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13 mars 2012 2 13 /03 /mars /2012 06:59

Salaires, emplois : à nous de changer la donne !

 


Difficile de miser sur tous les tableaux : lors de son grand show de Villepinte, Sarkozy a fait conspuer pêle-mêle les chômeurs, les immigrés, les syndicats, les 35h... Ce qui ne l'empêchait pas quelques jours plus tôt de miser sur la course aux usines, pour tenter de faire oublier son image de candidat des riches.

 

A Lejaby, pas de dentelle pour Sarkozy

Loin de Florange et Gandrange, où son statut de menteur est trempé dans l’acier, c'est derrière les ouvrières de Lejaby, à Yssingeaux en Haute-Loire, qu'il venait courir. Mais l'accueil fut très froid de la part des 82 ouvrières, aujourd'hui reprises par un fournisseur de LVMH : « Le remercier ? Pourquoi ? On ne lui doit rien, on s'est battues, c'est tout », déclarait l'une d'entre elles. Un numéro d’esbroufe plutôt raté donc, car se présenter comme le sauveur de l'emploi, au moment où les plans de licenciements s'accumulent et les licenciements individuels explosent, relève au mieux de l’imbécillité, au pire de la provocation, de la part du président sortant.

 

Bravo, les guerrières d’Albertville !

Difficile aussi de rejouer le numéro de « président du pouvoir d'achat », avec des salaires bloqués depuis des années. C'est ce qui a révolté d'autres travailleuses, ces caissières de supermarché qu'on surnomme maintenant « les guerrières d’Albertville ». On prétendait leur imposer le travail du dimanche comme seul moyen d'augmenter un peu leur mini-paye. A six salariées du magasin ED, elles ont fait grève 104 dimanches, pendant deux ans, en animant manifestations et piquets de grève sur le parking du magasin, et viennent de gagner en justice. Comme quoi même à six, la colère et la ténacité ont plus de résultats que toutes les promesses électorales.

 

Ce n'est pas la colère qui manque, à travers le pays, s'exprimant ici et là un peu partout : des débrayages à Renault pour des augmentations de salaire en passant par les mobilisations depuis plusieurs mois contre les suppressions de postes dans le groupe PSA ou contre les restructurations à la Poste (avec, en ce moment même, près de 2 mois de grève de facteurs des Hauts-de-Seine), les luttes locales sont nombreuses, impossibles à énumérer, que ce soit dans le secteur public ou privé.

 

Et si on s'y mettait tous ensemble ?

Des mobilisations nombreuses, malheureusement éparpillées. Alors, comme l'affirme Philippe POUTOU, le candidat du Nouveau parti anticapitaliste, lui-même ouvrier de l'automobile, « il faut qu’on réussisse à faire converger toutes ces luttes pour changer le rapport de force. »

 

Converger, c'est par exemple ce qu'ont fait la semaine dernière les ex-salarié(e)s du groupe Paru-Vendu et celles des 3 Suisses, en venant ensemble manifester leur colère devant l'Assemblée nationale contre leurs licenciements. Un exemple à suivre et surtout à généraliser.

 

C'est ainsi que nous aurons la force de faire reculer les patrons comme le gouvernement, quel que soit le président ! Oui, il y a largement les moyens de maintenir les emplois et même d’embaucher. Les bénéfices cumulés des grandes sociétés cotées à la Bourse de Paris ont atteint l'an dernier 74 milliards d'euros.... Il faut faire payer les capitalistes, prendre sur les profits et les dividendes.

 

Tous ensemble, nous aurons la force de notre côté et les moyens d’interdire les licenciements. Il faut réquisitionner quand les patrons veulent fermer, il faut que les salariés prennent leurs affaires en main et leurs usines. Cela suppose un rapport de force en notre faveur, le camp des salariés. Cela suppose donc l’unification de nos luttes. C’est l’enjeu de la période qui vient, sans même attendre l’issue illusoire des élections. Il y a véritablement une guerre de classe, dans laquelle ce sont les patrons qui sont pour le moment à l'offensive. A nous d’unifier nos forces pour riposter et changer la donne.
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12 mars 2012 1 12 /03 /mars /2012 18:14
Carla et Nicolas, les Misérables de l’Elysée

L'offensive médiatique, lancée par Sarkozy depuis son entrée en campagne, pour gommer son image de président des riches, a atteint son paroxysme cette semaine. Ceux qui pensaient que l'Elysée hébergeait un flambeur, aux moeurs de parvenu, en seront pour leurs frais. Les Sarkozy forment en réalité un couple de "gens modestes" et la vie du Président est "d'une austérité extrême".

