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15 septembre 2011 4 15 /09 /septembre /2011 19:23

 

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14 septembre 2011 3 14 /09 /septembre /2011 18:28
Fukushima : plus d’enfants contaminés que ne le révèlent les statistiques officielles
La centrale nucléaire japonaise de Fukushima Daiichi le 24 mars 2011, après la catastrophe.
La centrale nucléaire japonaise de Fukushima Daiichi le 24 mars 2011, après la catastrophe.

Par RFI

C'est à la demande de citoyens que l'Association pour le contrôle de la radioactivité de l’Ouest (Acro) -un organisme français indépendant créé après l'accident nucléaire de Tchernobyl- a analysé les urines de 18 enfants japonais issus de la province de Fukushima et, de Tokyo et ses environs. Ces analyses débutées en mai 2011 et poursuivies jusqu'en juillet ont montré qu'il y aurait davantage d’enfants contaminés après l’accident nucléaire de Fukushima que ne le prévoyaient les statistiques officielles.

L’Acro a réalisé en trois mois deux campagnes d’analyse de radioactivité sur un groupe d’enfants, ce qui lui a permis de suivre l’évolution. Les analyses ont révélé que : « les urines des 15 enfants de Fukushima ont été ou sont contaminées par les retombées radioactives de la centrale accidentée située à une soixantaine de kilomètres. Ce qui signifie que les enfants eux-mêmes ont été ou sont contaminés. En revanche, nous n’avons détecté aucune contamination chez les 3 enfants de Tokyo et des environs ».

L’Acro explique que sur les dix premiers enfants de l’analyse, neuf d’entre eux ont quitté la province de Fukushima depuis l'accident de la centrale de Fukushima Daichi et qu'un seul est resté dans la région concernée. Son taux de Cs-137 a augmenté. Le Cs-137 ou césium 137 est un élément toxique de par ses propriétés radiologiques. Selon l’association : « les enfants de Fukushima qui ont été évacués par leurs parents ont vu leur contamination d'urine baisser. Les autres, plus de 4 mois après les rejets massifs de radioactivité dans l’environnement sont toujours contaminés, alors que leurs parents font des efforts pour limiter cette contamination interne. Il est fort probable que cela soit dû à la nourriture »
 
L'Acro, cautionnée par l'ASN et l'IRSN...  
 
Alors que les chiffres officiels émanant des tests effectués par les autorités japonaises donnent environ un enfant de Fukushima sur deux contaminé, ceux du laboratoire indépendant atteignent 100%. L'Acro dénonce en fait le manque de précision des mesures officielles qui « ne permettent pas de détecter toutes les contaminations ».
 
Quant à sa propre méthodologie, l’Acro -dans son rapport d’analyses de mai dernier- indique que ses « protocoles d’analyses sont conformes aux standards actuels français et internationaux (ISO/CEI 17025) ». De plus, l'association tient à souligner que : « Le laboratoire est qualifié pour réaliser des analyses nucléaires sur l’environnement par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) ».
 
L’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (Irsn), a également travaillé avec l’Acro sur la contamination terrestre après la catastrophe de Fukushima. L'organisme indiquait dans un rapport de juillet 2011 que « des dépôts radioactifs importants étaient présents dans une zone d’une cinquantaine de kilomètres de long et d’une vingtaine de kilomètres de large », au nord-ouest de la centrale de Fukushima Daiichi.
 
Pour le laboratoire indépendant, ces analyses montrent que les critères d’évacuation devraient être élargis. Que reste-t-il à faire, ... Partir ? Certains habitants préfèreraient s’installer loin de la centrale nucléaire par sécurité, mais quitter la région n’est pas si simple!


 Pour en savoir plus :

- Le CRIIRAD, Commission de recherche et d’information indépendantes
sur la radioactivité

- Résultats des mesures réalisées par l'ACRO au Japon

 

Source rfi.fr

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11 septembre 2011 7 11 /09 /septembre /2011 10:54

 

 

Plus de spéculation : les plans de la Banque mondiale et du G20 pour faire face à la volatilité des prix agricoles et aux crises alimentaires

18 août par Olivier Chantry


Il est désormais difficile de dissimuler que les différentes flambées des prix agricoles de ces dernières années sont principalement dues à la spéculation. Ainsi, M. Sarkozy -en écho à son discours d’investiture à la présidence du G20 en janvier- déclarait le 15 juin 2011 à Bruxelles |1|,
«  Il s’échange chaque année à la bourse de Chicago en produits dérivés 46 fois la production américaine annuelle de blé. 35 fois pour le pétrole, 46 fois la production américaine annuelle de blé. 24 fois la production américaine de maïs. Mais qu’est-ce qui peut justifier cela ? » « L’objectif de la France est que les pays du G20 adoptent des principes communs de régulation et de supervision applicables à l’ensemble des marchés dérivés de matières premières.  »
Que le G20 -au moins dans la rhétorique- défende la mise en place des régulations des marchés de dérivés financiers sur les matières premières peut en surprendre plus d’un... En effet le discours prononcé par M. Sarkozy ne diffère pas beaucoup des demandes émises par un certain nombre d’ONG qui depuis plus de 3 ans dénoncent la spéculation et ses effets sur l’alimentation mondiale. Une partie de leurs arguments aurait enfin été entendue par certains dirigeants de ce monde qui vont remettre en bon état de fonctionnement les marchés ?

Le 21 juin, la Banque mondiale annonçait la mise en place d’un nouvel instrument financier de couverture des risques « pour aider les producteurs et les consommateurs de denrées alimentaires dans les pays en développement à faire face à la volatilité des prix  ». Ces « instruments de couverture des risques » sont en réalité les « dérivés financiers » dont parle tant M. Sarkozy.

Pour comprendre ces deux phénomènes, de régulation et d’ampliation des marchés de dérivés sur les matières premières agricoles, il convient de rappeler de quoi on parle. En regardant de plus près les régulations des marchés de dérivés financiers, proposées par le G20, qui consistent en un retour à la politique de Roosevelt durant le New Deal (1936), plusieurs conclusions peuvent être tirées. Tout comme celles du Président américain, les propositions de régulations actuelles assurent principalement la légitimation des marchés spéculatifs sur les matières premières agricoles |2|. Ceci paraît s’avérer nécessaire aujourd’hui à la stratégie de la Banque mondiale afin d’imposer ces dérivés financiers à toute la planète. Comme nous le verrons, ces régulations servent de plus à renforcer le contrôle par les multinationales de l’agroalimentaire de ces outils spéculatifs que sont les marchés de dérivés financiers.

Souvenons-nous que depuis le début des années 80, avec la libéralisation des marchés agricoles, l’ensemble des mécanismes de contrôle des prix alimentaires de la planète ont été progressivement supprimés, augmentant parallèlement la volatilité des prix mondiaux. Le marché agricole mondial est donc devenu un terrain de jeux spéculatif idéal.... Nous examinerons ici comment fonctionnent les marchés de futurs en illustrant pourquoi les mesures de régulation préconisées ne sont pas destinées à arrêter la spéculation et ses graves impacts. Nous pointerons le rôle de l’agro-industrie qui est rarement montrée du doigt lorsque l’on parle de spéculation. En effet, au-delà d’une simple opportunité de réaliser plus de profits, les transnationales de l’agriculture et de l’alimentation des pays du G8/G20 sont lancées dans une course visant le contrôle mondial des ressources agricoles et des aliments.

Il était une fois... les marchés de dérivés financiers

L’histoire des dérivés financiers commence aux États-Unis à la bourse de Chicago (“Chicago Board of Trade” – CBOT) qui est fondée en 1848. C’est une sorte de club privé où les membres doivent payer une cote-part et démontrer leur solvabilité. C’est ici que se créent les premiers dérivés financiers, les contrats de futurs. Ce sont des contrats qui obligent à vendre ou acheter un nombre déterminé d’actifs (de biens ou de valeurs financières) à une date future déterminée. Dans ce marché de futurs ce qui s’échange ce sont les contrats et non pas les produits. Les prix des contrats varient selon leur offre et leur demande. Cependant, ils se réfèrent aux prix des produits sous-jacents. Avec ce type de dérivés financiers, il est désormais possible de spéculer sur un marché financier à la hausse ou à la baisse des prix de produits réels. Par exemple, il est possible de faire des bénéfices sur les fluctuations du prix du blé, sans jamais en avoir acheté un seul grain.

Qu’est-ce que la spéculation ?

La spéculation consiste en un ensemble d’opérations commerciales ou/et financières qui ont pour objectif d’obtenir un bénéfice économique à partir de la fluctuation des prix. C’est une maximisation des bénéfices en pariant sur la hausse ou la baisse du prix d’un produit. |3| Au sens large, toutes les formes d’investissement sont spéculatives, mais en acceptant les théories libérales du fonctionnement du marché, une définition plus restreinte est adoptée. Ainsi, en assumant que les consommateurs et les vendeurs peuvent être “rationnels”, et que par la recherche de leur bénéfice dans un marché libre ils « découvrent » le prix “juste” ou “réel”, on ne considère en tant que spéculation que les actions qui “manipulent” ou “distorsionnent” le marché. Dit autrement, ne sont considérées comme spéculatives que les actions dont l’unique but est de manipuler les prix. Par exemple les achats spéculatifs qui ont pour but de faire monter le prix en faisant augmenter artificiellement la demande d’un produit. De manière analogue, la vente spéculative provoque une baisse artificielle du prix.

Jusqu’à la création des dérivés financiers, la spéculation ne pouvait s’effectuer que sur les marchés réels. Par exemple, à travers l’accaparement direct, en achetant ou en stockant les biens. Avec la création de ces nouveaux instruments financiers, les spéculateurs ont été définis comme étant uniquement les acteurs qui n’ont aucune relation avec le produits réels et ne sont présents que sur le marché des dérivés financiers. L’on considère comme acquis que ceux qui vendent, achètent, produisent ou utilisent les actifs, sont présents sur le marché de dérivés pour se couvrir des risques de fluctuation des prix des produits réels. Ceci amène aujourd’hui à utiliser le terme « d’outils de couverture de risque » comme synonyme de « dérivés financiers ». Cependant, tel que nous le verrons plus tard, cette classification néglige la présence d’un nombre important d’acteurs qui spéculent en toute liberté.


