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25 juillet 2011 1 25 /07 /juillet /2011 17:01
Dans le Béarn, le Festival Emmaüs invente un monde meilleur

 

Pour la quatrième année consécutive, la communauté Emmaüs Lescar-Pau organise les 27 et 28 juillet 2011 son festival « alternatif »

Les compagnons et les jeunes du chantier solidaire d’Emmaüs, lors de l’édition...

(Emmaüs)

Les compagnons et les jeunes du chantier solidaire d’Emmaüs, lors de l’édition 2010 du festival.

Dans ce rassemblement se mêlent douze groupes internationaux, quarante associations militantes et des personnalités venues débattre de problèmes de société.

« Osez risquer l’utopie avec et pour l’homme. » Telle est la devise de la communauté Emmaüs Lescar-Pau, la plus grande de France avec 130 membres (compagnons, bénévoles, volontaires, salariés), qui organise son quatrième festival « culturel solidaire » les mercredi 27 et jeudi 28 juillet 2011.

Bien plus qu’un festival musical au sens classique du terme, où l’on viendrait simplement écouter des artistes, cet événement est l’occasion pour la communauté « de démontrer à tous que des solutions alternatives existent pour sortir les gens de l’exclusion », comme l’affirme son responsable, Germain, personnage haut en couleur, à la fois drôle, idéaliste et rigoureux.

C’est qu’ici, dans le grand village solidaire, on réfléchit à une société « où l’argent n’est plus roi ». Quarante associations, dont le Comité catholique contre la faim et pour le développement (CCFD) ou Habitat et humanisme, sensibilisent les festivaliers aux questions sociales qui taraudent notre pays. « Au fil des ans, j’ai vu de plus en plus de jeunes venir, poser des questions, chercher à comprendre par exemple pourquoi des gens défendent les sans-papiers en France », raconte Isabelle Larrouy, membre de l’antenne départementale de Réseau Éducation sans frontières, RESF 64.

Nourrir sa réflexion

Pour nourrir leur réflexion, des conférences-débats sont également proposées : « L’énergie doit-elle répondre au consumérisme ? », avec Stéphane Lhomme, président de l’Observatoire du nucléaire, ou « Les jeunes victimes de la pub et des marques », avec Paul Ariès, penseur de la décroissance. Dès la première année, le Festival Emmaüs a rencontré son public, rassemblant 18 000 personnes en deux jours.

Comment expliquer un tel succès ? Sans doute en raison des « petits prix » pour ce type d’événements, en moyenne 20 € pour une soirée, 35 € pour les deux soirs. Mais aussi grâce à une programmation de qualité, capable d’attirer un public de jeunes. Par le passé, Manu Chao, les Rita Mitsouko ou Tryo avaient enflammé la scène de la communauté. Pour cette édition, on retrouvera, entre autres, l’Ivoirien Tiken Jah Fakoly, le Serbe Emir Kusturica, l’Anglaise d’origine indienne Susheela Raman, le Bosniaque Goran Bregovic et quelques Français : Gaëtan Roussel, les Ogres de Barback, Volo et les Hurlements D’Léo, entre autres.

Outre sa belle programmation, le festival peut s’enorgueillir d’une organisation bien réglée : une obligation avec un « petit budget » culminant à 450 000 €. « Nous sommes à l’équilibre financier, et cela sans aucune subvention », se félicite Germain. « Nous ne sommes pas des marginaux, mais des originaux qui innovent », renchérit le « préfet » du village.

La réussite sociale et culturelle du festival suscite l’admiration de tous, ici, et notamment des artistes : « En s’entraidant, ces gens ont redonné de la dignité à des personnes marginalisées et montré que tout le monde peut être utile. On y va les yeux fermés, car ce festival correspond à nos valeurs », se réjouit Fred, le chanteur du groupe les Ogres de Barback.

Un projet collectif

Emir Kusturica, lui, doit arriver aujourd’hui et a prévu de dîner avec les 130 compagnons dans la « cantine » du village. Comme lui, tous les autres artistes sont sensibles à la démarche de la communauté, qui redonne confiance et espoir depuis une vingtaine d’années à des personnes en difficulté en leur offrant un toit, du travail, mais aussi une « famille ».

« Le festival est très important pour l’image d’Emmaüs », insiste Germain. En effet, les compagnons en retirent une grande fierté. « Nous montrons que nous pouvons être utiles aussi dans la culture », déclare Michel, 54 ans, responsable de la buvette. « Cette rencontre avec les jeunes nous fait du bien. Par la suite, ils saluent les compagnons lorsqu’ils nous croisent dans la rue et nous encouragent à continuer nos actions. »

Des jeunes du monde entier viennent d’ailleurs prêter main-forte aux organisateurs lors du rassemblement. Marion, 24 ans, professeur des écoles, participe à des « chantiers solidaires » depuis trois ans. Pour cette femme désireuse d’un monde « plus humain », c’est une façon de se ressourcer.

Bénévole ou compagnon, chacun s’inscrit dans un projet collectif. « Je ne suis pas là pour les aider, mais avec eux », précise Claudine. « Nous sommes des indignés qui n’ont pas peur de nous engager pour une autre politique sociale », ajoute Germain, pour qui le festival est un moyen de « donner envie aux jeunes d’être des porteurs de projets contre les exclusions ». « Notre force, c’est d’être un partenaire de la société, et de ne pas être repliés sur nous-mêmes », conclut-il.

NICOLAS CÉSAR, à Pau Source la-croix.com

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