Un mari qui travaille dur, si dur que sa femme craint le pire pour sa santé, et même... "qu'il meure". Un mari dont la vie, d'"une austérité extrême", se résume à un long chemin de croix : “La fonction de président de la République impose une ascèse et des souffrances plus grandes qu’à soi-même“ (sic). Une épouse modèle en permanence sur le qui-vive, car elle sait que sa vie peut basculer à tout moment : " J'ai évité la boulette magistrale parce que je fais très attention, mais j'ai très peur". Un couple dont l’apprêté à la tâche n'a d'égal que la modestie : "Nous sommes des gens modestes." Un couple uni seul contre tous pour affronter la cruauté perpétuelle de ses contemporains à son égard. Et d'une corporation en particulier : "Ils sont très à charge contre mon mari... Vous en connaissez, vous, des journalistes qui sont pour mon mari ou même juste neutres ?". "Le taux de critiques a atteint un niveau incroyable. Et de mauvaise foi, et de mensonges"

Ce couple, qui force l'admiration et le respect pour son sens du sacrifice au service des Français, vous évoque-t-il quelque chose ? Les Misérables de Victor Hugo ? Eh bien, non ! Malgré les apparences, c'est de Nicolas Sarkozy et de Carla Bruni qu'il s'agit. Grâce soit rendue au couple Sarkozy et au sieur Guéant, d'ouvrir enfin les yeux des Français sur une réalité trop longtemps passée sous silence : sous Sarkozy, la vie à l’Élysée ce n'est plus Versailles mais le monastère. Cinq ans d'un tel enfer pour un couple de jeunes mariés, ce doit être une éternité. Gageons, qu'en peuple reconnaissant pour tant de souffrances endurées, les Français n'auront pas le sadisme de les faire rempiler pour cinq ans.

par Présidentielle 2012 Source agoravox.fr

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9 mars 2012 5 09 /03 /mars /2012 20:42
Moulinex: non-lieu pour les ex-dirigeants, scandale selon les ex-salariés

La justice a décidé vendredi que les ex-dirigeants de Moulinex, soupçonnés de malversations financières au détriment du groupe d'électroménager qui avait fait faillite en 2001, ne seront pas jugés, provoquant l'indignation d'ex-salariés qui crient au "scandale".

La justice a décidé vendredi que les ex-dirigeants de Moulinex, soupçonnés de malversations financières au détriment du groupe d'électroménager qui avait fait faillite en 2001, ne seront pas jugés, provoquant l'indignation d'ex-salariés qui crient au "scandale".

 

La justice a décidé vendredi que les ex-dirigeants de Moulinex, soupçonnés de malversations financières au détriment du groupe d'électroménager qui avait fait faillite en 2001, ne seront pas jugés, provoquant l'indignation d'ex-salariés qui crient au "scandale".

Le 7 septembre 2001, Moulinex avait déposé le bilan, un an après avoir fusionné avec Brandt. En octobre 2001, son concurrent Seb l'avait partiellement repris, mais 3.300 des 5.600 salariés en France s'étaient retrouvés sans emploi.

A la suite de soupçons de malversations financières, une information judiciaire avait été ouverte en novembre 2003 à Nanterre pour "abus de biens sociaux, banqueroute, présentation de faux bilan, complicité et recel".

Un non-lieu général a été prononcé vendredi pour les anciens dirigeants de Moulinex, leur état-major de l'époque et deux commissaires aux comptes, mis en cause dans cette affaire.

La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Versailles a infirmé l'ordonnance du juge d'instruction rendue en janvier 2011, qui renvoyait devant le tribunal correctionnel de Nanterre l'ancien PDG du groupe Moulinex-Brandt, Patrick Puy, notamment pour "abus de biens sociaux", a précisé une source judiciaire.

