paralysante", expliquait-il au micro d'Europe 1. Ses séquelles avaient été reconnues comme maladie professionnelle par la Sécurité sociale.
L’ancien cascadeur, "soulagé et satisfait". Dans un jugement dont Europe 1 a pris connaissance, rendu il y a quelques jours, la justice reconnaît que "l’accident du travail dont a été victime Monsieur Gérard Ravenet le 21 septembre 2006 est dû à la faute inexcusable de son employeur la société Eurodisney". L’ancien cascadeur, "soulagé et satisfait", doit maintenant se soumettre à une expertise médicale détaillée pour évaluer son préjudice afin d’être indemnisé.
D'autres poursuites en vue. Mais Gérard Ravenet n’a pas l’intention d’en rester là : il compte lancer d’autres poursuites judiciaires concernant les autres pathologies dont il souffre, consécutives au "manque d’équipements de sécurité" des cascadeurs employés chez Disney qu’il dénonce depuis plusieurs années. Les avocats du parc d’attraction disposent d’un mois pour faire appel de cette condamnation.
Par C.B et Guillaume Biet Source europe1.fr
Souvenez-vous le 25 février 2013
Justice : le cascadeur contre Disneyland
Cet ex-employé dénonce des conditions de sécurité insuffisantes lors des spectacles.
"Moteurs…action". Montrer et expliquer au public "comment les cascades sont réalisées et filmées". C'est ce que propose, plusieurs fois par jours, le spectacle de cascades à moto et en voiture de Disneyland, à Marne-la-Vallée. Mais un ancien cascadeur du parc d'attraction dénonce aujourd'hui les très mauvaises conditions de sécurité des employés. Selon lui, elles ont eu de graves conséquences sur sa santé et certaines de ses pathologies commencent à être reconnues comme maladie professionnelles. Gérard Ravenet a travaillé sur ce spectacle pendant cinq ans en tant que chef cascadeur, entre 2002 et 2007. Mardi après-midi, il sera devant le tribunal des affaires de sécurité sociale de Versailles pour espérer obtenir réparation. Il se confie au micro d'Europe1.
Une protection insuffisante… "Nous, en tant que chef d'équipe, nous étions face à une torche de 800 degrés sans avoir de protection au niveau des yeux, ni cagoule, ni gants, ni rien", déplore ainsi Gérard Ravenet, ajoutant que "les cascadeurs n'avaient pas les sièges baquets correspondants".
"Quand un cascadeur ne doit, dans les règles, assurer qu'un seul rôle dans la journée, il en enchaînait, deux à trois à cause du manque d'effectif", poursuit l'ancien acrobate expliquant que de ce fait, "les pathologies s'accentuent". Et impossible de se plaindre : "quand nous exercions notre droit de retrait, on était convoqué par le senior manager pour s'entendre dire : 'si t'es pas content, ton droit de retrait, c'est de prendre la porte'".
…Lourde de conséquences. Pour Gérard Ravenet, les conséquences sont terribles : "je suis handicapé à pratiquement 50%. J'ai trois hernies discales avec hernie paralysante", explique-t-il en imputant ses maux à son passage chez Disney. Et ce n'est pas tout : "j'ai perdu la moitié de mon audition parce que l'on travaille avec une sonorité de plus de 120 décibels quand les normes européennes sont fixées à 85 décibels". L'audition est donc touchée mais aussi les yeux : "j'ai eu une brûlure de la cornée avec destruction du film lacrymale qui à tout moment peut m'apporter des maladies".
Par Marc-Antoine Bindler avec Guillaume Biet Source europe1.fr