La spéculation aujourd’hui :

La financiarisation croissante de l’économie a entraîné la création de dérivés financiers sur : les hypothèques, les titres de dettes, les taux d’intérêts et les actions, se rajoutant aux marchés de futurs et d’options sur les matières premières (« commodities »). Tous ces dérivés financiers se négocient dans deux espaces : les bourses de futurs (comme le CBOT) également appelées « marchés régulés » ou « marchés organisés » |4|, et dans l’espace “des transactions entre particuliers” (OTC, “Over-the-Counter”). Rappelons que les gouvernements n’ont aucune autorité sur ce dernier et même pas d’informations fiables (Suppan 2008) . Le Graphique suivant montre les types de produits échangés dans l’OTC et leur proportion respective.

Graphique 1 : Répartition des dérivés dans l’OTC (chiffre total : 582 000 milliards de dollars), Pourcentages de juin 2010

Élaboré à partir de BIS (2010)

Des sommes colossales sont échangées dans ce marché OTC. Elle représente aujourd’hui plus de 10 fois les marchés régulés (voir Graphique 2). À titre de comparaison, le marché OTC représente 10 fois le PIB mondial.

Graphique 2 : Volume financier total des dérivés dans l’OTC et dans les marchés régulés
(En milliards de dollars US)

Élaboré à partir de BIS (2011)

Dans l’OTC, le dérivé financier le plus utilisé est le “swap”. |5| Il s’agit d’un accord entre deux parties où le vendeur se compromet à rémunérer son client selon les variations des prix d’un ou de plusieurs actifs. Dans le secteur des matières premières, les investissements se réalisent à travers des “commodity index SWAP”. Ce sont des swap dont la rémunération est basée sur l’évolution d’un index qu’il est possible d’imaginer comme une sorte de “lasagne” ou “panier” où chaque “couche” ou “ingrédient” se réfère à un contrat de futur d’une matière première. Le Tableau 1 ci-dessous illustre la répartition des produits présents dans les Index les plus importants.

Tableau 1
Index de “commodities” les plus connus.

Source : Lines (2010, 8)

Le vendeur du swap n’a aucune obligation quant à l’utilisation des fonds reçus. Il s’est uniquement engagé à rémunérer son client en fonction de l’évolution du prix des “ingrédients” de l’Index. Dans leur majorité, les commodity index swap sont des contrats où le vendeur s’engage à rémunérer si les prix des “ingrédients” montent. Or, la majorité des gens et des investisseurs ne savent pas comment fonctionnent les marchés de dérivés. Comme nous le rappelle Dizard (2007), en plus des banques, les grands gagnants dans ce cas sont les géants de l’Agrobusiness qui peuvent spéculer à la hausse ou à la baisse sur les marchés de dérivés tout en optimisant leurs gains au travers de leurs activités de commerce des matières premières agricoles.


La spéculation contrôlée par l’Agrobusiness

Même si aux États-Unis, quelques grandes banques ont forcé les régulations des marchés organisés comme la Deutch Bank ou Goldman Sachs, leurs possibilités d’action sont restées encadrées. A l’inverse, les grandes multinationales de l’Agrobusiness n’ont jamais eu aucune limitation sur les marchés de dérivés financiers.

En 1999, il était estimé que Cargill contrôlait déjà 45% du commerce international des grains et ADM 30% (Uk Food Group 2003, 39). Les autres acteurs dominants du secteur sont : Louis Dreyfus, Bunge et Glencore. Leur pouvoir est tel, qu’en augmentant ou en diminuant la demande de ses propres filiales de transformation (agrocarburants, tourteaux...) ou en modifiant l’état de ses stocks, une seule de ces multinationales génère des impacts considérables sur le marché. De plus, elles n’ont même pas besoin de se concerter ou de “conspirer” pour manipuler les marchés. Il leur suffit d’interpréter les actions de leurs concurrentes pour que commence la “danse des éléphants” (Schubert 2002). Alors qu’elles contrôlent le commerce des grains, ce sont les seules entreprises considérées “opérateurs de couverture de bonne foi” qui peuvent parier sans limites à la hausse ou à la baisse sur les plus importants marchés de dérivés financiers où se décident les prix de l’alimention mondiale.

A l’exemple de Cargill, elles ont tout naturellement facilité l’entrée du capital financier dans les marchés de produits alimentaires. Cette multinationale du commerce de matières premières agricoles propose sur son site web aux « fonds de pensions » et aux «  hedge fund » de leur ouvrir les portes des marchés financiers du secteur alimentaire au travers d’une série d’instruments financiers de couverture de risque. Cargill annonce à ce sujet qu’il compte plus de 10 ans d’expérience dans les “commodity index swap” destinés à l’OTC. |6| L’entreprise offre également des produits financiers de spéculation “passive” ou “active” |7|, notamment des swap basés sur les indices suivant : S&P Goldman Sachs Commodity Index, Dow Jones - USB Commodity Index, Custom Index Swaps, Enhanced Beta Index Swaps y Beta + Alpha Index Swaps |8|.

Les multinationales de l’alimentation ont une marge de manœuvre déterminante sur la variation des prix. Elles sont de loin les mieux placées pour maximiser leurs bénéfices, aussi bien sur les marchés financiers que sur les marchés de l’économie réelle. Ceci explique que l’extrême amplitude de la volatilité des prix de l’alimentation ces 5 dernières années ait été synonyme de bénéfices records pour ces entreprises, tel que nous pouvons le voir sur le Graphique 3.

Graphique 3 : Evolution des bénéfices de 3 multinationales de l’agrobusiness


Sources : Grain (2008a et 2009)

Le marché des dérivés financiers sur les matières premières agricoles ont été pensés et développés pendant la deuxième moitié du 19eme siècle par et pour les quelques intermédiaires monopolistiques de ce contexte d’expansion agricole particulier des États-Unis. A cette époque, les agriculteurs ont été obligé de s’endetter pour acheter les terres qui avait été accaparées durant la première moitié du 19eme siècle par des spéculateurs soutenus par les banques et appuyés par les lois. La majorité des agriculteurs ont du négliger les productions pour les marchés locaux, et développé les productions destinées aux marchés éloignés qui pouvait leur fournir les dollars pour rembourser leurs dettes |9|. Les intermédiaires organisant ce commerce de longue distance ont imaginé ce système de dérivé financiers, où ils sont les mieux placés pour maximiser leurs bénéfices. Même à l’heure actuelle, a peine 10% de agriculteurs des États-Unis participent directement à ces marchés, la majorité se retrouve prisonniers des contrats d’achats avec des intermédiaires comme Cargill, où globalement ils paient pour avoir la sécurité de vendre leurs grains en dessous du prix du marché. (Chantry et Vargas, 2011, 8).


Une critique des marchés de dérivés financiers qui ne date pas d’aujourd’hui 

Depuis le début du 20ème siècle les marchés de futurs ont été source de conflits et de critiques aux États-Unis. Les consommateurs des villes aussi bien que les producteurs des campagnes ont dénoncé ce système de marchés à terme pour leur responsabilité dans l’augmentation ou la chute des prix alimentaires. Les années 20 marquent une période où les coopératives (de consommateurs et de producteurs) tentent de s’organiser pour définir les prix par le contrôle de la production et de la commercialisation. Durant la Grande Dépression, alors que les campagnes sont au bord de la révolte |10| et endurent depuis plus d’une décennie des prix agricoles trop bas, le gouvernement de Roosevelt met en place la première grande politique agricole, considérée comme la première Farm Bill. L’objectif principal de stabilisation des prix est atteint par la mise en place d’actions de contrôle de l’offre (stockage public et quota de production) et de gestion de la demande (aide alimentaire pour les plus pauvres, aide à l’exportation, etc.). C’est aussi durant son mandat que se créent les premières assurances publiques protégeant les producteurs face aux variations des prix.


1936 : une régulation qui légitime les marchés de dérivés

Toujours aux État-Unis, 1936 est l’année de la mise en place de la première loi de régulation réelle des marchés de dérivés financiers : le Commodity Exchange Act. Celle-ci régule les marchés de futurs, et les déclare par la même occasion d’intérêt public. Il est présumé que les marchés de futurs permettent aux “commerçants” (c’est-à-dire les “producteurs, acheteurs, revendeurs et transformateurs” de matières premières agricoles) de « se couvrir » des risques des variations des prix. C’est à partir de cet argument que les limitations du nombre de contrats de futurs qu’il est possible de détenir ne seront appliquées qu’à ceux qui ne commercialisent aucune matière première. Ils seront alors les seuls à «  bénéficier » de l’appellation “spéculateurs”(PSIUSS 2009, 105).

C’est également toute une idéologie qui a été gravée dans le marbre par cette loi de régulation des marchés de futurs. Ainsi, les marchés de dérivés financiers permettraient d’améliorer le fonctionnement des marchés. Ceci parce qu’ils attirent plus de “liquidités” et qu’ils aident à découvrir les prix avec plus de certitude, encourageant en définitive les investissements dans les secteurs qui en ont besoin (meilleure allocation des capitaux pour le bien être général de la société). Au lieu de constituer une réponse politique vis-à-vis de la spéculation, la régulation ne contribue que à sa légitimation.

Trois décennies de dérégulation des marchés agricoles 

Depuis 30 ans, à l’échelle mondiale, toutes les politiques de contrôle des prix des marchés agricoles nationaux ont été supprimées. La Banque mondiale affirmait que la libéralisation de ces marchés allait stabiliser les prix internationaux de l’alimentation (théorie des grands numéros). Chose prévisible, c’est tout le contraire qui s’est produit. Les marchés sont entrés en résonance et sont de plus en plus volatiles |11|. Or, la fluctuation augmente les possibilités de spéculer. Suite à l’éclatement des bulles spéculatives (d’internet en 2000 et surtout des subprimes en 2007) beaucoup de capitaux ont trouvé refuge dans les marchés des matières premières lesquels, par leur présence, amplifient les variations de prix.