M. Puy était soupçonné d'avoir puisé dans les comptes près de 83 millions d'euros entre décembre 2000 et août 2001 en faveur de Moulinex et au préjudice de sa société-fille Brandt.

La directrice de la trésorerie de Moulinex, Véronique Piegts, et le directeur financier de Brandt, Xavier Cotereau, avaient été mis en examen pour "complicité" dans ces malversations, tout comme deux commissaires aux comptes, Jérôme Guirauden et Christian Chiarasini. Leur renvoi en correctionnelle est également annulé par la cour d'appel de Versailles.

Le non-lieu pour "banqueroute par détournements d'actifs" et pour banqueroute par emploi de moyens ruineux" dont avait déjà bénéficié le précédent PDG du groupe Moulinex, Pierre Blayau, a été confirmé par la justice. Celui-ci avait quitté l'entreprise en août 2000 avec une indemnité de non concurrence de 9 millions de francs (environ 1,37 million d'euros, ndlr).

Les motivations de cet arrêt n'ont pas pu être précisées dans l'immédiat.

Le parquet de Nanterre avait fait appel de l'ordonnance de renvoi de janvier 2011, quelques jours après avoir demandé de nouvelles mesures d'instruction concernant les éventuels responsables pénaux au sein de la Société Générale et du Crédit Lyonnais, banques conseil de Moulinex.

Le parquet reprochait aux deux banques d'avoir continué à accorder des crédits à l'ancien fleuron de l'électroménager alors qu'elles avaient une "parfaite connaissance" de la gravité de sa situation financière, les deux établissements figurant dans le conseil d'administration du groupe.

Cette décision de non-lieu général intervient après que, fin janvier et début février, au total quelque 790 anciens salariés de Moulinex ont vu leur indemnisation confirmée par la Cour de cassation, après leur licenciement en 2001, jugé "sans cause réelle ni sérieuse".

Les anciens employés se sont déclarés indignés.

"C'est un scandale. Je ne vois pas comment après dix ans de procédure, on arrive à un non-lieu", a déclaré Jean-Louis Jutan, de l'association Apic-mx, qui regroupe d'anciens salariés Moulinex. "On est écoeuré de ce qui se passe, je sais ce qu'il y a dans le dossier".

"Une nouvelle fois, les gens +importants+, entre guillements, s'en sortent bien", a-t-il déclaré, affirmant que "plus de 3.000 personnes avaient perdu leur emploi, sans compter les suicides".

Source liberation.fr

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9 mars 2012 5 09 /03 /mars /2012 08:33

ansaldobreda-lettre-au-president-de-la-republique.jpg

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4 mars 2012 7 04 /03 /mars /2012 17:13
Lot-et-Garonne : pour le NPA, « le vrai débat n'est pas ouvert »

Ignace Garay explique pourquoi selon lui les intentions de vote pour Philippe Poutou ne décollent pas malgré la crise du capitalisme.

En cas de duel Hollande/Sarkozy, on ira voter contre Sarkozy. Notre mot d'ordre c'est « dégageons Sarkozy sans faire confiance à Hollande ».

En cas de duel Hollande/Sarkozy, on ira voter contre Sarkozy. Notre mot d'ordre c'est « dégageons Sarkozy sans faire confiance à Hollande ».

Ignace Garay, 61 ans, retraité de la métallurgie, syndicaliste à la CGT depuis 1966, a adhéré à la LCR en 1974. Le parti trotskiste s'est depuis 2009 fondu dans le NPA (nouveau parti capitaliste) dont Ignace Garay est l'un des coordinateurs départemental.

« Sud Ouest ». Depuis les débuts de la crise, le capitalisme financier n'a jamais été autant critiqué. L'époque serait donc favorable aux anticapitalistes et pourtant vous n'en tirez aucun bénéfice sur le plan électoral. Pour quelles raisons selon vous ?

