Troyes- « On bafoue la démocratie d'expression en tapant sur ceux qui osent manifester. Dans un département sur deux, des manifestants ont été poursuivis par la préfecture », s'exclame Dominique Bridier. « On criminalise l'action syndicale », dénonce aussi Dominique Leguay. « Le préfet refuse de nous rencontrer. Pourtant, nous ne sommes pas des voyous, ni des criminels. Nous sommes là pour défendre l'intérêt des salariés et rien d'autre », s'emporte même Manuel Figueiredo.
Comme ses collègues du syndicat CGT d'EDF, Manuel Figueiredo ne décolère pas. Les raisons de cette poussée de fièvre ? Leur camarade Guillaume, également salarié EDF, se retrouvera ce jeudi matin sur le banc des accusés devant le tribunal de grande instance de Troyes.
« Ce que l'on veut, c'est la relaxe totale »
Suite à la plainte de l'ancien préfet Georges-François Leclerc, il devra répondre de « dégradation et détérioration des grilles de la préfecture de l'Aube ». On reproche au militant cégétiste d'avoir dégradé les dorures des grilles de la préfecture et d'avoir endommagé le digicode. Les faits remontent à la manifestation du 28 octobre dernier : 4 000 personnes défilaient alors contre la réforme des retraites. « C'était en fin de manifestation. On avait décidé, avec toutes les organisations syndicales, de lancer dans la cour de la préfecture des rognures de textile dont certaines se sont enflammées. J'ai vu des centaines de manifestants lancer des rognures. Mais il n'y a eu aucune interpellation ce jour-là », lâche David Morin. « Le fait de poursuivre un seul manifestant, un jeune qui est aussi responsable syndical à la CGT, n'est pas un geste anodin. Ce n'est pas acceptable. Ce que l'on veut, c'est la relaxe totale. Guillaume n'est pas coupable de quoi que ce soit. S'il y a un coupable, ce sont les 4 000 manifestants. Nous sommes tous des Guillaume », ajoute le secrétaire de l'Union départementale CGT, qui a déjà mobilisé ses troupes. Plusieurs dizaines de militants, et pas uniquement ceux de la CGT, devraient ainsi assister jeudi matin aux plaidoiries du tribunal.
Source lest-eclair.fr