«  Il ne s’agit pas de fixer le prix des matières premières. (…) Je suis favorable au marché financier des produits dérivés qui permettent de se couvrir, mais il faut réguler ce marché, (...) »
M. Sarkozy dans son discours comme responsable du G20 en janvier 2011 |12|.

Actuellement, aucun organisme international ne demande de rétablir des politiques de contrôle des prix pour re-stabiliser les prix de l’alimentation. Pourtant, l’efficacité de ce type de mesures a été prouvée. A l’inverse il n’existe aucune preuve que la régulation des marchés financiers puissent être une réponse efficace vis-à-vis de la spéculation. Bien au contraire, elles ne font qu’accroître la capacité de spéculer des intermédiaires monopolistiques. Cela leurs permet d’augmenter leur contrôle et leur accaparement des profits de l’alimentation et les laisse agir en toute impunité.

Tentative d’imposer les marchés de futurs à toute la planète : le New Deal de M. Sarkozy, du G20 et de la Banque mondiale

C’est d’un véritable New Deal dont le monde a besoin.
25 septembre 2007 – M. Sarkozy aux Nations Unies |13|

Ces deux dernières décennies quelques banques d’investissements ont obtenus des “lettres d’exceptions” du CFTC (organisme régulateur des marchés de dérivés financiers aux États-Unis) ce qui leur a permis d’augmenter leur présence sur ces marchés. Dans le cas du marché de blé de la CBOT jusqu’en 2006, six entités financières ont reçu des exonérations de limites. Ces dernières sont passées d’une limitation de 39.000 contrats (équivalant a 5.3 millions de tonnes) à 130.000 (17.5 millions de tonnes) (PSIUSS 2010, 105) |14|.. Ainsi, face aux récentes flambées spéculatives des prix de l’alimentation, beaucoup d’analyses proposent de revenir strictement aux régulations originelles de Roosevelt.

« Ce que les États-Unis ont fait en 1936, l’Europe peut peut-être s’en inspirer en 2011(...) »
M. Sarkozy le 15 juin 2011 à Bruxelles |15|

Et aujourd’hui il est proposé de développer des marchés de dérivés financiers bien qu’il n’y ait aucune preuve que ceux-ci apportent une solution à la volatilité des prix par la prétendue “couverture” des risques des prix.

Face à la volatilité des prix : plus de spéculation dans les marchés de dérivés financiers

La Banque Mondiale (BM) annonçait le 11 juin 2011, la mise en place d’un nouveau produit de gestion de risques « pour aider les producteurs et les consommateurs de denrées alimentaires dans les pays en développement à faire face à la volatilité des prix ». Et elle nous rappelait, que cela faisait partie des projets du G20 à quelques jours de la réunion de ce dernier. La BM précise également que « ce produit, le mécanisme de gestion des risques associés aux prix des produits agricoles (APRM), sera lancé dans un premier temps par l’IFC, l’institution du Groupe de la Banque mondiale qui s’occupe du secteur privé, et par la banque d’investissement J.P. Morgan. » |16|

L’IFC dont le Vice-président actuel Peter Woicke a travaillé 30 ans chez J.P. Morgan |17|, décrit un peu plus en détail les objectifs de ce projet dans son document Le Secteur Privé et la Sécurité Alimentaire Mondiale. Créer des opportunités où elles sont les plus nécessaires |18|. Basé sur le constat que les instruments de couverture des risques des prix , les futurs, les options, les swap et autres contrats ne sont pas toujours accessibles dans les pays émergent, l’IFC se propose d’encourager les institutions financières (c’est-à-dire en grande partie l’ agrobusiness) en partageant leurs risques pour que ces dernières développent ce genre de produits pour les producteurs et les consommateurs de ces marchés.

Comme l’IFC le résume, c’est « un programme qui fait partie de la stratégie générale d’augmenter les investissements de l’agribusiness dans les marchés émergents. » |19|.

Les marchés de dérivés financiers : Outils de couverture des risques ou de spéculation ? Comme l’explique l’économiste libérale Hieronymous (PSIUSS 2009), les futurs (ou dérivés financiers) ne sont pas une assurance, mais permettent uniquement de spéculer sur la variation des prix dans les marchés financiers et les marchés de l’économie réelle. Il n’y a pas de différence de stratégie entre ceux qui prétendent “se couvrir” et ceux habituellement appelés « spéculateurs ». Tous essayent de maximiser leurs bénéfices. Formulé autrement : c’est en spéculant sur les changements relatifs des prix des deux marchés que l’on se « couvre des risques ».

Les marchés de dérivés financiers permettent-ils un meilleur fonctionnement des marchés ? En 1941, le Ministère de l’Agriculture des États-Unis (USDA) publiait les résultats d’une étude de M. Hoffman sur le prix des céréales et les marchés de futurs entre 1923 et 1938. Les conclusions : les plus importants acteurs du marché de dérivés décident des prix des marchés |20|.

Hildyard (2011) affirme que le bon fonctionnement du marché est en réalité le fonctionnement d’un système au service des intérêts privés, qui légalise et légitime le fait que quelqu’un puisse accumuler de la richesse au détriment d’autres personnes. A partir de cela, nous ratifions : oui, les dérivés financiers améliorent le fonctionnement du marché. Cependant, il conviendrait plutôt de conclure que les dérivés financiers renforcent le caractère non démocratique de l’économie de marché. Ces mécanismes d’« outils financiers de couverture des risques » renforcent non seulement les possibilités de l’agro-industrie de s’enrichir mais également de déterminer les prix de l’alimentation et par conséquent leur donne toujours plus de pouvoir de décision sur l’utilisation même des ressources et des matières premières agricoles de la planète. Ces outils spéculatifs permettent actuellement à l’agro-industrie avec l’appui du capital financier de destiner toujours plus de récoltes vers la production d’agrocarburants. On peut être sûrs : boire, manger, ou conduire les marchés ne nous laisse pas choisir.

Les projets de la Banque mondiale et du G20 ne visent pas à donner des outils aux agriculteurs des pays émergents face à la volatilité des prix. Les possibles régulations dont parle M. Sarkozy cherchent encore moins à en finir avec la spéculation. Bien au contraire, nous assistons à une ampliation à l’echelle de la planète d’un modèle où la spéculation dans un marché sans contrôle des prix se trouve légitimée. C’est une spéculation organisée pour les multinationales de l’agriculture et de l’alimentation dont la forme la plus avancée de contrôle de l’alimentation s’étend à l’accaparement des terres. En effet, dès 2008, une armée de fonds d’investissement, de fonds de capitaux privés, fonds de couverture et d’autres, ont commencé un achat avide de terres agricoles dans plusieurs pays (GRAIN 2008b). L’agrobusiness participe activement dans cette nouvelle tendance du capital financier visant à spéculer sur la terre. La création par Cargill de Black Rivers l’illustre |21| mais l’appui de la Banque Mondiale aussi |22|.

En reprenant le concept de Samir Amin de « l’impérialisme collectif » |23| on comprend que le G8 / G20, avec l’appui de la Banque Mondiale veulent mettre en place un ordre commercial agricole sur l’ensemble de la planète. L’importance géostratégique des aliments, justifie bien quelques « régulations » pour assurer une « expansion par accaparement » de leurs monopoles capitalistes de l’agrobusiness.

Dans le cadre des luttes globales actuelles, notament dans la perspective de la souveraineté alimentaire, il est crucial de se battre pour des politiques agricoles et alimentaires où la population puisse définir démocratiquement ce dont elle a besoin, déterminer qui se charge de la production, comment et à quel coût. Cela passe notamment par un contrôle démocratique des prix alimentaires à l’inverse des mécanismes de marché et de ces artéfacts spéculatifs que sont les marchés de dérivés financiers.

Références bibliographiques

BIS – Bank of International Settlements. Quarterly Review. Décembre 2010. Disponible sur : http://www.bis.org/publ/qtrpdf/r_qt...

Boussard J.-M, Gérard F, Piketty M.-G. Libéraliser l’agriculture mondiale ? Théories, modèles et réalités. Montpellier : CIRAD, 2005

Chantry, O. et Vargas, M. Navegando por los meandros de la Especulación Alimentaria, Informe ODG para Mundubat y GRAIN. Février 2011. Disponible à : http://www.odg.cat/documents/public...

Dizard, J. “Goldman Sachs and its magic commodities box” [En línea]. Financial Times, 5 de febrero de 2007 [Consulta : 10 de marzo de 2011]. Disponible en : http://www.gata.org/node/4787

GRAIN. “Crise alimentaire : le commerce de la faim”. Avril 2008a Disponible sur : http://www.grain.org/articles/?id=40

— -“¡Se adueñan de la tierra ! El proceso de acaparamiento agrario por seguridad alimentaria y de negocios en 2008”. Octobre 2008b. Disponible sur : http://www.grain.org/briefings/?id=214

— - “Las corporaciones siguen especulando con el hambre”. Avril 2009. Disponible en : http://www.grain.org/seedling/index...

Hildyard, N. “Presentation to Food Speculation Workshop”. The Corner House. Documento mecanografiado. Bruselas : 20 de septiembre de 2010.

Lines, T. Speculation in food commodity markets [En línea]. Abril de 2010 [Consulta : 2 de marzo de 2011]. Disponible en : http://www.tomlines.org.uk/Speculat...

PSIUSS – Permanent Subcommittee on Investigations of the Unided States Senate. The role of Market Speculation in Rising Oil and Gas Prices : A need to put the cop back on the beat. Staff Report. Juin 2006. Disponible sur : http://levin.senate.gov/newsroom/su...

— - Excessive Speculation in the Wheat Market. Majority and Minority. Staff Report. Juin 2009 . Disponible sur : http://levin.senate.gov/newsroom/su...

Schubert, R. “Bunge seeks bigness”. CropChoice, 3 septembre 2002. Disponible sur : http://www.cropchoice.com/leadstry8... 