Ignace Garay. Parce que les vraies questions ne sont pas posées. A quoi assiste-t-on au juste ? Malgré la crise profonde que connaît le capitalisme, on voit de plus en plus de gens se porter à son chevet pour qu'il continue à aller de l'avant. Nous, nous pensons que les institutions bourgeoises n'ont pas de solution alors qu'elles sont celles qui ont maintenu le cap malgré les alertes précédentes. Dois-je rappeler que Raymond Barre estimait que les licenciements d'aujourd'hui étaient les investissements de demain ? Voilà trente ans que la population souffre de cette crise qui ne cesse de s'amplifier. N'est-on pas à la fin d'un système ? N'est-il pas temps d'en changer ? Voilà le vrai débat qu'on devrait avoir. Or, il n'est pas ouvert. Il y a un vrai décalage entre ce que prêche la campagne électorale et le vrai débat sur la nature d'une autre société qu'on pourrait construire. Du coup, comme nous sommes les seuls à juger que ce système est à bout de souffle, on apparaît comme les annonceurs d'une crise encore plus aiguë.

On va donc dans le mur selon vous ?

Certaines mesures ont été prises pour contenir une explosion sociale durant la campagne. Je crains qu'à son issue, on assiste à des charrettes de licenciements dans tous les coins. Les recettes qu'on nous propose sont les mêmes depuis trente ans. La baisse du coût du travail par exemple. Je me souviens que dans les années 70, on avait calculé qu'un Indien travaillait pour un quart de dollar de l'heure contre 18 pour un Canadien. Or le patronat jugeait que dans les deux cas, c'était 20 % trop cher. Donc si on fait un raisonnement par l'absurde : si on touche zéro centime de l'heure, on aura tous du travail, sur la base de l'esclavage…

Est-ce que le peuple va supporter encore longtemps que la bourgeoisie se goinfre sur son dos ? Ce n'est pas exclu que ce qui arrive en Grèce n'arrive pas ici. Et cela m'étonnerait que cela se passe calmement…

Vous croyez donc toujours au grand soir ?

Je persiste à penser que le changement du système économique est indispensable.

Avec la dictature du prolétariat ?

Non. Mais il faut décentraliser bien plus le pouvoir et le rendre au peuple. C'est autre chose que les soviets mais ce n'est pas un conseil municipal de lycéen. C'est un pouvoir plus partagé plus communautaire qui défendra l'intérêt général, bien plus que la classe politique actuelle.

La figure de Mélenchon, elle vous inspire quoi ?

Mélenchon parle aussi de révolution mais dans les urnes. Nous, nous n'y croyons pas. Ce sont les institutions qui sont responsables de la crise. Et ce n'est pas une petite dose de gauche qui va changer les choses. Maintenant une alliance avec Mélenchon n'est pas exclue sur certains points d'accord, sauf s'il pactise avec le PS.

Dans l'éventualité d'un deuxième tour opposant Sarkozy à Hollande, vous faîtes quoi ?

On ira voter contre Sarkozy. Notre mot d'ordre c'est « dégageons Sarkozy sans faire confiance à Hollande ».

C'est faire le choix du moins pire en somme ?

Non, ce n'est pas un choix. C'est la situation qui l'impose. Nous souhaitons rester dans notre indépendance de classe. Nous ne soutiendrons pas Hollande. On n'oublie pas les effets des politiques menées par les socialistes Papandréou et Zapatero en Grèce et en Espagne.

Source sudouest.fr

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4 mars 2012 7 04 /03 /mars /2012 09:40
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3 mars 2012 6 03 /03 /mars /2012 15:25
Moody's abaisse encore la note de la Grèce

L'agence d'évaluation financière américaine Moody's a annoncé vendredi soir avoir abaissé la note de solvabilité de la Grèce de "Ca" à "C" pour tenir compte du lancement de la restructuration de la dette publique d'Athènes. Cette opération "implique des pertes prévisibles de plus de 70 % pour les investisseurs" qui y participeront, écrit Moody's dans un communiqué.

Moody's attribue un "C", note la plus basse possible de sa classification, aux emprunteurs qu'elle juge à l'orée du défaut de paiement, tandis que la note "Ca" qu'elle attribuait jusque-là à la dette publique grecque correspond aux émetteurs spéculatifs pour lesquels une défaillance semble probable.

L'agence explique qu'à ses yeux, l'opération d'échange de dette proposée par le gouvernement grec à ses créanciers du secteur privé, dont la réussite est impérative pour permettre "la mise à disposition [d'Athènes] d'une assistance financière supplémentaire de la zone euro" reviendra, si elle est menée à bien, à un "défaut de paiement" sur "des obligations publiques grecques". L'agence faisait là référence au nouveau plan de secours européen prévoyant 130 milliards d'euros d'aide publique mis sur les rails jeudi.

