Le convoyeur de fonds braqueur de son propre fourgon doit indemniser son employeur à hauteur de 270 000 €, mais la société Loomis n’y croit pas.
La société Loomis avait réclamé un million d’euros de dommages et intérêts à son ex-employé. Le tribunal de grande instance de Lyon a condamné l’ancien convoyeur Toni Musulin à verser 261 000 €, ainsi que 5 000 € au titre des frais de justice. Loomis avait additionné 250 000 € de franchise de son assurance, une hausse de 700 000 € de sa prime d’assurance, ainsi que les intérêts d’emprunt qu’elle a dû payer pour rembourser ses clients dès le lendemain du vol et arrivait à un total d’1M€.
Comptes videsNon seulement le montant attribué est bien inférieur, mais, comme l’explique M e Claudia Chemarin, avocate de Loomis, la société « aura énormément de difficultés à se faire rembourser, car la seule possibilité est de poursuivre Musulin sur ses biens, mais il n’en a pas », puisqu’il a pris soin de vider ses comptes avant de passer à l’action.
« C’est une très bonne décision. Tout le monde dit qu’il a volé 2,5 millions d’euros et on ne lui en réclame que 270 000 ! », s’est félicité de son côté M e Hervé Banbanaste, l’avocat de l’ancien convoyeur. « Et de toute façon, il n’a aucune obligation pénale de payer ! La cour d’appel, quand elle l’a condamné à cinq ans de prison pour le vol de son fourgon et de plus de 11 millions d’euros, n’a pas cru utile de prononcer une obligation d’indemniser la victime. »
L’essentiel du butin, soit 9,1 M€, avait été retrouvé deux jours après le vol, devant le double mur érigé par Musulin au fond d’un garage, où il avait prévu de tout cacher. Deux millions et demi d’euros manquent toujours à l’appel. L’ancien convoyeur a toujours affirmé qu’il les a laissés avec les autres et ne sait pas où ils sont.
Source republicain-lorrain.fr