UK Food Group. Food Inc. Corporate Concentration from Farm to Consumer. Octobre 2003. Disponible à : http://www.ukfg.org.uk/docs/UKFG-Fo...


Notes

|1| Allocution du Président de la République à l’occasion de la Conférence de la Commission européenne sur les matières premières Bruxelles — Mardi 14 juin 2011 http://www.elysee.fr/president/les-...

|2| Les transactions auxquelles cette loi (sur la Bourse des matières premières de 1936) fait référence, sont de portée nationale et internationale et sont d’intérêt public en apportant des moyens pour une gestion et une appréhension des risques adéquates (…),ou en apportant une information plus approfondie sur l’évolution future des prix via le commerce sur un marché qui comporte plus de liquidité, de justice et de sécurité financière. » Source : loi de la Bourse sur les matières premières [Commodity Exchange Act, 1936], Cette loi peut être comprise comme un arbitrage entre les pressions populaires dans une période de fortes luttes sociales et celles du capital.

|3| Sources : wikipedia, http://es.wikipedia.org/wiki/Especu... consulté le 9 juillet 2011

|4| Par exemple pour les matières premières agricoles, entre les principales bourses organisées se trouvent actuellement : Chicago Mercantile Exchange – CME, NYSE Euronext (Londres y París), RMX (Hannover), Tokyo Commodity Exchange, Dalian Commodity Exchange (China), ROFEX (Rosario, Argentine), Multi Commodity Exchange (Mumbai), South African Futures Exchange – SAFEX.

|5| Il est intéressant de noter que le “Swap” est une création de 1981 issue d’une collaboration entre IBM et la Banque mondiale.

|6| Voir : http://www.cargill.com/company/busi...

|7| Les investissements “passifs » suivent l’évolution des index, alors que les “actifs” permettent à l’investisseur de définir et changer continuellement sa “stratégie”.

|8| En général, tout peut aussi être transparent, le Groupe Louis Dreyfus annonce en effet sur son site web qu’il joue sur ces marchés (voir : http://www.ldcommodities.com/-Finan...).

|9| http://www.sparknotes.com/history/a...

|10| En janvier 1933, le président de l’organisation d’agriculteurs -traditionnellement la plus conservatrice- prévenait le Sénat que si rien n’était fait pour les agriculteurs américains, il y aurait une révolution dans les campagnes dans moins de 12 mois (Agricultural Adjustment Relief Plan : Hearings on H.R. 13991 before the Senate Committee on Agriculture and Forestry, 72nd Cong., 2nd Session p. 15, 1933) cité dans S. Doc. 105-24 The United States Senate Committee on Agriculture, Nutrition, and Forestry : 1825-1998 Members, Jurisdiction, and History, Chapter 4 : Crisis and Activism : 1929-1940 http://www.access.gpo.gov/congress/...

|11| Boussard, Gérard et Piketty (2005) nous rappellent comment en supprimant les barrières douanières entre les marchés, les différentes fluctuations des prix entrent en « résonance », contrairement à ce que la théorie classique des « grands numéros » affirmait.

|12| « G20 : Sarkozy s’en prend aux spéculateurs » 25/01/2011. Le Figaro http://www.lefigaro.fr/conjoncture/...

|13| « Nicolas Sarkozy appelle à la fondation d’un nouvel ordre mondial pour le XXIème siècle »
http://www.un.org/apps/newsFr/story...

|14| Une proportion non négligeable dans un marché de dérivés qui représente 60 millions de tonnes (voir : http://www.cftc.gov/dea/futures/ag_..., et Chantry et Vargas (2011, 12)

|15| Allocution du Président de la République à l’occasion de la Conférence de la Commission européenne sur les matières premières Bruxelles — Mardi 14 juin 2011 http://www.elysee.fr/president/les-...

|16| http://web.worldbank.org/WBSITE/EXT...

|17| http://www.ifc.org/ifcext/french.ns...

|18| The Private Sector and Global Food Security, Creating Opportunity Where It’s Needed Most

|19| Voir également : La Banque mondiale doit arrêter de prêter de l’argent aux accapareurs de terres,

|20| USDA, Grain Prices and the Futures Market : A 15-year Survey, 1923-1938, Technical Bulletin No. 747, January 1941 (G. Wright Hoffman, consulting economist). (PSIUSS, 2009 p.153)

|21| Voir ; http://farmlandgrab.org/post/view/12941 et http://farmlandgrab.org/post/view/18486 et http://www.grain.org/fr/article/ent...

|22| Voir : La Banque mondiale doit arrêter de prêter de l’argent aux accapareurs de terres

|23| Voir par exemple : « Capitalisme transnational ou impérialisme collectif ? », Samir Amin dans Recherches Internationales, janvier-mars 2011

Cet article est une synthèse actualisée de :Chantry, O. et Vargas, M. Navegando por los meandros de la Especulación Alimentaria, Rapport ODG pour Mundubat et GRAIN. Février 2011. Disponible à : http://www.odg.cat/documents/public...

Source cadtm.org

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9 septembre 2011 5 09 /09 /septembre /2011 19:08
« Le salarié est un ennemi à fragiliser et à isoler »

 

Par Nadia Djabali (31 août 2011)

Terminé les congés payés. Employés, cadres et ouvriers regagnent bureaux et ateliers. Enfoui sous les courbes de croissance et les baromètres « qualité » du capitalisme financier, leur travail est de plus en plus souvent individualisé, chronométré, chiffré. Une perte de sens source de souffrance. La sociologue Danièle Linhart décrypte cette guerre sourde menée contre les salariés. Comment en sortir ? Reparler du travail et de ses contraintes, de la manière d’assurer au mieux la production, de satisfaire un client, de soigner un patient, pour redonner du pouvoir aux salariés. Et en prendre aux dirigeants.

Basta ! : Dans de nombreuses entreprises et secteurs, de France Télécom à Renault, du secteur bancaire à l’Éducation nationale, le travail souffre. Pourquoi ?

Danièle Linhart [1] : Le travail a perdu de sa dimension socialisatrice et citoyenne. Depuis une vingtaine d’années, nous assistons à une individualisation systématique de la relation de chacun à son travail, de la gestion des salariés et de l’organisation du travail. C’est une remise au pas idéologique des salariés autour de dimensions qui sont de l’ordre du narcissisme, de la focalisation sur soi : relever des défis, se mettre en concurrence avec les autres, montrer qu’on est le meilleur, viser l’excellence, se réaliser dans le travail. Les finalités du travail ne sont plus prises en compte. Or, le travail sert essentiellement à faire fonctionner la société, fondée sur le principe de l’interdépendance entre les gens. Chacun est utile, à travers son travail, à satisfaire les besoins d’autrui. Quand on est médecin, on soigne, quand on est professeur, on enseigne, quand on est dans l’industrie automobile, on fabrique des voitures qui doivent être fiables. Le travail est le cordon ombilical qui relie chacun à la société. La modernisation managériale et l’individualisation qui est mise en œuvre ont rompu ce cordon. Le travail, qui était une expérience socialisatrice et collective en résonance avec les enjeux politiques, économiques, sociaux ou culturels de la société, se transforme en une épreuve solitaire. Chacun est dans un corps à corps angoissant avec son propre travail, et la volonté d’en retirer une reconnaissance, un prestige. Quand ça ne marche pas, les salariés s’effondrent. Avec les conséquences que l’on sait à travers le phénomène incroyable du suicide.

En quoi consiste cette modernisation du management, cette « néo-taylorisation » de la production ?

Il s’agit d’une forme de rationalisation de l’organisation du travail. Elle est de plus en plus présente à tous les niveaux des tâches, dans l’industrie ou le tertiaire. Elle vise les cadres comme les employés. Elle consiste à fixer des impératifs et des objectifs avec des contrôles extrêmement détaillés et rapprochés. Aux cadres, on demande un « reporting ». Chaque demi-journée et parfois même quatre fois par jour, ils sont censés dire à quoi ils ont utilisé leur temps. La traçabilité informatique permet de contrôler l’activité des individus sur leur lieu de travail. Savoir comment ils travaillent, où ils en sont. Ce néo-taylorisme se voit bien dans les centres d’appel. Les salariés y sont soumis à des scripts extrêmement détaillés. Ils n’ont pas le droit d’utiliser leurs propres mots lorsqu’ils sont au téléphone. Le temps des conversations est chronométré. C’est une forme de rationalisation du travail qui exerce un contrôle extrêmement rapproché des salariés. Ce nouveau management s’inspire de modèles venant du Japon et du monde anglo-saxon, mais il comporte aussi une spécificité française. En France, plus qu’ailleurs, il existe une défiance envers les salariés. La France était encore récemment un pays où l’idéologie de la lutte des classes était très présente. Cela a beaucoup marqué le patronat.

Suite aux vagues de suicides, cette conception du management est-elle remise en cause ?

La réaction du management a principalement consisté à repérer les gens fragiles. Dans de nombreuses entreprises, les directions ont demandé aux Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) de les aider à identifier les gens en difficulté pour ensuite les mettre en inaptitude ou les placer ailleurs. Le management reste persuadé que, s’il y a des problèmes, ils sont plutôt liés à la fragilité des gens, à leur défaillance, à leur inadaptation, plutôt qu’à l’organisation du travail et à ses fondements. On répare un peu ici, on fait un peu de prévention là, mais sur un mode individualisant et psychologisant. Des numéros verts sont mis en place pour que les salariés puissent appeler des psychanalystes de façon anonyme. Des « chèques psy » sont accordés pour les aider à payer des consultations. Les entreprises recourent à des cabinets d’experts pour minimiser les causes du stress et de la souffrance au travail. Mais leur véritable origine n’est pas remise en cause : le management français se défie de ses salariés. Il pense que si on laisse un peu d’autonomie et de liberté aux salariés, ces derniers voudront travailler selon leur point de vue, selon leurs propres valeurs, en essayant de s’économiser. Il faut donc les obliger à être productifs par tous les moyens. Or ce dont on s’aperçoit lors des enquêtes de terrain, c’est que les gens demandent au contraire de pouvoir faire correctement leur travail, d’être de bons professionnels. Ce dont ils sont empêchés en raison des contraintes imposées.

