Salaires, emplois : à nous de changer la donne !
Difficile de miser sur tous les tableaux : lors de son grand show de Villepinte, Sarkozy a fait conspuer pêle-mêle les chômeurs, les immigrés, les syndicats, les 35h... Ce qui ne l'empêchait pas quelques jours plus tôt de miser sur la course aux usines, pour tenter de faire oublier son image de candidat des riches.
A Lejaby, pas de dentelle pour Sarkozy
Loin de Florange et Gandrange, où son statut de menteur est trempé dans l’acier, c'est derrière les ouvrières de Lejaby, à Yssingeaux en Haute-Loire, qu'il venait courir. Mais l'accueil fut très froid de la part des 82 ouvrières, aujourd'hui reprises par un fournisseur de LVMH : « Le remercier ? Pourquoi ? On ne lui doit rien, on s'est battues, c'est tout », déclarait l'une d'entre elles. Un numéro d’esbroufe plutôt raté donc, car se présenter comme le sauveur de l'emploi, au moment où les plans de licenciements s'accumulent et les licenciements individuels explosent, relève au mieux de l’imbécillité, au pire de la provocation, de la part du président sortant.
Bravo, les guerrières d’Albertville !
Difficile aussi de rejouer le numéro de « président du pouvoir d'achat », avec des salaires bloqués depuis des années. C'est ce qui a révolté d'autres travailleuses, ces caissières de supermarché qu'on surnomme maintenant « les guerrières d’Albertville ». On prétendait leur imposer le travail du dimanche comme seul moyen d'augmenter un peu leur mini-paye. A six salariées du magasin ED, elles ont fait grève 104 dimanches, pendant deux ans, en animant manifestations et piquets de grève sur le parking du magasin, et viennent de gagner en justice. Comme quoi même à six, la colère et la ténacité ont plus de résultats que toutes les promesses électorales.
Ce n'est pas la colère qui manque, à travers le pays, s'exprimant ici et là un peu partout : des débrayages à Renault pour des augmentations de salaire en passant par les mobilisations depuis plusieurs mois contre les suppressions de postes dans le groupe PSA ou contre les restructurations à la Poste (avec, en ce moment même, près de 2 mois de grève de facteurs des Hauts-de-Seine), les luttes locales sont nombreuses, impossibles à énumérer, que ce soit dans le secteur public ou privé.
Et si on s'y mettait tous ensemble ?
Des mobilisations nombreuses, malheureusement éparpillées. Alors, comme l'affirme Philippe POUTOU, le candidat du Nouveau parti anticapitaliste, lui-même ouvrier de l'automobile, « il faut qu’on réussisse à faire converger toutes ces luttes pour changer le rapport de force. »
Converger, c'est par exemple ce qu'ont fait la semaine dernière les ex-salarié(e)s du groupe Paru-Vendu et celles des 3 Suisses, en venant ensemble manifester leur colère devant l'Assemblée nationale contre leurs licenciements. Un exemple à suivre et surtout à généraliser.
C'est ainsi que nous aurons la force de faire reculer les patrons comme le gouvernement, quel que soit le président ! Oui, il y a largement les moyens de maintenir les emplois et même d’embaucher. Les bénéfices cumulés des grandes sociétés cotées à la Bourse de Paris ont atteint l'an dernier 74 milliards d'euros.... Il faut faire payer les capitalistes, prendre sur les profits et les dividendes.