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17 janvier 2013 4 17 /01 /janvier /2013 20:07
La grogne grandit dans la fonction publique

Marylise Lebranchu, ministre de la Fonction publique, lors d'une réunion avec les partenaires sociaux, en septembre 2012.
Marylise Lebranchu, ministre de la Fonction publique, lors d'une réunion avec les partenaires sociaux, en septembre 2012.

Trois syndicats de fonctionnaires appellent à la grève le 31 janvier pour faire pression sur la ministre avant une réunion cruciale sur les rémunérations. Le gouvernement veut ouvrir une négociation sur les grilles de salaire.

La lune de miel entre les fonctionnaires et le gouvernement Ayrault, si elle a jamais existé, est bel et bien terminée. Trois syndicats - CGT, FSU et Solidaires - appellent les agents à une journée de grève le 31 janvier. Le but? Mettre la pression sur l'exécutif avant la réunion du 7 février où la ministre de la Fonction publique, Marylise Lebranchu, lancera avec les partenaires sociaux la négociation sur les rémunérations. Un enjeu crucial, alors que le point d'indice - qui sert de base à la rémunération des fonctionnaires - est gelé depuis début 2011. «Nous n'accepterons pas que 2013 soit une nouvelle année blanche, prévient Jean-Marc Canon, le secrétaire général des fonctionnaires CGT. Trois ans de gel, c'est du jamais vu depuis la Libération! Il faut qu'avant la réunion, la ministre sente que la mobilisation se crée.»

Sans appeler à la grève, FO est tout aussi remontée mais y va crescendo. «Nous préférons laisser le dialogue social aller à son terme», assure Christian Grolier, son homologue de FO. Non sans prévenir de sa réaction en cas d'échec: «S'il n'y a pas de perspective de hausse du point d'indice à l'issue de la rencontre, nous sonnerons la mobilisation générale.» À la CFDT, on se dit aussi vigilant. «Sur l'égalité hommes-femmes ou la santé au travail, les choses avancent, reconnaît Brigitte Jumel, la patronne des fonctionnaires CFDT. Mais cela ne peut faire oublier le pouvoir d'achat.»

Il n'empêche, un geste dès 2013 semble improbable. «La revalorisation du point d'indice n'est pas prévue dans le budget 2013», a déjà prévenu à plusieurs reprises Jérôme Cahuzac, le ministre délégué au Budget. Non sans raison. Une hausse de 1 % du point d'indice coûte 1,8 milliard par an aux budgets de l'État, de la Sécu et des collectivités locales réunis. Un choc impossible à encaisser, surtout en 2013, où le gouvernement doit réaliser 10 milliards d'économies dans les dépenses publiques pour ramener le déficit dans les clous maastrichtiens.

Jour de carence

Le gouvernement peut toutefois dégainer d'autres propositions. Le jour de carence (non-remboursement du premier jour d'arrêt maladie) apparaît comme une probable monnaie d'échange. Unanimement rejeté par les syndicats depuis son instauration, en 2012, il pourrait être supprimé ou amendé. Problème: les directeurs d'administration réclament son maintien car il aurait diminué l'absentéisme… Autre porte de sortie, proposer une augmentation du point d'indice à partir de 2014, mais uniquement si la croissance est au rendez-vous.

Pour l'instant, le gouvernement n'a rien décidé. Seule certitude: la ministre lancera alors une négociation sur la refonte des grilles de salaires et des systèmes d'avancement de la fonction publique. Une œuvre de longue haleine, réclamée par les syndicats. De fait, la hausse du smic de 0,3 % au 1er janvier a obligé le gouvernement à revoir le traitement de 19 % des fonctionnaires, afin qu'ils ne soient pas payés sous le salaire minimum. Ce qui montre l'ampleur du tassement des rémunérations dans la fonction publique.

Mais rien ne dit que l'ouverture d'un tel chantier, couplée à quelques propositions alternatives, suffise à désamorcer la grogne montante des syndicats. D'autant que la rémunération n'est pas leur seul sujet de mécontentement. La poursuite de la réforme de l'État et les 12.000 suppressions de postes cette année dans les ministères non prioritaires font grincer de plus en plus de dents. Bref, de quoi aider à mobiliser le 31...

Source lefigaro.fr

 

Souvenez-vous le 6/12/2011

Les fonctionnaires rattrapés par le Smic

Après l’augmentation de 2,1 % du Smic en décembre, le gouvernement est contraint d’accorder une indemnité différentielle à près de 900 000 agents du public dont les revenus, sinon, se situeraient en dessous du salaire minimum.

