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8 janvier 2010 5 08 /01 /janvier /2010 18:21
CHAUNY (02) Nexans : la fin de trois mois de combat
Samedi 26 Décembre 2009  

Depuis trois mois, les salariés se sont battus et ont manifesté pour obtenir un maximum d'avantages.

Les salariés ont quitté le site jeudi matin. Mercredi soir, les délégués syndicaux avaient négocié la sortie de crise jusqu'à 22 h 30 en obtenant une indemnité supra légale de 65 000 € bruts. La direction peut désormais commencer le nettoyage.

Ça y est. L'histoire des deux usines Nexans est définitivement close. « C'est terminé depuis le 23 décembre à 22 h 30. Nous avons rendu le site hier (N.D.L.R. : jeudi) à midi », raconte David Quillet, délégué syndical CGT et porte-parole des 220 salariés de la tréfilerie et de la coulée de cuivre.

Après trois mois de conflit et d'attente au niveau des indemnités supra légales, les salariés ont laissé les clefs du site à la direction de Nexans.

Le site est fermé

Cette indemnité se chiffre justement à 65 000 € bruts, environ 60 000 € nets.

Jeudi soir, lors des négociations pour la sortie du conflit, certains salariés attendaient plus, mais ils devront se contenter de cette dernière avancée.

À côté, ils bénéficient aussi de plusieurs avancées sociales obtenues à l'arrachée lors des différents comités centraux d'entreprise qui ont débuté le 30 septembre dernier.

Le congé de reclassement varie de neuf à douze mois, selon l'âge des salariés, les plus âgés étant avantagés par rapport aux plus jeunes.

Un budget est aussi alloué pour le reclassement, un point que la direction de Nexans n'a cessé de défendre.

Certains salariés ont déjà fait part de leur volonté de passer différents permis de conduire grâce à ce reclassement.
« La mutuelle est maintenue pendant deux ans », annonce aussi le porte-parole des salariés. « À partir du mois de janvier, le cabinet de reclassement prend le relais », poursuit-il.

Finalement, le site est désormais fermé et laissé à la direction de Nexans qui va s'employer à le nettoyer.

Cette activité devrait prendre trois à neuf mois, toujours selon la direction.

Des pistes étaient toujours étudiées pour la revitalisation des douze hectares que représentent les deux usines.

Depuis l'annonce de la fermeture des deux usines, les élus locaux n'ont cessé d'envoyer à l'État et à la direction des lettres allant dans ce sens.

Pour les sept délégués syndicaux et leurs collègues, les vacances de Noël vont se dérouler dans la tristesse. « J'étais le dernier à sortir à midi », explique l'ancien porte-parole des salariés : « C'était émouvant. Cela faisait plusieurs mois que je n'avais plus entendu de bruit dans l'usine. » Place désormais au grand nettoyage.
Source courrier-picard.fr

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18 décembre 2009 5 18 /12 /décembre /2009 19:03
CHAUNY-CLICHY (02) Nexans : « Une journée de négociations pour presque rien »


La dernière journée de négociations des salariés de Nexans jeudi, a été une des plus longues. « Nous arrivons à gratter un petit peu », déclarait jeudi soir Christophe Stevens, délégué syndical CGT chez Nexans Wires lors d'une interruption de séance du comité central d'entreprise au siège de Nexans à Clichy-la-Garenne (93).

Toute la journée, les syndicats ont essayé de « grappiller » un maximum de choses supplémentaires alors que le plan social touche à sa fin.

Des garanties pour Chauny

La plus grande avancée concerne Chauny. Les salariés ont obtenu des garanties de la part de la direction pour que des négociations sur la sortie de crise se tiennent la semaine prochaine. Les modalités en seront discutées lors du comité d'entreprise de cet après-midi.

Depuis le 17 septembre, les 220 salariés de la coulée de cuivre et de la tréfilerie sont engagés dans ce bras de fer avec leur direction afin d'obtenir le plus d'aide possible. Ils ont obtenu ainsi la semaine dernière 50 000 euros d'indemnités supra-légales.

Jeudi, ils souhaitaient avant tout avoir des suppléments au niveau des autres points du volet social. Paiement du congé de reclassement ou encore mesures d'âge, les délégués syndicaux ont tenté d'obtenir le plus d'avancées possibles sur ces différents points.

