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31 janvier 2011 1 31 /01 /janvier /2011 21:29

Tunisie, Égypte… la révolution en marche !

 

L'onde choc de la révolution tunisienne n'a pas fini de secouer le monde arabe. En Algérie, les braises couvent toujours sous la cendre des émeutes de début janvier. En Jordanie des manifestations de 500, puis 3 000, puis 5 000 personnes ont pris à partie le roi Abdallah dans la capitale Amman. Au Yémen, 16 000 manifestants ont conspué le régime d'Ali Abdallah Saleh. Surtout, en Égypte, c’est le régime d'Hosni Moubarak qui vit peut-être ses dernières heures.

Ce Ben Ali égyptien, président jusque-là inamovible (60 % des Égyptiens, âgés de moins de 30 ans, n'ont connu que son règne), ne parvient pas à étouffer la colère. La police qui le premier jour, mardi 25 janvier, s’était montré prudente en modérant ses coups, a sorti matraques et fusils les jours suivants. Elle a été débordée. Vendredi 28 janvier, les chars de l'armée ont remplacé les cordons de police. Le bilan de la répression serait aujourd’hui d’une centaine de morts et 2 000 blessés, sans dissuader les manifestants. Et comme en Tunisie, la population s’organise dans les quartiers avec des armes de fortune.

 

La crainte des puissants, l’espoir des opprimés

L'armée, ultime recours pour éviter que Moubarak ne tombe ? C'est sans doute le souhait des dirigeants, non seulement égyptiens, mais aussi du reste du Moyen-Orient, et des puissances impérialistes, États-Unis et France en tête. Car les Égyptiens sont sept fois plus nombreux que les Tunisiens. Du Liban à l'Irak, de Gaza à la Syrie, leur soulèvement peut faire à son tour école dans tout le Proche-Orient, voire au-delà, dans le Golfe persique, via les émigrés travaillant dans l'industrie pétrolière.

Le joug unificateur de la mondialisation capitaliste rend le spectre d'une révolution arabe tout à fait crédible. Dès 2008, les mineurs de Gafsa, en Tunisie, luttaient contre le licenciement de 6 000 d'entre eux et préfiguraient la révolution de 2011. La même année, le 6 avril, la grève des ouvriers du textile de Mahalla el Koubra, dans le delta du Nil, en faisait autant pour l'Égypte. C'est d'ailleurs un noyau de militants baptisé « Mouvement du 6 avril » qui a lancé les manifestations de la semaine dernière.

Les islamistes égyptiens, les Frères Musulmans, se tiennent manifestement en retrait de cette contestation-là, car ils craignent eux aussi de stimuler la combativité ouvrière ! En cela, ils ressemblent à tous ces partis d'opposition qui voudraient bien pouvoir enfin participer au pouvoir, à condition que la population ne s’organise pas elle-même et que l'exploitation capitaliste continue.

 

Comment ne pas se faire voler la révolution

Les notables de l’opposition, prétendus démocrates, une fois le dictateur déchu, n’épousent la révolution... que pour mieux l'étouffer ! Les uns sous prétexte de « transition pacifique », les autres parce que le business l'exige. Comme on le voit en Tunisie avec ceux qui acceptent de participer au gouvernement provisoire ou de le soutenir. Peine perdue : des milliers de travailleurs et de paysans sont montés cette semaine à Tunis. Ils ont littéralement assiégé le gouvernement, et obtenu la mise à l'écart des ministres issus du parti de Ben Ali, mais restent tout aussi méfiants à l’encontre du nouveau gouvernement. Cette nouvelle victoire, les Tunisiens l'ont acquise par leur courage et en s'organisant. Des comités ont défendu les quartiers populaires, cibles des milices que Ben Ali a laissées derrière lui pour semer la mort et le chaos. Ils ont par endroit pris en charge le nettoyage des rues, le ravitaillement, tenté de résoudre les problèmes quotidiens. C'est là que vit la démocratie, et pas dans les coulisses d'un gouvernement « d'union » dont le but est surtout de rassembler les partisans du gel de la révolution.

 

La lutte des peuples arabes est la nôtre. Parce que les capitalistes qui nous exploitent ici sont ceux qui contrôlent l'économie et soutiennent les dictatures là-bas. Parce que les peuples arabes, en balayant leurs oppresseurs, ripostent à la crise. Cette crise prétexte à faire les poches des travailleurs et des pauvres, que nous ne surmonterons qu'en prenant la rue tous ensemble, comme nos frères et sœurs de l'autre côté de la Méditerranée.

Lundi 31 janvier 2011

Source http://www.convergencesrevolutionnaires.org/

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commentaires

P
<br /> <br /> Mais heeeeu... <br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
C
<br /> <br /> Ne t'inquiète pas, je ne dirai rien à l'infirmière.<br /> <br /> <br /> <br />
P
<br /> <br /> Tu m'étonnes que le monde arabe bouge... et même qu'il bouge bien depuis très longtemps !<br /> <br /> <br /> ATTENTION... NE PAS CLIQUER SUR LES PHOTOS !<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Je vous l'avais bien dit de pas cliquer sur les photos ! Z'êtes bien avancés maintenant, combien y'en a qui pourraient dire quelle était la couleur des yeux des demoiselles ? <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Amitiés du Papy farceur !<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
C
<br /> <br /> Papy, tu es incorrigible!<br /> <br /> <br /> <br />
T
<br /> <br /> Je me retrouve pleinement dans ce discours qui ne diffère en rien de ce que j'écris ou publie chaque jour.<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
C
<br /> <br /> Que la liberté des peuples s'étende!<br /> <br /> <br /> <br />

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