La militante basque a été arrêtée jeudi en France puis remise aux autorités espagnoles pour des faits, qui ne sont pourtant pas considérés comme illégaux dans le droit français.
La militante basque française Aurore Martin, membre de Batasuna, a été interpellée jeudi à Mauléon en exécution d'un mandat d'arrêt européen de l'Espagne.
La présidente du groupe communiste du Sénat, Eliane Assassi, a demandé mardi au gouvernement des éclaircissements sur les conditions de l'arrestation et l'extradition vers l'Espagne de la militante basque française Aurore Martin.
Par le biais d'un rappel au règlement en séance, Eliane Assassi a également demandé "que le gouvernement prenne position sur cette procédure, afin qu'elle ne justifie pas à l'avenir d'autres extraditions inadmissibles".
"Comment la France peut-elle remettre une de ses ressortissantes à un autre pays, pour des faits qu'elle ne juge pas répréhensibles ?", s'est-elle indignée. "Que reproche-t-on à Aurore Martin ? D'avoir participé en Espagne à des réunions publiques et rédigé un article dans un journal. S'y ajoutent des relations avec le parti communiste des terres basques", a-t-elle poursuivi.
"Il est insupportable et indigne qu'une personne de nationalité française, militante d'un parti autorisé en France soit, par le biais d'une extradition qui ne dit pas son nom, livrée pour des faits non punissables dans notre pays, à un pays où elle risque jusqu'à douze ans de prison" a-t-elle lancé.
"Cette affaire remet en cause un principe essentiel de notre démocratie, à savoir le refus d'extradition pour des motifs politiques", a-t-elle conclu.
Aurore Martin, 33 ans, a été arrêtée jeudi à Mauléon (Pyrénées-Atlantiques) puis remise aux autorités espagnoles. Cible de multiples critiques depuis l'arrestation de la militante basque, le ministre de l'Intérieur a démenti dans un entretien à Sud Ouest Dimanche toute intervention dans l'arrestation et l'extradition de celle-ci.
Source lexpress.fr