L'autre point qui leur tenait à cœur concernait les négociations en locale. Une dernière série de négociations doit se tenir au siège de la direction départementale du travail à Laon pour sortir du conflit. Mais les représentants du personnel ont peur que ce point ne soit oublié.

Dans la journée, deux cars avec une soixantaine de salariés au total se sont rendus au siège de Nexans pour manifester.
« Ils sont rentrés au niveau de l'accueil du site. La façade est largement colorée, mais il n'y a aucune espèce de violence », a indiqué Jean-Claude Nicolas, responsable de la communication chez Nexans. D'après lui, tout s'est passé dans le calme, les salariés se tenant également informés des avancées de ce dernier comité central d'entreprise.
Source courrier-picard.fr

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4 décembre 2009 5 04 /12 /décembre /2009 18:09
Nexans : la direction met 35 000 euros sur la table
Les Nexans étaient forcément déçus de la contre-proposition de leur direction.

CHAUNY (Aisne). 35 000 euros accordés contre 120 000 demandés. Patron et syndicats de Nexans sont d'accord sur un point : on est loin du compte

 

C'est un secret de polichinelle ! Nobert Bluthé n'est pas le père Noël. Le PDG de Nexans a regardé de très près hier la commande de ses petits lutins de Chauny. En tout cas, lui et les syndicats sont d'accord sur un point (ce qui est pas mal par les temps qui courent) : on est loin du compte ! Très loin même.
Dans un élan de générosité, les Nexans avaient demandé à leur patron la rondelette somme de 120 000 euros pour être foutus à la porte. C'est tout l'art des négos. Il faut demander beaucoup pour avoir peu ou au mieux bien en deçà de ses espérances.
Hier, en comité central d'entreprise (CCE), Nobert Bluthé a sorti sa calculette. « L'indemnité pour l'ensemble des salariés touchés par le plan de sauvegarde pour l'emploi est de 25 000 euros. Pour les 220 collaborateurs de Chauny, une majoration de 10.000 euros est prévue. Soit 35 000 euros », nous annonçait hier en fin de journée le PDG de Nexans.
Menaces
De quoi faire tousser la « base » et éclipser l'allongement du congé de reclassement porté finalement à 12 mois (la loi prévoit une fourchette de 4 à 9 mois). Une année durant lesquels les 220 Nexans toucheront quasiment l'intégralité de leur salaire

mensuel.
Devant les grilles de l'usine, la vingtaine de salariés, qui faisait le pied de grue en fin de journée, était forcément déçue. Quelques noms d'oiseaux et du vocabulaire fleuri ici et là, certes. Mais aussi et surtout des menaces. « S'ils veulent là jouer comme ça, on va sortir quelques machines et y mettre le feu », grondaient quelques salariés remontés comme des coucous suisses. En soirée, les délégués syndicaux étaient, eux, toujours injoignables.
Alors bien sûr que cette contre-proposition de la direction va être rediscutée mercredi lors de ce qui est présenté par le plan social comme l'ultime réunion de négociation (un plan qui devrait être vraisemblablement prolongé de quelques jours). De quoi « gratter » entre 7 et 15 000 euros?
Mais comme on pouvait l'imaginer, la « mauvaise nouvelle » s'est naturellement répandue comme une traînée de poudre parmi les 220 salariés touchés. La poudre, c'est justement l'odeur qui flotte devant les grilles de Nexans. Est-ce que cela va faire boom ? Les Nexans ne répondent ni oui, ni non. Ce qu'il faut savoir maintenant, c'estl'heure du feu d'artifice. Dès cet après-midi après l'assemblée générale?
Ludovic BARBAROSSA
Source lunion.presse.fr

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26 novembre 2009 4 26 /11 /novembre /2009 18:22
Les Nexans demandent 120 000 euros


CHAUNY (Aisne). Les Nexans sont visiblement satisfaits des avancées enregistrées mardi à l'issue de la réunion entre délégués syndicaux et direction à Clichy. Il y a une semaine, les ouvriers étaient inquiets de voir que rien n'avançait, aujourd'hui ce n'est plus le cas. Les négociations ont évolué notamment en ce qui concerne les mesures qui touchent directement les salariés. Celle attendue de tous est sans aucun doute le montant de la prime supra légale. C'est-à-dire celle qui vient s'ajouter aux indemnités classiques de licenciements. Ce sont les syndicats qui ont fait une proposition à la direction, celle-ci se chiffre à 120 000 euros par personne et sans aucune condition d'ancienneté.
Une somme importante puisqu'en comparaison les salariés de continental à Clairoix avaient obtenu 50 000 euros.
De nouvelles discussions
Avant de pousser de hauts cris, il convient de préciser que pour l'heure ce n'est qu'un chiffre qui doit être examiné par la direction du groupe qui réserve sa réponse à la semaine prochaine lors du prochain comité central d'entreprise.
La somme sera-t-elle revue à la baisse ? Les conditions qui sont de faire abstraction de l'ancienneté des ouvriers sera-t-elle entérinée ? A voir, d'autant que ce