Les écoles de commerce et de management sont-elles responsables de cette dégradation ?

L’enseignement du management véhicule cette défiance à l’encontre des salariés. Dans le documentaire de Jean-Michel Carré J’ai très mal au travail, on voit des étudiants de l’école de commerce de Namur qui expliquent : « Nous, ce qu’on nous apprend, c’est qu’il faut isoler tous nos salariés qui sont nos subordonnés. Il ne faut pas qu’ils puissent communiquer, il faut qu’on les prenne chacun isolément. » Le salarié est un ennemi à fragiliser, à affaiblir et à isoler. Il faut le mettre en difficulté pour obtenir de lui un travail à la hauteur de ce qu’attend l’entreprise. C’est une idée fortement ancrée dans l’esprit managérial, qui est relayée par les écoles de commerce et de gestion. C’est en quelque sorte l’idéologie de la lutte des classes, mais du point de vue du management.

Pour lutter contre le stress, un rapport du Sénat préconise de prendre en compte les effets du management dans la part variable de la rémunération des cadres dirigeants. Est-ce une piste intéressante ?

Comment évaluer l’effet de ce management sur les salariés ? Qui va décider qu’un tel est un bon manager ? Sur quoi ce jugement se fonde-t-il ? Il ne faut pas faire dépendre la part variable de la rémunération des managers de la qualité de leur management. Il faut repenser le fonctionnement de l’entreprise et la place qu’y occupent les salariés. Peuvent-ils être associés aux décisions d’organisation de leur travail, aux évaluations de ce qu’est un travail de qualité ? Va-t-on réintroduire dans l’entreprise du débat autour de ce qu’est le travail et de ce qu’il est légitime de demander aux salariés lorsqu’on les embauche et qu’on les rémunère ? La question de fond est celle d’un droit de regard de la société sur ce qui se passe dans les entreprises. Sous prétexte d’être dans le cadre d’un contrat de droit privé, des gens sont soumis aux modalités d’organisation décidées par l’entreprise. Ce droit de regard doit-il relever uniquement du domaine du chef d’entreprise, ou doit-il y avoir un contrôle de la société ?

Le stress coûterait entre 2 et 3 milliards d’euros selon l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS). Certains parlementaires expliquent que la prévention des risques professionnels, et plus largement l’amélioration des conditions de travail, sont un facteur d’efficacité économique. N’est-ce pas une vision exclusivement gestionnaire des relations sociales ?

C’est une vision très choquante. On va s’attaquer au stress uniquement parce qu’il coûte cher en terme financier. Mais il coûte cher aussi en terme humain, en terme social et même politique. Les personnes qui sont confrontées à ce type de pression éprouvent un réel désarroi face aux règles du jeu dans l’entreprise. Elles prolongent leur désarroi et leur rejet des règles du jeu dans la sphère politique. L’abstentionnisme ou le vote aux extrêmes, notamment l’extrême droite, s’étendent auprès de personnes qui ont l’impression de ne pas être prises en compte, qui éprouvent un sentiment d’injustice sociale et de gâchis. Il n’existe pas de moyens collectifs pour les aider à exprimer en termes politiques et syndicaux ce qu’ils vivent au travail. Ils pensent donc que personne ne se préoccupe d’eux. Ce n’est pas qu’un problème financier, c’est un problème social. Et c’est extrêmement dangereux pour l’avenir démocratique de nos sociétés.

À qui appartient le travail ? À l’employeur, au salarié ou à la société ?

Le travail appartient, du point de vue, de sa productivité aux employeurs qui le rémunère. Mais quand quelqu’un est au travail, il ne travaille pas seulement pour son employeur, il apporte aussi sa contribution à la société. Or la modernisation managériale se caractérise par une sorte d’appropriation de l’essence même du travail. Le management moderne demande aux salariés non pas de prendre en compte les besoins des clients et de la société, mais de prendre en compte les exigences et les intérêts de la seule entreprise pour laquelle ils travaillent. Et ce, sur un mode un peu narcissique : si vous êtes le meilleur, nous serons les plus performants. Le pari managérial de la modernisation, c’est de placer les aspirations narcissiques individuelles au service des besoins de l’entreprise et de sa rentabilité. Nous ne pouvons pas accepter que le travail se déconnecte complètement de ce qu’est la société, de ses besoins et du débat public sur ce que doit être le travail et à quoi il doit servir. Dans les années 1950 et 1970, ces enjeux étaient relayés par les collectifs de salariés, par les organisations syndicales et les partis politiques qui mettaient le travail au cœur des enjeux politiques et sociaux. Cela s’est perdu. Nous ne pouvons pas accepter que le travail n’appartienne qu’aux seuls employeurs. C’est comme s’il y avait une appropriation privée de la vie des gens, du sens, des valeurs et des finalités de leur activité.

Dans le rapport du Sénat, SFR, Peugeot et Michelin sont cités en exemple pour la prévention du stress. Parallèlement, ces entreprises fixent des objectifs de plus en plus importants de versement de dividendes à leurs actionnaires... Est-ce compatible ?

Le management est contraint en permanence de diminuer les effectifs et les budgets. Les salariés sont obligés d’être beaucoup plus productifs, beaucoup plus rentables. Il y a une intensification et une densification du travail ressentis en permanence. Les cadres se plaignent de voir leurs budgets restreints, de voir leurs équipes diminuées. Ceux qui s’en vont ne sont pas remplacés. Il revient à ceux qui restent de fournir beaucoup plus de travail. Il y a un épuisement réel des salariés. J’avais été invitée par une organisation syndicale d’une grande entreprise de pointe, composée à 80% de cadres. J’ai été étonnée du nombre de cadres qui avaient assisté à la conférence sur la souffrance au travail. Le directeur de l’établissement est venu me voir : « Madame, je suis d’accord à 200% avec ce que vous dites », m’a-t-il dit. Il approuvait toutes les analyses faites sur l’intensification du travail, sur les objectifs démesurés, l’impossibilité de faire bien son travail parce qu’il y a trop de pression. Il a ajouté que l’année suivante, tout cela serait augmenté de 10% parce que l’état-major souhaite verser plus de dividendes aux actionnaires.

La Présidente du Medef, Laurence Parisot, affirme que les Français ne travaillent pas assez et coûtent trop cher aux entreprises. Elle avait également déclaré que la vie, la santé, l’amour étant précaires, pourquoi le travail échapperait-il à cette loi ?

Cela témoigne d’une fantastique ignorance de ce qui se passe concrètement dans les entreprises. Et de qui sont les salariés français. Il y a un malentendu total. Une enquête menée dans 27 pays européens, par Dominique Méda et Lucie Davoine, montre que c’est en France que les questions du travail sont les plus présentes dans l’esprit des gens, que c’est ici que les gens confèrent le plus d’importance au travail par rapport à d’autres activités comme la famille, les loisirs, la religion... Mais les Français sont aussi les plus déçus et frustrés par le sort que leur réserve le travail. La France est le 2e pays européen en terme de productivité horaire. Là, Madame Parisot a tout faux. Si la France est le pays où le pessimisme règne, c’est bien parce que cela se passe mal au travail et que les Français n’arrivent pas à trouver les conditions nécessaires pour s’y réaliser. Quand l’ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin disait « il faut remettre les Français au travail et la France n’est pas un parc d’attraction », c’est méconnaître ce qui se passe dans les entreprises françaises. L’entreprise n’est pas un parc d’attraction mais un lieu de tragédie. Les artistes et les auteurs ne s’y sont pas trompés. Depuis une dizaine d’années, les pièces, les films, les livres qui s’intéressent au travail le mettent en scène sous la forme de la tragédie. On ne peut pas être à la fois présidente du Medef et se situer à des années-lumière de la réalité.

Le gouvernement préconise la signature d’accords sur la santé et la sécurité au travail. Mais l’État employeur diminue les effectifs et applique ce management « moderne » à la fonction publique. N’est-ce pas contradictoire ?

La révision générale des politiques publiques (RGPP) et la loi organique relative aux lois de finances (LOLF) introduisent la logique du privé dans le secteur public. C’est la confrontation entre les valeurs professionnelles des agents de l’État ou des collectivités territoriales, et les nouvelles méthodes managériales. On exige de la rentabilité et de la productivité, ce qui conduit à des décisions et des pratiques professionnelles très douloureuses pour certains agents de l’État. Cela les conduit à mal faire leur travail ou alors à ne pas pouvoir continuer à se représenter leur travail dans le cadre du service public. J’ai rencontré des travailleurs sociaux au bord des larmes parce qu’on leur donne un temps limité pour chaque dossier, pour chaque famille, alors que leur expérience montre qu’ils doivent prendre plusieurs heures dans certains cas. Une relative autonomie est nécessaire quand on s’occupe de ces questions. La souffrance est forte dans le service public, car les agents ont le sentiment qu’on les oblige à faire des choses qui mettent en difficulté les populations auprès desquelles ils travaillent.

En même temps, certains discours insinuent que les privilégiés sont du côté des salariés en CDI et des fonctionnaires bien mieux lotis que ceux qui sont soit au chômage, soit dans la précarité…

Il y a là une dévalorisation et une stigmatisation de ceux qui sont « casés ». Mais ils sont casés dans quoi ? Dans des emplois qui les stressent, qui les conduisent à bousiller leur vie de famille ou à la dépression. La société est atomisée. Tout le monde est contre les fonctionnaires. Les précaires sont contre les CDI. Nous vivons dans une société qui voit en l’autre un ennemi tout en étant chacun dans un état d’angoisse permanent. Chaque année, les enquêtes d’opinion sur le moral des Français montrent qu’entre 50 et 60% des gens n’excluent pas de se retrouver un jour SDF. Mais les mêmes disent que ceux qui sont au chômage, c’est qu’ils le veulent bien. Il y a une atomisation, une individualisation terrible, chacun pense qu’il est seul et pense que les autres s’en sortent mieux. Il n’y a plus d’enjeux collectifs. Il n’y a plus que des épreuves individuelles et des défis personnels. C’est malheureusement la situation dans laquelle nous nous trouvons et qui rend compte de la méfiance intergénérationnelle ou à l’égard des fonctionnaires. L’autre est soit un obstacle soit un concurrent.