Lundi, sa concurrente Standard & Poor's a abaissé la note de la Grèce à "SD" (Défaut sélectif), et, une semaine auparavant, Fitch Ratings avait attribué la note "C" au pays . S&P avait indiqué qu'elle envisageait de relever la note du pays à CCC, qu'elle attribue à des émetteurs de qualité médiocre présentant un vrai risque de non-remboursement, lorsque cette opération aurait été intégralement réalisée, probablement vers la mi-mars.

Ce n'est pas le cas de Moody's, qui n'attribue pas de "perspective" à la note grecque, signe qu'elle refuse de spéculer sur ce que pourrait être son évolution une fois l'échange de dette consumé. "En ce qui concerne l'avenir, le programme de l'Union européenne et l'échange de dette proposé réduiront le poids de la dette pour la Grèce; mais le risque d'une défaut de paiement du pays restera élevé même après que cet échange aura été mené à son terme", écrit l'agence. "Moody's pense que la Grèce fait toujours face à des défis de solvabilité à moyen terme : le ratio de sa dette publique à son PIB sera bien supérieur à 100% pendant plusieurs années", ajoute le communiqué.

Source lemonde.fr

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2 mars 2012 5 02 /03 /mars /2012 17:58
Des victimes de l'amiante devront rembourser une partie de leurs indemnités

Neuf victimes de l'amiante ont été condamnées, jeudi 1er mars, par la cour d'appel de Douai (Nord) à rembourser une partie des indemnités qu'elles avaient perçues au titre de leurs maladies. Les montants, qui varient de 5 000 à 11 000 euros, étaient demandés par le Fonds d'indemnisation des victimes de l'amiante (FIVA).

Le 13 octobre 2011, cette cour d'appel avait déjà prononcé la même sanction à l'encontre de dix-sept autres victimes, pour des montants compris entre 600 et 28 000 euros. Plus de trois cents autres dossiers sont attendus devant cette cour prochainement.

Pendant combien de temps va continuer à se dérouler cette "mécanique infernale", selon l'expression de l'Association nationale de défense des victimes de l'amiante (Andeva), qui soutient ceux qui contestent leur indemnisation ?

IMBROGLIO JURIDIQUE

Ces situations inextricables proviennent d'un imbroglio juridique. Les victimes perçoivent deux rentes : l'une, de la branche maladie professionnelle de la Sécurité sociale, qui varie notamment selon le taux d'incapacité (de 5 % pour des plaques pleurales, qui sont les atteintes les fréquentes, à 100 % pour un cancer) et la valeur du point ; l'autre, versée par le FIVA, est calculée selon la gravité de la maladie et l'âge de la personne, qui couvre les préjudices économiques et personnels (préjudice fonctionnel, moral, physique, etc.).

La contestation porte sur deux aspects, dont l'un ne fait plus débat pour les victimes. Depuis un arrêt de la Cour de cassation de 2009, il est acquis que la rente de la sécurité sociale doit être déduite de celle du FIVA lorsque la personne est retraitée. "C'est un point que nous ne contestons plus", précise Romain Bouvet, du cabinet Michel Ledoux, avocat de l'Andeva.

LE CALCUL DE LA RENTE AU CŒUR DU DOSSIER

L'autre aspect oppose le FIVA, quasiment depuis sa création, il y a dix ans, et les associations : il s'agit du calcul de la rente. Le FIVA applique un barème voté par son conseil d'administration. Présidé par un magistrat, celui-ci réunit des représentants des associations de victimes, des syndicats, du patronat, des personnes qualifiées.

Ce barème, qui a été voté à une voix près, repose sur la progressivité : les faibles taux d'incapacité, qui sont les plus fréquents, sont, proportionnellement, moins bien indemnisés que les taux élevés. Ainsi, au regard d'un taux de 100 % d'incapacité pour un cancer, la rente sera de 100 %, mais pour un taux de 5 %, elle sera de seulement 2,5 %. Si, à un taux de 100 %, la rente annuelle est de 16 000 euros, à 5 %, elle n'est que de 400 euros.

