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11 juin 2013 2 11 /06 /juin /2013 18:33

La CFDT se veut le premier interlocuteur du gouvernement

 

Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, à Lille le 10 octobre 2012. Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, à Lille le 10 octobre 2012.

Depuis deux mois et demi, Laurent Berger est sur un petit nuage. Le secrétaire général de la CFDT a accueilli avec une grande satisfaction le verdict du 29 mars sur la représentativité syndicale. Présente dans la quasi-totalité des branches – elle couvre 99,22 % des salariés contre 95, 81 % pour la CGT –, elle a conforté sa deuxième place (29,71 %) à un souffle de la centrale cégétiste (30,63 %). Et le bloc réformiste qu'elle constitue avec la CFTC et la CFE-CGC réunit 51,09 % des voix.

La CFDT aborde la conférence sociale des 20 et 21 juin, dans "un contexte très tendu", en position de force. Elle a cogéré l'agenda de ce rendez-vous annuel autour de six thèmes avec une priorité pour l'emploi – qui doit faire l'objet d'une "mobilisation générale" – et un débat sur l'Europe sociale qu'elle réclamait. "Nous avons été en grande partie entendus", a souligné M. Berger, vendredi 7 juin à Arras, lors du 14e congrès de la CFDT-Cadres, qui venait de reconduire à sa tête Jean-Paul Bouchet.

Plus que jamais interlocuteur privilégié du gouvernement socialiste, M. Berger entend fonder sa stratégie sur "le dialogue social" et "la coopération", qui est "une exigence dans une société bloquée, en manque de marge de manœuvre et de dialogue ". Le successeur de François Chérèque prône "un dialogue social qui ne nie pas les conflits d'intérêts mais qui fait de la conflictualité un terrain de construction de compromis positifs, pas un motif d'inertie".

M. Berger ne souhaite pas que la conférence se polarise sur la réforme des retraites. "On ne pourra pas faire l'économie d'un ajustement financier ", a-t-il affirmé à Arras, en redisant que la CFDT était toujours favorable à une "réforme systémique ", permettant d'"aller vers un système plus juste, plus clair, plus harmonisé".

 POINT MORT ET BEAU FIXE

Malgré un tête-à-tête convivial avec Thierry Lepaon, le leader de la CGT, le 17 mai à la CFDT, les relations avec celle-ci sont au point mort. La fracture provoquée par l'accord du 11 janvier sur la sécurisation de l'emploi, signé par la CFDT et les réformistes, et vivement combattu par la CGT, a laissé des traces. Le conseil national de la CFDT a rejeté la demande de la CGT d'élaborer des propositions communes pour la conférence sociale. Ce qui ne les empêchera pas de se retrouver sur quelques thèmes, à l'exception des retraites...

Avec le Medef, les relations sont en apparence au beau fixe. Après la signature de l'accord sur l'emploi, M. Berger a fait un cadeau de départ à Laurence Parisot – qui veut achever son mandat sur une vibrante défense du dialogue social –, en ratifiant, avec la CFTC et la CFE-CGC, le 28 mai, un rapport consensuel sur le thème "Réinventer la croissance".

Mais la CFDT surveille avec inquiétude l'élection, le 3 juillet, du président du Medef. La proximité du favori, Pierre Gattaz, avec Denis Kessler, le président de Scor, qui avait tenté une refondation sociale très libérale en 2000, lui fait craindre une mise en veilleuse du dialogue social au niveau national interprofessionnel. Dans l'entourage de M. Berger, on n'écarte pas l'hypothèse d'un ralliement de Patrick Bernasconi, ancien dauphin de Mme Parisot et partisan du dialogue social – compte tenu des liens entre les fédérations du bâtiment et des travaux publics et celle de la métallurgie –, à M. Gattaz à condition que celui-ci accepte d'éloigner M. Kessler.

En attendant cette échéance, la CFDT durcit le ton... A Arras, M. Berger a dénoncé la "forte résistance du patronat", égratignant au passage "une certaine frilosité chez nos partenaires syndicaux", dans la négociation sur la qualité de vie au travail. "Libérer la parole sur le travail inquiète certains. Si la négociation ne permet pas d'avancer, nous passerons par la voie législative", a-t-il prévenu.

Le secrétaire général de la CFDT a aussi averti, à propos des négociations sur l'assurance-chômage qui doivent débuter en septembre, qu'"on ne peut pas réduire l'indemnisation du chômage au moment où le chômage explose". La mise en garde vaut pour M. Gattaz ou pour Geoffroy Roux de Bézieux, si d'aventure cet ancien président de l'Unedic est élu.

Par Michel Noblecourt Source lemonde.fr

 

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