Disneyland Paris : la version officielle du suicide d'un salarié mise à mal par la famille de la victime.

"Je ne veux pas retourner chez Disney. Je t'aime"

Par Anne Vidalie, publié le 06/04/2010

Le beau-père de Franck Claret, le salarié d'Eurodisney qui s'est donné la mort le 26 mars, rend public le dernier message laissé par son gendre.

"Je ne veux pas retourner chez Disney. Je t'aime." Voilà les mots que Franck Claret, chef de cuisine chez Eurodisney, a gravés sur le mur de la dépendance où il s'est pendu, le 26 mars. Le jour-même, il devait reprendre son travail après un arrêt maladie, suivi de vacances. La direction du parc d'attractions, confrontée à ce troisième suicide parmi ses salariés, a aussitôt mis en avant les "problèmes personnels" qu'aurait rencontrés ce père de quatre enfants.

Ces déclarations ont fait bondir Pierre-Louis Neut, le beau-père de Franck, qui a choisi de rendre public le dernier message laissé par son gendre. Il témoigne: "Je suis scandalisé de voir comment l'entreprise essaie de minimiser les difficultés professionnelles rencontrées par mon beau-fils. Elle évoque ses problèmes de couple, voire une séparation ou un divorce. Rien de tout cela n'est vrai. C'est un couple amoureux, accompagné de ses enfants, que j'ai reçu chez moi, dans les Cévennes, il y a trois semaines. Les problèmes de Franck étaient liés à son travail. Depuis un an, il était déprimé parce qu'il avait le sentiment de ne pas pouvoir exercer correctement son métier. Il était rentré chez Disney pour faire de la gastronomie, or les produits qu'on lui fournissait, disait-il, n'étaient pas à la hauteur. Quant au personnel, il devait le former lui-même... avant qu'on ne le lui retire. Il ne supportait plus la pression, se sentait dévalué dans son travail. Franck était prêt à quitter Disney, mais ce n'est pas si simple avec quatre enfants et une épouse qui ne travaille pas. Sa famille souhaite que son suicide soit reconnu comme un problème de travail."

Source lexpress.fr