Recueilli par Nadia Djabali

[1] Danièle Linhart est notamment l’auteur de Travailler sans les autres ? (Seuil)

Source bastamag.net

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7 septembre 2011 3 07 /09 /septembre /2011 20:43

Sénatoriales: Pierre Charon, avec sa liste dissidente, ne fait plus rire Sarkozy

voir le zoom : L'ancien conseiller et ami du président Nicolas Sarkozy, Pierre Charon, pose le 07 septembre 2011 à Paris.

L'ancien conseiller et ami du président Nicolas Sarkozy, Pierre Charon, pose le 07 septembre 2011 à Paris.


Pierre Charon, 60 ans, dont la liste dissidente pour les élections sénatoriales à Paris sème le trouble à l'UMP, était depuis des années l'ami qui faisait rire Nicolas Sarkozy, présent aux côtés du président dans les bons comme dans les mauvais moments.

Alors que la droite risque de perdre le Sénat à la fin du mois, sa décision de maintenir malgré tout une liste dissidente à Paris a eu pour conséquence, mercredi, sa "suspension immédiate" de l'UMP.

Mais c'est surtout sa dernière sortie au sujet de la tête de liste officielle de l'UMP, Chantal Jouanno, qui a fini de le discréditer aux yeux du président.

"Qu'elle soit sur les tatamis ou au lit, elle est tête de liste" et sera donc élue, a lâché M. Charon à propos de la ministre des Sports et championne de karaté. Un mot malheureux aussitôt qualifié de "dérapage" par l'intéressée.

"Je connais suffisamment Nicolas Sarkozy pour savoir qu'il est furieux" de cette sortie, assure une de ses proches, qui parle d'"une cassure". Beaucoup à droite pensent que M. Charon a commis là "l'outrance de trop", même si lui-même se défend de la moindre malice dans ses propos.

Pendant des années, la langue acérée de son ami, combinée à un certain talent d'imitateur, a pourtant fait les délices de Nicolas Sarkozy. A tel point que lorsqu'il se retrouve seul après son divorce, en octobre 2007, ce sont les blagues de Pierre Charon qui le détendent le soir venu.

Pendant la campagne de 2007, c'est lui aussi qui faisait rire la compagnie, ou plutôt "la firme", comme on appelait alors la bande de fidèles de Nicolas Sarkozy, rassemblant, outre Pierre Charon, Brice Hortefeux, Frédéric Lefebvre, Franck Louvrier et Laurent Solly.

Comme on le voit dans le film La Conquête, qui retrace l'ascension vers le pouvoir de Nicolas Sarkozy, Pierre Charon entraînait son mentor à la veille du débat télévisé avec Ségolène Royal, entre les deux tours. Dans le rôle de Mme Royal, voix haut perchée, gestuelle féminine : lui-même. Rires assurés autour du candidat. Le bouffon a le chic pour amuser son roi et sa cour.

Pourtant, cet homme rondouillard à l'allure joviale avait déjà senti le vent du boulet : l'ex-épouse du chef de l'Etat, Cécilia Sarkozy, avait tout fait pour l'éloigner de son mari, jugeant négative l'influence qu'il exerçait sur lui.

Au soir de la victoire, le 5 mai 2007, l'amuseur numéro un est alors bien mal récompensé. Quand M. Sarkozy et ses amis du premier cercle fêtent la victoire au Fouquet's, sur les Champs Elysées, lui est empêché d'entrer : son nom ne figure pas sur la liste concoctée par Cécilia.

Mais après le divorce du couple présidentiel, Pierre Charon saura rebondir, en égayant la solitude présidentielle de ses drôleries. Nicolas Sarkozy en fait l'un de ses conseillers, le nomme plus tard président du domaine national de Chambord puis membre du Conseil économique, social et environnemental, au grand dam de l'opposition.

C'est lui aussi qui guidera les premiers pas en politique d'une grande et belle chanteuse, ancienne mannequin vedette appelée à devenir la nouvelle première Dame.

Carla Bruni-Sarkozy lui en sera reconnaissante. Alors qu'il avait maladroitement défendu le couple présidentiel en butte à des rumeurs d'infidélité - "la peur doit changer de camp" avait-il dit en parlant de "complot" - , l'épouse du président lui trouvera des excuses : "Pierre Charon a parlé avec l'emportement de l'amitié", dira-t-elle alors.

Source tv5.org

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5 septembre 2011 1 05 /09 /septembre /2011 18:06
Condamné pour ne pas avoir fait assez l’amour

Un homme devra verser 10.000 euros à son ex-femme pour une vie sexuelle insuffisante.

La justice ne traite pas que des affaires de violences sexuelles : le manque d’activité sexuelle peut aussi se retrouver devant les tribunaux. Un homme qui divorçait de sa femme a été condamné en mai dernier par le tribunal d’Aix-en-Provence à 10.000 euros de dommages et intérêts pour ne pas lui avoir assez fait l'amour durant leurs 21 années de mariage.

La faute à des problèmes de santé

Jean-Louis, un Niçois âgé de 51 ans, a bien tenté de se justifier en invoquant des problèmes de santé ou encore la fatigue due à son travail mais ses explications n'ont pas convaincu la cour d'appel d'Aix en Provence.

Résultat, le divorce a été prononcé exclusivement à ses torts. L'article 215 du code civil est très clair: refuser des relations sexuelles est un motif suffisant pour divorcer. Deuxième conséquence notre mari négligeant va devoir verser à son ex-femme 10 000 euros de dommages et intérêts.

Une situation fréquente mais rarement prouvée

Cette condamnation inhabituelle est tout à fait logique pour Xavier Pruniaire de la Chaise, avocat spécialisé dans les divorces. "Le mari reconnaissait qu’il n’avait pas de relation. Il essayait de le justifier par le fait qu’il n’était pas en bon état de santé", a-t-il rappelé sur Europe 1.

"Si ensuite, dans sa démonstration, il n’apporte pas de preuves, la preuve de l’excuse qu’il avance est rejetée et automatiquement le grief est prouvé", a ajouté l’avocat.

Les femmes qui se plaignent du manque d'attention de leurs époux sont nombreuses, à en croire Xavier Pruniaire de la Chaise. Mais dans 90% des cas, le mari refuse de l'admettre et l’accusation a bien du mal à le prouver.

Source europe1.fr

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4 septembre 2011 7 04 /09 /septembre /2011 13:46

J'ai reçu le courrier ci-dessous et naturellement je reprends l'info. La honte n'est pas pour les personnes qui souscrivent des crédits mais pour les organismes de crédit qui savent abuser de la faiblesse de leurs clients. Cette triste histoire doit nous inviter à réfléchir et la fameuse histoire de la dette de la France lui est semblable par bien des aspects, mis à part que lorsque l'Etat doit payer, c'est nous qui payons pour lui.

Amitiés à tous et à toutes

Cyril LAZARO

 

180 000 euros de crédits à la consommation , vous ne révez pas !!!
bonjour ,
Moi je veux témoigner par rapport au cas de ma mère .
Maman à fait 180 000 euros de crédits en cachette de mon père ( décèdé en 2009 )à la consommation pour 22 crédits , elle à 70 ans et à fait un dossier bdf elle paie 682 euros par mois avec un reste pour vivre d'à peine 250 euros .pendant 10 ans donc jusqu'à ses 80 ans .
J'avoue que je lui en ai voulue , mais c'est une spirale infernale .
Les crédits peuvent anéantir une vie ou une famille
J'ai fais un article sur le cas de maman dans :
France dimanche blog , lire les histoires ,dans je me bats pour et l'article est : comment maman s'est retrouvée avec 22 crédits sur le dos
Pour ma part , je me demande chaque jour si je vais retrouver maman vivante , car elle estime que pour elle la vie n'à plus lieu d'etre vécue.

 

Ma mère âgée de 70 ans à contracté 22 crédits à la consommation pour un montant de 180 000 euros, je voulais dénoncer à quel point la spirale est infernale…
Mes parents avaient pourtant tout pour être heureux : une maison finie de payer, pas de crédits, deux bonnes retraites…
Tout a basculé lorsque maman à fait un premier crédit à la consommation, en cachette de mon père. Malheureusement papa ne s’occupait jamais des comptes donc elle avait le champ libre. La spirale s’est enclenchée. On vous augmente votre réserve et vous n’avez pratiquement qu’à signer l’accord. C’est si facile que vous reprenez un autre crédit, puis un autre et encore un autre, tout ça, pour finir par honorer les mensualités des premiers crédits.

J’ai découvert cette triste réalité lorsque mon papa est décédé en 2008 ( je suis fille unique) J’ai alors appris que maman n’avait souscrit aucune assurance obsèques et qu’elle n’avait pas d’argent pour enterrer mon père. Une fois encore, elle à fait un crédit pour payer les obsèques. Les banques acceptaient facilement puisqu’elle était propriétaire et qu’elle se gardait bien de dire qu’elle avait d’autres crédits !
Alors que je lui rendais visite, elle s’est un jour mise à pleurer en m’expliquant la situation, me montrant les différents crédits qu’elle avait contractés. Au bout de cinq heures, nous avons fini par connaître le montant exact de ses dettes. La totalité se montait à 180 000 euros, soit le prix de sa maison. J’étais anéantie, papa avait travaillé toute sa vie pour rien !!!
Bien sûr, j’étais écœurée. Mais fallait trouvé une solution. La meilleure était de constituer un dossier de surendettement, et de vendre la maison afin de solder une partie de la dette, ce qu’elle a fait. Je lui en voulais car c’était son bien unique à papa. Jamais il s’en serait séparé, et moi, j’ai vécu 30 ans dans ce lieu.
La maison fut vendue, je n’ai pas demandé ma part, j’aurais pu…
Après la mort de mon père j’avais décidé de m’installer dans le sud et ma mère me suivit pour ne pas être éloignée de ses petites filles .
Elle entama un dossier de surendettement pour les 82 000 euros qu’il restait à payer, il fut accepté. Bilan : dix ans de fichage , 682 euros par mois pendant 10 ans, plus de chéquier, plus de carte bleue
Par mois il lui reste 250 euros pour vivre et cela jusqu’à ses 80 ans !!!
Les crédits peuvent ruiner toute une famille ou une vie, ma mère à tout perdu.
Je veux parler de cette histoire afin que certaines personnes ne tombent pas dans ce piège dont il est difficile de se relever. Je cherche aussi à en faire un livre !!! Car ce ne sont là que quelques lignes…
Merci de m’avoir lu, je précise que ma maman est au courant de ma démarche et que j’ai son accord.

