JUSTICE - Le procès de l'ex-PDG de Vivendi Universal s'est ouvert mercredi à Paris...
Jean-Marie Messier a bien changé. Il y a huit ans, l'ancien président de Vivendi Universal ne résistait jamais à l'appel des médias. Mercredi matin, à Paris, c'était tout le contraire. A l'ouverture de son procès pour malversation et tromperie présumées, l'homme d'affaires a choisi de faire profil bas et d'éviter soigneusement questions et caméras. Comme si l'humilité était de mise, à l'aube de ces quatre semaines de procès pénal.
Avec six autres prévenus, anciens ou actuels salariés de Vivendi, « J2M » est poursuivi en justice par trois cents petits actionnaires. Ceux-ci l'accusent d'avoir menti sur la santé financière du groupe de communications, qu'il a dirigé entre 2000 et 2002. Entraîné dans une spirale de gigantisme, Jean-Marie Messier s'était mis en tête de créer un géant de la communication. Tandis que le déficit du groupe se creusait, il multipliait les acquisitions.
Avant de démissionner, acculé, face à une dette de 35 milliards d'euros. Teint hâlé, port droit, l'ex- «maître du monde» est apparu sûr de lui devant la cour.
A-t-il fait des erreurs? «Certainement», admet-il d'emblée. Mais les aveux n'iront pas plus loin. Dans les jours qui viennent, sa défense devrait être la même qu'à New York, où il était sorti blanchi d'un procès similaire. Là-bas, Messier l'a répété: «Jamais, jamais, jamais», il n'a fraudé.