dernier point pourrait peut-être faire naître quelques jalousies entre celui par exemple qui à 30 ans de boutique et son collègue frais émoulu arrivé il y a deux ou trois ans. L'essentiel étant que les Nexans qui vont tout de même perdre leur emploi sauvent les meubles comme ils le peuvent. Et s'ils ont la possibilité de tirer le maximum tant mieux pour eux et pour leurs familles.
En parallèle de la « supra » qui focalise les intérêts, affaire de gros sous oblige, les délègues syndicaux ont décroché d'autres mesures permettant à chacun de partir le cœur moins lourd. Leur vœu de voir s'allonger les délais de reclassement a été accepté. Cela représente environ six mois de salaires supplémentaires.
La couverture mutuelle est également sauvée pendant un temps ce qui là aussi est une satisfaction car les ouvriers seront toujours couverts après la fermeture de leur usine. Autant d'annonces qui vont permettre aux nexans de voir l'avenir différemment, en le préparant un peu plus sereinement. Tout cela sans écarter les futures réunions qui pourraient finalement être déterminantes.
Samuel PARGNEAUX
Source lunion.presse.fr vu sur le blog de Jacques Tourtaux

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8 novembre 2009 7 08 /11 /novembre /2009 16:54
Nexans : un contrat de 50ME remporté en Angleterre

Publié le 05 novembre 2009
(Easybourse.com) Le spécialiste français des câbles Nexans a indiqué ce jeudi avoir remporté un contrat de 50 millions d’euros concernant un projet de parc éolien offshore au large de la côte nord-est de l'Angleterre. Les câbles doivent être livrés ‘courant 2011’, précise Nexans dans un communiqué.

 

Dans un communiqué publié ce jeudi, le fabricant français de câbles Nexans a fait savoir qu’il avait conclu un contrat pour concevoir, fabriquer et fournir des câbles sous-marins d'exportation d'énergie.

Ce contrat, d’une valeur de 50 millions d’euros concerne un projet de parc éolien offshore Lincs, du groupe d’énergie britannique Centrica, au large de la côte nord-est de l'Angleterre.

Les câbles doivent être livrés ‘d'un seul tenant, courant 2011, à partir de l'usine Nexans basée à Halden en Norvège et intégreront des éléments en fibre optique provenant d'une autre usine norvégienne du Groupe implantée à Rognan’, indique le groupe français.

‘Ce nouveau projet majeur s'inscrit dans la continuité de notre partenariat avec Centrica dans le cadre du programme britannique de construction de parcs éoliens’, a fait savoir Yvon Raak, directeur général adjoint de Nexans. ‘Il s'inscrit dans la continuité des contrats remportés pour les parcs éoliens de Lynn et Inner Dowsing, mis en service en 2008 dans la même zone que Lincs’, a-t-il ajouté.

Ce jeudi vers 10h35, le titre Nexans progressait de 0,39%, à 50,88 euros, à la bourse de Paris.

C.L.

 


AISNE Nexans : le Medef aux abonnés absents
Tambours, sifflets, klaxons, les salariés de Nexans ont tout fait pour être reçus. En vain.

Tambours, sifflets, klaxons, les salariés de Nexans ont tout fait pour être reçus. En vain.

Ils l'avaient dit. Ils l'ont fait. jeudi, des salariés de Nexans ont manifesté devant le siège du Medef. Le bâtiment était vide. Seules les forces de l'ordre les attendaient.

Leur objectif reste constant : se faire voir. Tel est le mot d'ordre des délégués syndicaux et des salariés des deux usines chaunoises. Hier, environ 70 d'entre eux sont venus investir la cour de la chambre de commerce et d'industrie de l'Aisne.