Source francedimanche.fr

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4 septembre 2011 7 04 /09 /septembre /2011 11:44

 

 

Sodimédical, une entreprise qui se moque des décisions de justice
lundi 27 juin 2011

Sodimédical, une entreprise qui se moque des décisions de justice

Sodimédical Il y a un peu plus d’un an, Sodimédical, filiale du groupe Lohmann & Rauscher, décidait de fermer son usine de Plancy-l’Abbaye et de licencier la totalité de ses 54 salariés. Sodimédical veut transférer sa production de champs opératoires en Chine (ce qui est fait) et en Tchéquie.

A la suite des décisions négatives du TGI et du tribunal de commerce de Troyes, Sodimédical avait dispensé en mai ses salariés de venir travailler. Il leur avait demandé de rester à la maison. Mais par courrier, l’entreprise s’était engagée à leur verser leur paie normalement. Toutefois, craignant qu’elle n’en profite pour déménager les machines, les salariés ont assuré des tours de garde. De jour comme de nuit.

Toujours est-il que le salaire de mai n’a pas versé au personnel. Une inspectrice du travail est venue à Plancy-l’Abbaye pour dresser un procès-verbal de carence. Une audience des Prud’hommes est prévue vendredi 17 juin. Pour que Sodimédical verse bien les salaires, l’avocat va demander aux Prud’hommes d’assortir sa décision d’une astreinte de 500 euros par jour de retard. Pour « résistance abusive », il va réclamer 1 000 euros de dommages et intérêts par salarié. S’ils ont reçu le 15 juin, leurs feuilles de paye du mois de mai, elles étaient accompagnées d’une note d’information précisant qu’une partie seulement de leur salaire leur sera versée (325 €). Un comble pour les salariés qui pour la plupart gagnent le SMIC.

Le conseil des Prud’hommes de Troyes a ordonné hier à Sodimédical de verser dans les huit jours à ses 54 salariés leur paie de mai. Et pour que cela soit le cas, il a assorti sa décision d’une astreinte financière de 100 euros par jour et par salarié. Il a aussi condamné la filiale du groupe Lohmann & Rauscher à régler 500 euros de dommages et intérêts à chacun d’entre eux. Il a aussi exigé qu’elle paie la mutuelle du personnel. Ce qui n’a pas été fait et ce qui laisse les salariés sans couverture médicale complémentaire.

A l’issu de la réunion du CE qui s’est tenu à l’hôtel Novotel de Barberey, les salariés ont « gardé un peu au chaud » leur gérant. L’envie de le retenir tant que les salaires n’étaient pas versés fut grande mais la raison l’a emporté sur l’exaspération.

Nouvelle décision de justice, nouvelle victoire pour les 54 salariés de Sodimédical. Le conseil des Prud’hommes de Troyes a ordonné à l’entreprise de fournir du travail à son personnel. Et pour que cela soit le cas, il a assorti son jugement d’une astreinte de 1 000 euros par jour et par salarié ! Il a aussi obligé l’entreprise à réintégrer les représentants du personnel dans leurs fonctions sous une astreinte supplémentaire de 1 000 euros.

La liquidation réclamée par la grande porte revient par la fenêtre. Elle est demandée cette fois non plus par l’entreprise mais par un fournisseur chinois de Sodimédical : Shanghai Industries.

http://www.lechatnoir51.fr/article-sodimedical-une-entreprise-qui-se-moque-des-decisions-de-justice-77765703.html

Source paris.indymedia.org

 

Sodimédical: les gendarmes interviennent pour libérer le directeur retenu par les employés

 

PLANCY-L'ABBAYE (Aube) - Les gendarmes sont intervenus mercredi en milieu de matinée pour libérer le directeur de l'entreprise Sodimédical à Plancy-l'Abbaye (Aube), retenu depuis mardi par des employés qui réclament le paiement de leurs salaires.

Sodimédical: les gendarmes interviennent pour libérer le directeur retenu par les employés

 

Une quarantaine de gendarmes ont fracturé la porte de l'entreprise et évacué l'ensemble du personnel qui n'a pas opposé de résistance.

Le directeur, qui a passé la nuit sur place, gardé par quelque 38 employés de l'entreprise, a quitté les lieux sous les huées des salariés.

"Nous constatons avec dégoût qu'on emploie la force pour le libérer, mais que rien n'est entrepris pour faire appliquer les décisions de justice qui obligent l'entreprise à nous donner du travail et à payer nos salaires", a réagi Angélique Debruyne, la porte parole du comité d'entreprise.

"Nous restons mobilisés et déterminés à nous faire entendre", a-t-elle ajouté.

La préfecture a estimé de son côté dans un communiqué que "seul le rétablissement du dialogue entre les parties permettra de trouver une solution à ce conflit social".

En avril 2010, le groupe austro-allemand Lohmann et Rauscher avait annoncé la fermeture de sa filiale auboise Sodimédical qui emploie 54 personnes pour la fabrication de champs médicaux pour les blocs opératoires.

Selon l'avocat des salariés, les employés ne touchent plus de salaires depuis le 1er mai malgré des décisions du tribunal des prud'hommes de Troyes qui obligent le groupe à les verser, sous astreinte de 100 euros par jour et par employé et à fournir du travail sous astreinte de 1.000 euros.

A la suite de la décision de fermeture du site, les salariés avaient saisi en juillet 2010 le tribunal de grande instance de Troyes qui a annulé le plan social au motif qu'il était sans cause économique.

"En février 2011, le tribunal de commerce de Troyes a refusé la demande de dépôt de bilan de Sodimédical en estimant que le groupe était suffisamment prospère pour faire face aux difficultés financières du site aubois", a précisé Me Philippe Brun, l'avocat des salariés.

"S'en est suivie une demande de chômage partiel qui a également été refusée par la justice et depuis le 7 juin les salariés se trouvent sans travail et sans revenus en toute illégalité", selon Me Brun.

Source lexpress.fr

 

 

Fiche LABORATOIRES LOHMANN & RAUSCHER

 

 

Raison sociale

 

LABORATOIRES LOHMANN & RAUSCHER

Sigle
Enseigne
Chiffre d'affaires 2009 46 514 562 € + de détails
Documents légaux 3 Documents légaux + de détails
Dirigeants 8 dirigeant(s) + de détails
Adresse ZA DE CHOISY
88200   REMIREMONT
Téléphone
Fax
Forme juridique / Date de création Ste par action simplifiées, Crée le 13/12/1990
Derniers statuts à jour + de détails
Capital Social 2.663.845 €
SIREN 380-236-091
SIRET 380-236-091 00134
APE 4646Z / Commerce de gros (commerce interentreprises) de produits pharmaceutiques
ISIN
Dirigeants

Président M LOHMANN & RAUSCHER GMBH & CO KG
Directeur Général M EBERLE Gallus Christoph  (24/12/1949)
Directeur Financier Ces informations font partie de la fiche complète
Directeur des Achats
Directeur des Ressources Humaines
Directeur Commercial
Directeur Informatique
Directeur Marketing

 

 

Sodimédical : Reims oblige Lohmann à payer les salaires !

Publié le jeudi 01 septembre 2011

Les Prud'hommes de Troyes n'avaient pas osé le faire. La cour d'appel, dans un arrêt qui fera probablement jurisprudence, franchit ce pas décisif

Quel revirement de situation !
Après avoir obtenu la semaine dernière la suspension de la liquidation de leur entreprise, les 54 Sodimédical ont remporté hier une grande victoire. La cour d'appel de Reims a condamné le propriétaire de Sodimédical, les Laboratoires Lohmann & Rauscher, à payer « solidairement » leurs salaires. Ceux de juin, de juillet et tous ceux à venir. Et ce sous une astreinte de 200 euros par jour de retard. Ce qui les sort de l'impasse dans laquelle ils se trouvaient.
Jusqu'à présent, ils avaient gagné toutes actions en justice. Pour autant le groupe Lohmann & Rauscher avait arrêté de leur verser leur salaire depuis mai, plongeant nombre de personnes dans de grandes difficultés. Malgré tout, en juillet, les Prud'hommes de Troyes avaient refusé de faire payer Lohmann & Rauscher France au motif qu'une telle décision ne pouvait être prise en référé, c'est-à-dire en urgence.
« Merci Reims ! Ce que Troyes n'a pas osé faire, Reims l'a fait », s'est exclamé Patrice, membre du comité d'entreprise en apprenant la décision. Devant son importance, les salariés ont choisi pour la première fois, en 16 mois de combat, de sortir le champagne. « On me l'avait offert il y a un an. Je l'avais mis au frigo depuis pour un tel moment », raconte Martine, en apportant un magnum.
Les salariés ont attendu que leur avocate, Nathalie Campagnolo, arrive à l'usine de Plancy-l'Abbaye pour le savourer avec elle. « Nous lui devons une fière chandelle ainsi qu'à Philippe Brun », glisse, ému, Ghislain, responsable de l'atelier de production. Si Nathalie Campagnolo n'avait pas sacrifié son week-end pour que l'appel de la liquidation puisse être jugé à temps, la décision d'hier aurait été une victoire posthume. Les licenciements seraient déjà intervenus.
« Cet arrêt est génial », s'exclame l'avocate. « Il va faire jurisprudence. C'est un pavé énorme », estime-t-elle. Dans son arrêt 524, la cour d'appel ne désavoue pas complètement les Prud'hommes de Troyes. « La notion de co-employeur soutenue par le salarié relève du seul juge du fond », écrit la présidente de l'audience Marie-Claire Delorme.
Toutefois, la cour d'appel considère qu'à situation exceptionnelle, elle doit prendre un arrêt exceptionnel. Cette situation exceptionnelle, ce sont les salaires impayés depuis mai alors que les Prud'hommes ont ordonné à deux reprises, et sous astreinte, à Sodimédical de les payer. Mais comme il n'y a plus d'argent dans les caisses, seul le groupe Lohmann peut les régler.
Dans son arrêt, Mme Delorme remarque que « si la qualité d'employeur conjoint relève du fond, il n'est ni contestable ni contesté que le contrat de travail n'a pas été rompu et que le salarié a été privé de sa rémunération ». Or, le fait que Sodimédical ne paie plus les salaires crée « un trouble manifestement illicite », constate-t-elle. Par conséquent, elle estime que « la condamnation solidaire des deux sociétés constitue une mesure conservatoire de nature à faire cesser le trouble manifestement illicite du non-paiement des salaires ». C'est la raison pour laquelle elle a infirmé le jugement des Prud'hommes de Troyes.
C'est là un arrêt historique car, à l'avenir, il va empêcher un groupe de contourner les décisions de justice pour fermer une filiale. Le groupe Lohmann & Rauscher était persuadé qu'en ne payant plus les salaires, il obtiendrait la liquidation de Sodimédical. Il l'a obtenue le 19 août mais c'était sans compter sur la combativité des Sodimédical et du cabinet Brun.

