CGT : Thierry Lepaon n'aura pas ménagé sa peine pour la mobilisation du 10 septembre 2013

Lepaon (CGT) appelle les salariés à "faire du bruit" le 10 septembre pour les salaires et les retraites

SAINT-DENIS, 05 sept 2013 - Le leader de la CGT Thierry Lepaon a une nouvelle fois jeudi appelé les Français à "faire du bruit" et à descendre dans la rue le 10 septembre contre la réforme des retraites et pour des hausses de salaires, lors d'un meeting à Saint-Denis près de Paris, le quatrième de la semaine.

"Ils veulent le silence alors faisons du bruit le 10 septembre prochain. Qu'ils augmentent les salaires, c'est le coeur, le moteur", a lancé M. Lepaon devant quelque 4.000 militants réunis aux Docks de Paris, en Seine-Saint-Denis.

Venus de huit régions (Alsace, Pas-de-Calais, Normandie ...), les participants étaient plus attentifs que survoltés réservant leurs huées au patron du Medef, Pierre Gattaz, et à ceux du CAC-40.

Depuis le début de la semaine, le leader de la CGT enchaîne les réunions publiques : lundi à Marseille, mardi à Nantes, mercredi à Montpellier avec pour "objectif" de préparer "la journée d'action de grève et de manifestations" du 10 septembre que la CGT organise avec FO, Solidaires et la FSU.

"Il nous reste quelques jours pour aller à la rencontre des salariés et faire du 10 septembre une réussite", a-t-il lancé.

Le leader de la CGT, qui avait dès le mois de juin prévu cette rentrée rapide sur la scène sociale - une "première" dit-il- ne regrette pas ce choix. Il a axé la mobilisation sur trois revendications: les salaires, l'emploi et la réforme des retraites.

La hausse des salaires, un besoin vital

C'est sur la hausse salariale que le numéro un de la CGT insiste en premier. Avec le récent rebond de la croissance économique, les espérances en ce domaine se sont réveillées, sur fond de ras-le-bol fiscal et de baisse du pouvoir d'achat.

Sur les hausses de salaires , "nous sommes en opposition frontale avec le patronat", a affirmé M. Lepaon accusant le gouvernement de donner "un coup de main" aux patrons du privé en bloquant lui-même le point d'indice des fonctionnaires en 2014.

Accroître les salaires "c'est d'abord un besoin vital" et aussi "une reconnaissance de notre travail et "la condition d'une sortie de crise", a-t-il fait valoir.

M. Lepaon a réitéré ses critiques envers la réforme des retraites "dont la première conséquence sera une baisse généralisée du niveau des pensions" et dont "les jeunes sont les premières victimes".

Toutefois, il a concédé des avancées dans cette réforme sur "la pénibilité" - mais les réponses sur ce sujet restent "très insuffisantes", selon lui - et sur le rachat des années d'études dont le barème est trop élevé pour être efficace.

Mais "la partie n'est pas terminée et l'irruption des salariés sur le devant de la scène peuvent changer la donne", a-t-il dit.

Lors d'un point de presse précédant la réunion publique, le successeur de Bernard Thibault a souligné que le but n'était pas d'obtenir "un retrait" du projet de réforme des retraites". Il s'agit de "permettre d'améliorer la loi" lors du débat parlementaire en créant un rapport de forces, argue-t-il.

M. Lepaon s'est dit confiant dans l'ampleur des manifestations de mardi prochain - 170 prévues dans tout le pays - sans fixer d'objectif chiffré de participants.

"Ce n'est pas encore gagné, il reste quelques jours" pour préparer cette première mobilisation de la rentrée qui aurait valeur de test pour la CGT.

Le meeting a débuté par des témoignages de militants dont un syndicaliste des transports urbains de Metz où les salariés ont obtenu une augmentation de salaire. Une victoire saluée par des applaudissements de la salle brandissant des drapeaux rouges.

Une dernière réunion lundi prochain à Lyon fermera le cycle des meetings de M. Lepaon qui fait sa première rentrée en tant que numéro un.

"N'en doutez pas, ce n'est pas un clone, c'est bien moi!", a-t-il lancé d'emblée comme pour rassurer les militants après ses trois semaines d'hospitalisation de l'été.

Source lentreprise.lexpress.fr