La spéculation sur les marchés de matières premières agricoles est «scandaleuse» et «une régulation plus étroite doit être instaurée», a déclaré jeudi le commissaire européen au Marché intérieur Michel Barnier à Davos.
Il s'exprimait à Bruxelles quelques minutes après que le président Nicolas Sarkozy, au forum de Davos, eut indiqué que l'explosion des prix des matières premières menaçaient la croissance mondiale.
«Un élément parmi d’autres»
«Je trouve la spéculation, lorsqu'elle existe, sur les matières premières agricoles scandaleuse», a déclaré Michel Barnier lors d'une conférence de presse. «Nous avons décidé d'agir avec le président (de la Commission européenne José Manuel) Barroso.
Je crois qu'il faut imposer des limites de positions sur ces marchés», a-t-il dit, avant d'ajouter qu'il souhaitait faire toute la transparence sur ces marchés. Il a toutefois précisé que la spéculation n'était qu'un élément parmi d'autres expliquant l'envolée des prix agricoles.
«La première raison de la volatilité des prix agricoles est la différence entre une demande qui s'accroît et une offre qui ne s'accroît pas assez rapidement», a-t-il insisté. «Deuxième front : celui des fluctuations monétaires, qui accélèrent les variations des prix des matières premières. Le troisième front est celui de la spéculation», a-t-il poursuivi. Des sources proches du ministère français de l'Agriculture ont indiqué jeudi que la France proposerait au G20 des mesures pour limiter les positions sur les marchés des dérivés de matières premières et demanderait aussi que les opérateurs s'identifient en tant que commerciaux ou non commerciaux.