Or, les victimes "estiment que cela ne correspond pas à leurs préjudices réels", souligne M. Bouvet. Elles revendiquent donc un barème proportionnel, linéaire, avec, dans le cas du taux de 5 %, une rente de 800 euros. Ce que la cour d'appel de Douai avait dans un premier temps validé, en 2009, de même que plusieurs autres cours d'appel en France – la moitié environ –, contre lesquelles le FIVA s'est pourvu en cassation.

En novembre 2009, le FIVA a saisi la Cour de cassation, non pas sur le problème du barème, mais sur la déduction de la rente de la sécurité sociale, et elle a obtenu gain de cause. Les victimes en ont logiquement déduit que l'arrêt de la cour d'appel de Douai était définitif. Et la haute juridiction a renvoyé vers la cour d'appel de Douai pour régler définivement la question de la déduction. Surprise : la requête du FIVA, qui portait sur les deux sujets, a eu gain de cause sur toute la ligne.

DEMANDE D'UNE "REMISE GRACIEUSE"

"Les victimes ont été piégées par l'attitude du FIVA", proteste François Desriaux, vice-président de l'Andeva. "Sommes-nous des demi-malades pour nous voir ppliquer un barème qui nous donne une demi-indemnisation ?", s'insurge Pierre Pluta, président de l'Andeva et de l'Association régionale de défense des victimes de l'amiante du Nord-Pas-de-Calais (Ardeva).

Ancien travailleur des chantiers navals de Dunkerque, il fait partie des victimes qui doivent rembourser des sommes au FIVA : 28 000 euros. Et il n'a pas l'intention de le faire, malgré les courriers du FIVA menaçant "d'engager par huissier de justice un recouvrement contentieux générant des frais de poursuite mis à [sa] charge".

Pierre Pluta en appelle maintenant à "une décision au niveau politique". Le 29 février, trois cents députés et sénateurs de tous bords du groupe parlementaire d'étude amiante ont lancé une motion pour demander une "remise gracieuse" des sommes à rembourser.

Francine Aizicovici Source lemonde.fr

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1 mars 2012 4 01 /03 /mars /2012 17:56
La loi sur l'encadrement du droit de grève dans l'aérien adoptée

Déposée par le député UMP, Eric Diard, en décembre dernier, la proposition vise à transposer dans l'aérien le dispositif existant à la SNCF et la RATP depuis 2007.

Le droit de grève dans l'aérien désormais encadré. Le Parlement a définitivement adopté, mercredi soir, après un ultime vote de l'Assemblée, la proposition de loi UMP. Après plusieurs navettes entre les deux chambres, les députés ont voté à main levée, la gauche, sans surprise, votant "contre" et les partis de la majorité "pour".  

Déposée par un député UMP membre du collectif de la Droite Populaire, Eric Diard, avant un mouvement d'agents de sûreté aéroportuaire en décembre dernier, la proposition vise à transposer dans l'aérien le dispositif existant à la SNCF et la RATP depuis 2007. Le texte impose aux grévistes, sous peine de sanction, de se déclarer individuellement 48 heures avant chaque jour de grève afin que les compagnies puissent informer les voyageurs des perturbations à venir 24 heures avant leur départ.  

Une loi décriée par la droite et les syndicats

Les salariés renonçant à participer à une grève ou décidant de reprendre leur service devront aussi, sous peine de sanctions disciplinaires, en informer leur employeur au plus tard 24 heures avant leur participation ou reprise prévue. Cette obligation d'informer l'employeur d'un changement d'avis s'appliquera aussi aux transports terrestres, modifiant ainsi l'emblématique loi d'août 2007, improprement appelée loi sur le "service minimum". 

Lors des différentes navettes, le Sénat, à majorité de gauche, a chaque fois repoussé le texte considérant qu'il portait "une atteinte disproportionnée au droit de grève". Le ministre des Transports Thierry Mariani s'est félicité d'un texte qui "respecte les équilibres indispensables entre le droit de grève et la sauvegarde de l'ordre public". "La loi, a-t-il dit, permettra un dialogue social apaisé sans pénaliser des milliers de passagers". Jean Mallot (PS) et Pierre Gosnat (Front de gauche) ont dénoncé un texte qui "porte atteinte au droit de grève" et prévenu que la gauche déposerait un recours au Conseil constitutionnel.  