Ils sont surtout venus voir les représentants du Medef local. « On aurait bien aimé être reçu », a lancé David Quillet, porte-parole des salariés, à ses collègues après plusieurs minutes durant lesquelles ils ont fait un bruit d'enfer.

Cela devient d'ailleurs une habitude. Lorsqu'ils sont arrivés quelques minutes plus tôt, ils ont sorti leurs « protections » contre le bruit. Car aussitôt dans la rue, devant la CCI, les tambours et les sifflets ont commencé à retentir.

Derrière la barrière, les quelques policiers en uniformes visibles les ont attendus. Mais plusieurs cars de CRS étaient cachés, prêts à intervenir en cas d'éventuels faux pas des manifestants.

Des autocollants par centaines

Finalement, les 70 salariés ont réussi à pénétrer tranquillement dans la cour de la CCI et après avoir brûlé des bobinoirs apportés avec eux, ils se sont postés devant le siège du Medef. Celui-ci était désert.

Il n'y avait aucun passage dans l'entrée du grand bâtiment cubique et personne pour apprécier les efforts des salariés à se faire entendre. Les Nexans en ont profité pour placarder murs et fenêtres, d'autocollants. Le rouleau de scotch rouge intitulé « non conforme » a aussi été enroulé autour des poteaux et devant des forces de l'ordre qui se dressaient entre les salariés et l'entrée du bâtiment.

Au bout de quelques dizaines de minutes, David Quillet a pris la parole. Une prise de parole rapide et un peu désabusée. « Notre passage sera bien marqué », a-t-il reconnu en jetant un regard aux centaines d'autocollants collés sur les vitres et les murs du Medef et aux papiers lancés partout dans la cour.

Surtout, il a voulu à nouveau prouver « que les Nexans n'étaient pas des casseurs ». Claude Saelen, délégué syndical CFDT, a fait part lui aussi de son mécontentement, devant cet accueil et son dégoût « d'être considérés comme des voyous. » « Ils ont peut-être peur. » a-t-il souligné.

Tous se sont retrouvés devant la barrière et ont recommencé à faire du bruit. Ils ont décidé ensuite d'aller installer leurs klaxons et leurs tambours au rond-point du centre commercial Auchan à Fayet. Là, ils ont repris leur distribution de tracts. Une nouvelle fois, ils ont réussi à être visibles.

Au moins pour les automobilistes.

 

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22 octobre 2009 4 22 /10 /octobre /2009 18:16
CHAUNY (02) Les femmes des Nexans se mobilisent

Malgré leur sourire de façade, elles en ont gros sur le cœur. Elles, ce sont les femmes des salariés de Nexans qui seront sur le carreau d'ici la mi-décembre. Mais pas question de pleurer sur leur sort ou de se morfondre à la maison. Elles ont décidé de créer un comité de soutien aux salariés. Même si c'est dur, elles y croient encore et sont bien déterminées à se battre. « On en a ras le bol de voir notre industrie partir à l'étranger. Il faut exiger le maintien du site à Chauny », clame Hélène Hoé, 38 ans, deux enfants.

Margaret Robert, salariée depuis 20 ans chez Nexans et membre du comité d'entreprise dresse un rapide bilan chiffré : « Plusieurs villages sont touchés par les licenciements. 53 familles à Chauny, 25 à Sinceny, 15 à Viry-Noureuil, 10 à Villequier-Aumont. »

« Les hommes, quand ils perdent leur travail, ils perdent de leur virilité. Certaines familles se replient sur elles-mêmes depuis qu'elles savent que l'entreprise va fermer. Tous les jours, on nous demande " comment va ton mari ?" C'est une souffrance. Vous faites des projets et du jour au lendemain, on perd son emploi. Nous, on veut rebondir sur ça, on a l'énergie pour », avance Michèle Henninot, 39 ans (son mari Patrice a 11 ans d'ancienneté chez Nexans). Les autres à l'origine de la création de ce comité de soutien acquiescent.

Comité créé le 15 octobre dernier, en moins d'une semaine, le noyau est déjà bien soudé. « Les idées vont désormais avancer », indique Carole Dalher. « Les Nexans sont touchés de plein fouet. On est là pour soutenir leurs actions et en mettre en place. »

Pour le moment, elles ont contacté tous les commerces et associations du Chaunois et les interpellent : « Suite à l'annonce programmée de la fermeture du sitr Nexans de Chauny, 220 familles sont touchées par cette catastrophe. En tant qu'acteur de la vie économique et sociale de la ville de Chauny, vous vous sentez sûrement concerné par notre combat. Nous vous sollicitons afin de nous apporter votre soutien tant dans nos actions que par vos dons de toute nature », peut-on lire sur la lettre qui leur est adressée.

Le soutien moral mais aussi obtenir des dons

« Toute idée est la bienvenue. Une grande surface leur a offert du café, du sucre, ce n'est pas grand-chose mais ça les soutient moralement », sourient les fondatrices du comité de soutien. Les familles vont rencontrer d'autres difficultés financières. C'est le cas, par exemple, pour Michèle Heninot : « Mes enfants font tous les trois du sport. L'année prochaine, je devrai faire un choix et ne pourrai plus payer leur licence. ».

Le comité de soutien au Nexans aura aussi pour but de renseigner les familles sur les fonds sociaux qui existent...

CAROLINE SUEUR

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21 septembre 2009 1 21 /09 /septembre /2009 20:59

Licencié de chez Nexans
Didier, 43 ans… et après ?

Parmi les 220 licenciés de chez Nexans, Didier parle du couperet qui est tombé, des larmes de son épouse et de l'ambition de ses filles, qui ne sera pas sacrifiée.

 

«Je te rends le badge. Maintenant je n'en aurai plus besoin… » Hier après-midi. Un intérimaire quitte le site de l'entreprise Nexans en passant une dernière fois devant Jean-Paul, le gardien.
Sortant derrière lui, tandis que des salariés relancent un feu de palettes de protestation contre les licenciements, Didier Dumay, 43 ans, livre son sentiment sur la fermeture de l'entreprise.
Les études des enfants…
« Je suis arrivé ici en intérim au déchargement des wagons, il y a… perpète ; puis j'ai travaillé à la tréfilerie en sous-traitance maintenance, puis à la SCCC en sous-traitance tracteurs et j'ai été embauché en 2003 aux laminoirs. »
Installé depuis dix-sept ans à Beautor avec son épouse Valérie et ses enfants, Jordan, 21 ans, Sarah, 18 ans, et Siobhan, 13 ans, Didier Dumay fait mentalement ses comptes. Il y a encore deux ans de mensualités à 600 € pour la maison plus, pour Sarah, qui débute ses études de médecine : « 900 euros par mois pour son logement, sa nourriture, etc. »
Le père dit ne pas se sentir capable de la freiner dans ses ambitions : « Je ne me vois pas lui demander d'arrêter ses études alors qu'elle a la tête pour. Je vais me serrer la ceinture, mais elle et sa sœur, qui veut suivre la même filière, iront au bout de ce qu'elles seront capables de faire… tant que je pourrai payer ». Didier Dumay sait que ce sera difficile.
Bons… et jetés
Le couperet est tombé, mais l'inquiétude était dans les esprits depuis longtemps, « dès qu'ils ont annoncé des

périodes de chômage partiel, il y a deux ans ».
L'entreprise est passée d'un système en 5/8 (cinq équipes de huit heures) au 4/8, « ce qui ne nous a pas empêchés d'être aujourd'hui le bec dans l'eau ».
Jeudi, son chef d'équipe a transmis par téléphone le résultat de la réunion du comité d'entreprise.
« Mon épouse était à côté de moi… Elle a pleuré. »
Didier Dumay évoque l'espoir qui était malgré tout jusqu'alors entretenu de voir la situation s'arranger. « On espérait une restructuration, quelque chose, en attendant, je ne sais pas, une relance… Je pensais que l'entreprise descendrait en 3/8, avec un départ des anciens et peut-être un système de remplacement des sous-traitants en interne. »
Tout cela n'était qu'illusion. La réalité a rattrapé Didier Dumay et les 220 « Nexans ».
Un autre salarié lance en passant, en même temps qu'un au revoir : « Cela ne sert à rien de pleurer sur son sort… Là, c'est calme parce que ce sont les négociations, mais après, s'il faut casser, on cassera ». Didier Dumay regarde son copain s'éloigner et, pour expliquer cette colère, ajoute : « On a un outil performant, avec la qualité, avec la quantité. On est bons… et on est jetés ! »
Désormais, qu'attendre de l'avenir ?
« Je vais me présenter à droite, à gauche, et dire : je suis lamineur… Et quoi ? On a un beau métier, mais qui ne sert à rien en dehors de ces murs !»
François FENE Source lunion.presse.fr

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