Source lest-eclair.fr

 

Monsieur le Président : Et si vous nous reparliez des « patrons voyous » ?

par Jean Claude BENARD (son site)

mardi 16 août 2011

En 2006, Nicolas Sarkozy n'avait pas de mots assez forts pour fustiger les patrons voyous. Le sort des Molex a malheureusement prouvé qu'ils ne s'agissait que d'une posture. En sera-t-il de même pour « les Sodimedical » ?

Sodimedical est une filiale du groupe allemand Lohmann & Rauscher. Celui-ci, largement bénéficiaire, mais désireux de délocaliser la production française en Chine, ne paye plus ses salariés depuis 4 mois, au fait que son plan social a été rejeté par la justice.

Donc selon l'expression de notre Président : des patrons voyous !

Pour mémoire, le 22 juin 2006, à Agen, le ministre candidat Sarkozy : « (...) Dans un discours intitulé pour la France du travail, où au passage, il promettait : « (...) l’augmentation du pouvoir d’achat ! » déclarait devant 6000 militants et sympathisants en délire : « (...) Quand l’ouvrier s’inquiète de la délocalisation des usines, les salariés du tertiaire savent bien que l’administration, la conception, la recherche et les services aux entreprises finiront par suivre. (...) Moi je veux faire une politique respectueuse de la morale ! (...) Je veux dire au patron voyou qui déménage son usine la nuit, ou qui vide la caisse pour n’avoir à payer ni les salaires ni les indemnités de licenciement que pour lui ce sera la tolérance double zéro. Quand on a plus de chances dans la vie on a également plus de devoirs (...) »

Discours qui aurait quelques années plus tard pu faire rire les ouvrières et ouvriers de Molex, s'ils en avaient eu le coeur ! Car malgré les rodomontades de Christian Estrosi qui reprenait l'expression de son patron de Président, les propriétaires américains de l'usine de Villemur fermaient l'usine, sans assumer leurs responsabilités vis-à-vis des salariés, et la localisait en Slovénie !

En ce qui concerne les salariés de Sodimedical, on cherche en vain, la moindre accusation de patron voyou, à l'égard du groupe allemand Lohmann & Rauscher. Et pourtant, nous dit Le Figaro : « (...) Depuis trois mois, le groupe allemand Lohmann & Rauscher, qui possède l’entreprise de fabrication de matériel médical, refuse de payer les salaires de sa cinquantaine de salariés. Une mesure de rétorsion après l’invalidation par la justice en février dernier du plan social concocté par la direction, qui souhaitait délocaliser sa production en Chine (...) »

De son côté l'Est Eclair écrivait le 13 août : « (...) l'analyse de huit pages rendue par le juge enquêteur au tribunal de commerce la semaine dernière, rejoint incontestablement ce que Me Brun (l'avocat des salariés), mais aussi les instances juridiques, s'évertuent à dire depuis plus d'un an. « Dépendance totale » de Sodimédical vis à vis de Lohmann et Rauscher, situation économique prospère de la maison mère (...) »

Conclusion : «  Les salariés se trouvent sans travail et sans revenus en toute illégalité », explique Me Brun, leur avocat

La société Sodimedical étant basée à Troyes, les salariés ont demandé à plusieurs reprises, à ce que le maire de la ville, un certain ... François Baroin, vienne à leur secours, pour faire tout simplement appliquer la décision de justice.

Celui-ci après les avoir assuré : « (...) qu'il soutient les salariés pour le versement des rémunérations non perçues depuis l'annonce d'un plan social (...) » vient de les renvoyer ... vers le préfet ... Sans succès ! Il est vrai que le ministère de François Baroin n'a que peu d'influence sur l'économie et qu'il rencontre assez peu son homologue allemand ces derniers jours !

Quant au Président, Il semble bien, que concentré sur la note AAA, la préparation de sa candidature à un deuxième mandat et soucieux de ne se fâcher avec cette « chère Angela », il ait définitivement perdu l'envie d'appliquer à tous les patrons voyous : «  la tolérance double zéro ! »

Mais n'affirmait-il pas en 2006 : « Moi je veux faire une politique respectueuse de la morale !  » Nous ne demandons qu'à voir !

Source agoravox.fr

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1 septembre 2011 4 01 /09 /septembre /2011 12:36

Certaines rumeurs circulent déjà sur la toile indiquant que les instigateurs du retour de ce scandale proviendraient du sein même de l'UMP ! Certains lieutenants du parti (députés et sénateurs entre autres) convaincus d'une défaite assurée en 2012 seraient bien décidés à ne pas attendre 2017 et à défendre leur favori : Jean-François Copé.

Sarközy s'est juste trompé d'empereur, lui qui rêvait d'être un Naboléon connaîtra peut-être un destin identique à un autre empereur, celui de Jules César...

 

On n'est jamais mieux trahi que par les siens, Sarközy, expert en la matière, devrait être averti.

 

http://img11.hostingpics.net/pics/872752Nain.jpg

 

Source et article complet sur http://che4ever.over-blog.com/

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31 août 2011 3 31 /08 /août /2011 12:24
Fin de partie pour Jean-Jacques Aillagon

PARIS [31.08.11] - Catherine Pégard, actuelle conseillère de Nicolas Sarkozy, devrait être nommée mercredi 31 août 2011 à la Présidence du Château de Versailles en remplacement de Jean Jacques Aillagon, atteint par la limite d’âge. Une nomination qui ne passera pas inaperçue.

 
La forte médiatisation de Versailles et un discret lobbying n’auront pas empêché L’Elysée de ne pas prolonger Jean-Jacques Aillagon au-delà de la limite d’âge. Celui-ci devrait quitter ses fonctions fin septembre 2011. Les rumeurs annoncent son remplacement par Catherine Pégard qui serait nommée mercredi 31 août en Conseil des Ministres. Ce qui explique la précipitation avec laquelle Jean-Jacques Aillagon a annoncé son départ sur son blog, mardi 30 août.

Son mandat avait été renouvelé en juin 2010, et l’ancien ministre espérait bien qu’on lui accorderait d’aller jusqu’au bout de celui-ci, en 2013, au-delà de ses 65 ans. Celui que la rédaction de L’ŒIL avait désigné comme la personnalité la plus influente du monde de l’art en France en 2010, pouvait se prévaloir d’un bilan flatteur. Les expositions d’art contemporain (Jeff Koons, Murakami) avaient eu le mérite de faire parler du château, à défaut de faire augmenter la fréquentation. Les traditionnalistes versaillais, opposés à toute forme d’art contemporain et qui lui menaient la vie dure devant les tribunaux, avaient finalement servi sa cause. Il avait su aussi, utiliser son carnet d’adresses, étoffé lors de ses précédentes fonctions, pour attirer des mécènes et financer de lourds travaux de restauration. Lui-même écrivait dans son blog : « Je crois avoir su, au cours des quatre années écoulées, donner à Versailles un surcroît de visibilité et à la fonction de président de son établissement une autorité très forte. »

On saura donc très vite le nom de son remplaçant. La conseillère de Nicolas Sarkozy, en charge des affaires politiques est donnée gagnante depuis que le journaliste de Libération Vincent Noce en avait fait état en mai dernier. Pourtant nulle trace d’une quelconque expérience dans un musée, ni même à la tête d’une institution, ou encore dans l’art pour cette journaliste politique de 57 ans qui a fait toute sa carrière au Quotidien de Paris puis au Point avant de rejoindre l’Elysée en 2007. Ce parcours atypique pour le directeur d’une grande institution patrimoniale devrait alimenter une vive polémique.
Source artclair.com
Catherine Pégard recasée au Château de Versailles
Catherine Pégard, 57 ans, était conseillère à l'Elysée chargée des questions culturelles depuis 2007

Catherine Pégard, 57 ans, était conseillère à l'Elysée chargée des questions culturelles depuis 2007

De l'Elysée à Versailles. Catherine Pégard, une conseillère dont l'étoile avait peu à peu pâli auprès de Nicolas Sarkozy, prend la tête du Château à l'automne. Elle a été nommée mercredi en Conseil des ministres à la tête de l'établissement public. L'ancien ministre de la Culture Jean-Jacques Aillagon, bientôt 65 ans, n'est pas parvenu à faire prolonger son mandat. Pour le maintenir à ce postes, il aurait fallu modifier les statuts de l'établissement public par un décret en Conseil d'Etat introduisant une exception à cette limite d'âge, indique-t-on à l'Elysée. Cette option n'a pas été retenue.
Informé lundi par l'Elysée qu'il allait devoir prendre sa retraite le jour de ses 65 ans, