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5 avril 2012 4 05 /04 /avril /2012 19:41
La guerre des chefs est déclarée à la CGT

Éric Aubin ( à gauche) le patron de la Fédération de la construction et «M. Retraites» de la centrale, est aujourd'hui le mieux placé en interne pour le remplacer
Éric Aubin ( à gauche) le patron de la Fédération de la construction et «M. Retraites» de la centrale, est aujourd'hui le mieux placé en interne pour le remplacer

Bernard Thibault s'oppose toujours à ce qu'Éric Aubin, soutenu par les grosses fédérations de l'organisation, le remplace et pousse le nom de l'une de ses proches, Agnès Naton.

Scène de guérilla à la CGT. Mardi matin, Bernard Thibault a modifié l'ordre du jour de la commission exécutive confédérale - le gouvernement de l'organisation - pour aborder le délicat sujet de sa succession, programmée en 2013. Selon plusieurs sources, l'actuel secrétaire général s'en est violemment pris à Eric Aubin, le patron de la Fédération de la construction et «M. Retraites» de la centrale, aujourd'hui le mieux placé en interne pour le remplacer. Il lui a notamment reproché de s'être «déclaré disponible pour l'organisation» - comprenez, pour le remplacer -, ce qui pourrait «mettre en péril la CGT». La tradition veut en effet que ce soit le secrétaire général sortant qui propose le nom de son successeur et non les candidats potentiels qui se déclarent. Les membres du bureau, totalement assujettis à Bernard Thibault, ont enfoncé le clou en comparant la situation actuelle à celle de 1946 lorsque FO avait décidé de faire scission… Ambiance.

En lançant au mois de décembre une grande consultation pour parler de sa succession, le patron de la CGT s'est tiré lui-même une balle dans le pied. Il était convaincu que le nom d'Agnès Naton (ou de Nadine Prigent, disqualifiée depuis du fait de sa rigidité) sortirait du chapeau. Mais c'est celui d'Éric Aubin, soutenu par les grosses Fédérations du bâtiment, de l'énergie, des cheminots, de La Poste, de la chimie entre autres, qui est sorti. «Bernard Thibault a été complètement dépassé et il ne sait plus aujourd'hui comment s'en sortir, juge un cadre de l'organisation. Alors il tente un coup de force mais personne n'est disposé à le laisser faire»

Revoir de fond en comble l'organisation de la confédération

Il faut dire qu'Éric Aubin a prévenu que s'il était désigné secrétaire général il reverrait de fond en comble l'organisation et le fonctionnement, très autocentré autour du secrétaire général, de la confédération. «Ça fait peur à certains qui vont perdre de leur influence», analyse un expert. Et notamment tout un tas de «retraités» qui gravitent autour de Bernard Thibault et qui continuent, en fait, à tenir les rênes de l'organisation.

Personne ne comprend réellement ce que reproche Bernard Thibault à Éric Aubin. «Il ne cesse de dire qu'il ne lui reproche rien et que tout va bien entre eux, mais il ne peut pas s'empêcher de lui mettre des peaux de banane sur son parcours», juge un proche. Le secrétaire général de la CGT a notamment milité pour qu'Éric Aubin ne soit pas mis en avant lors du grand meeting sur les retraites le 31 janvier dernier, au Zénith de Paris, qui a marqué le lancement de la campagne antiréélection de Nicolas Sarkozy. Seul fait réellement «objectif»: l'actuel patron de la CGT - qui aurait bien aimé rempiler pour un cinquième mandat avant que les membres de la commission exécutive lui fassent comprendre qu'ils n'y étaient pas du tout favorable - voudrait laisser une trace dans l'histoire de la centrale en imposant une femme à la tête de l'organisation. «C'est le moment ou jamais», ne cesse-t-il de répéter: Agnès Naton, l'une de ses proches au bureau confédéral, pour ne pas la nommer. «Malheureusement Éric Aubin est un homme et cela ne colle pas avec les desseins de Bernard Thibault», ironise un cadre de la centrale.

Au final, la commission exécutive a demandé mardi à Bernard Thibault de continuer sa consultation, sans en changer sans cesse les modalités. Le patron de la CGT doit donc livrer un nom à la prochaine réunion du 17 avril avant d'entamer un tour de France pour le tester dans les territoires. «Il ne proposera pas celui d'Éric Aubin, assure l'un de ses membres. Il tentera une dernière fois de pousser Agnès Naton mais on ne se laissera pas impressionner.»

La décision finale sera prise le 30 mai, lors d'une réunion exceptionnelle du comité confédéral national, le parlement de l'organisation. D'ici là, la commission exécutive aura retenu un nom…

Source lefigaro.fr

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