C’est une vraie bombe sociale que François 
Sauvadet a lâchée. La semaine dernière, le ministre de la Fonction publique écrivait aux syndicats de fonctionnaires pour leur annoncer que, le Smic augmentant de 2,1 % au 1er décembre, il allait devoir verser à certains agents de la fonction publique une « indemnité différentielle ». Il en explique la raison : « Comme vous le savez, la rémunération globale d’un agent public ne peut être inférieure au Smic. » On se doutait bien que certains salariés du public étaient rémunérés aux environs du salaire minimum. Ce qu’on apprend de l’aveu même du ministre, c’est l’ampleur du phénomène. « Cette indemnité va conduire à augmenter les plus bas salaires de la fonction publique de 27,88 euros », annonce-t-il. Et il précise qu’elle « bénéficiera à plus de 890 000 agents ».

 Gel du point d’indice trois années consécutives

Cela signifie clairement que, pour près de 900 000 agents publics, un sur cinq, le revenu global, une fois l’indemnité différentielle versée, atteindra 1 095 euros net par mois, le montant actuel du salaire minimum. C’est seulement 141 euros au-dessus du seuil de pauvreté ! Le Smic est désormais l’équivalent de l’indice 301 de la grille des rémunérations dans la fonction publique. « Pour les agents de catégorie C, celle des ouvriers et des employés, l’indice 301 est atteint au bout de onze ans de carrière. Le sommet de la catégorie C, atteint en fin de carrière, ne représente plus que 1,38 Smic », commente Gilles Oberrieder, du secrétariat de l’Union générale des fédérations de fonctionnaires CGT.

On peut donc parler d’une véritable « smicardisation » de la fonction publique. Avec le gel du point d’indice trois années de suite et la reprise de la hausse des prix, cette tendance risque de s’accélérer. Elle est déjà très spectaculaire. Les chiffres officiels montrent (voir le tableau) qu’un agent des services hospitaliers, par exemple, (catégorie C sans concours) qui débutait sa carrière à 115 % du Smic en 1983, la commence aujourd’hui à 98 % du Smic (avant l’octroi de l’indemnité différentielle). Une secrétaire dans une administration d’État (catégorie C, entrée sur concours) débutait en 1983 avec 123 % du Smic. Elle commencerait au Smic aujourd’hui. Un technicien d’une collectivité territoriale (catégorie B) débutait à 133 % du Smic en 1983. Sa rémunération de départ équivaudra aujourd’hui à 103 % du Smic. Pour la catégorie A, celle des cadres ou des enseignants, la rémunération de départ de carrière, qui représentait 175 % du Smic en 1983, n’en représente plus que 116 %.

 Jusqu’où poussera-t-on cette dépréciation ?

C’est bien l’ensemble des rémunérations de la fonction publique qui se sont ainsi tassées vers le minimum légal. Il est pratiquement certain que le début de la grille des salaires de la catégorie B, celle des agents recrutés sur concours au niveau du bac, sera dépassé par la prochaine augmentation du Smic, qui pourrait être annoncée pour le mois d’avril compte tenu de la hausse des prix. Aujourd’hui, dans la fonction publique, le niveau bac est reconnu comme valant un Smic. À bac + 3, la qualification vaut 16 % de plus que le Smic. Jusqu’où poussera-t-on cette dépréciation ? « La situation devient intenable, même pour le gouvernement », estime Gilles Oberrieder.

Les salaires tirés vers le bas entraînent les pensions de retraite dans leur chute. Le rapport annuel sur l’état de la fonction publique 2010-2011, publié par le ministère, nous apprend que le montant moyen des pensions en paiement de l’ensemble des fonctionnaires se monte à 2 069 euros dans la fonction publique d’État, 1 287 euros dans la fonction publique territoriale et 1 420 euros dans la fonction publique hospitalière. Pour les 10 % de fonctionnaires dont la pension est la plus faible, elle s’élève à 1 031 euros dans l’État, 677 euros dans la territoriale, et 758 euros à l’hôpital. Quand on vous dit que les fonctionnaires sont des privilégiés !

les «engagements» de Sarkozy

« À tous les fonctionnaires de France, à tous les agents du service public, je veux dire mon respect. » En septembre 2007 à Nantes, Nicolas Sarkozy, nouvellement élu président, avait tenu ces propos pleins de promesses. « Pour moi, il n’y a pas de réforme de l’État et de la fonction publique envisageable sans une revalorisation des carrières des fonctionnaires. » « Je souhaite une fonction publique moins nombreuse mais des fonctionnaires mieux payés, avec 
de meilleures perspectives de carrière. » « Je veux faire la réforme par la motivation, non par la tension. » On peut aujourd’hui mesurer la sincérité de ces engagements. Mieux, le président 
de la République nous y invitait lui-même à l’époque : « Cela 
ne se fera pas en un jour. Mais l’ensemble de ces engagements devront être tenus durant mon quinquennat. » Nous y sommes !

Source humanite.fr du 06/12/2011

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