La semaine dernière la direction d'Air France et le principal syndicat de pilotes de la compagnie, le SNPL, ont signé un accord assurant "des plannings stables" en toutes circonstances aux pilotes. L'opposition a fait valoir que cet accord, signifiant que la direction d'Air France ne pourra pas réaffecter à sa guise son personnel non gréviste pour améliorer le trafic en cas de grève, mettait "à bas" la proposition de loi Diard. "L'accord ne remet absolument pas en cause les dispositions de la loi", a répliqué Eric Diard. "Bien au contraire, c'est parce qu'avec la nouvelle loi, elle pourra connaître le personnel gréviste 48 heures à l'avance que la direction d'Air France vient de mettre fin au contentieux l'opposant au syndicat majoritaire des pilotes depuis 2009". 

Source lexpansion.lexpress.fr

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29 février 2012 3 29 /02 /février /2012 21:25
Michelin soupçonné de fraude à la Sécu

Les accidents du travail seraient systématiquement cachés afin d'éviter de payer les cotisations et ainsi d'économiser plusieurs centaines de millions d'euros, assure la CGT.

Une enquête préliminaire de police visant une supposée fraude à la Sécurité sociale par dissimulation des accidents du travail à Michelin a été ouverte fin 2011 par le parquet de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), a révélé la chaîne TF1.

Les accidents du travail seraient systématiquement cachés afin d'éviter de payer les cotisations à ce titre, ce qui permettrait à l'entreprise d'économiser plusieurs centaines de millions d'euros par an, assure le syndicat CGT, à l'origine de la procédure fin 2011. Il a saisi l'inspection du travail qui a saisi la justice.

La société conteste ces accusations. Créé en 1889, Michelin, qui dispute au japonais Bridgestone la place de leader mondial des pneumatiques, emploie 103.000 personnes, dont 23.000 en France.

Les salariés victimes d'accidents se verraient demander de rester chez eux tout en percevant leur salaire, ou de se déclarer en maladie, a expliqué à Reuters une source syndicale. Cette méthode serait, selon la CGT, systématique depuis plusieurs années.

Outre le préjudice causé à la Sécurité sociale, les salariés perdraient une partie de leur salaire quand ils sont en maladie, puisque les indemnités ne représentent pas dans ce cas la totalité de leur rémunération, comme lors d'un accident du travail. Ils seraient en outre pénalisés en cas d'opération chirurgicale ultérieure ou d'invalidité.

"Aucune fraude" selon Michelin

"C'est très grave. Il y a une fraude à la Sécurité sociale et les salariés sont pénalisés pour leur santé, on ne peut pas jouer avec ça", a dit à Reuters Jacques Chambon, secrétaire général de la CGT de Michelin à Clermont-Ferrand.

Frantz Bléhaut, directeur des ressources humaines de Michelin pour la France, a contesté ces accusations. "Tous les accidents du travail, qu'ils donnent lieu ou non à des arrêts de travail, sont déclarés", a-t-il dit à Reuters.

Il précise que des salariés accidentés se voyaient parfois proposer des postes aménagés, mais cette procédure se fait conformément à la réglementation et avec l'accord des médecins du travail, dit-il. "Il n'y a aucune fraude", a-t-il conclu.

Le site d'informations Atlantico a publié une lettre de l'inspection du travail daté de 2010 et concernant le site de Bassens (Gironde).

"Les salariés victimes d'accidents du travail subissent des pressions de la part de leur encadrement de proximité en vue de les faire renoncer en partie ou en totalité à un arrêt de travail. Ces pressions se manifestent par des appels téléphoniques au domicile du salarié et/ou par une visite physique le jour même ou dans la semaine de leur arrêt de travail", lit-on dans ce document.

Lié au pouvoir exécutif, le parquet aura trois options à l'issue de l'enquête préliminaire, un classement sans suite, un renvoi direct en correctionnelle d'éventuels responsables ou l'ouverture d'une information judiciaire confiée à un magistrat indépendant pour approfondir les investigations.

Source challenges.fr

 

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Source atlantico.fr

 

 

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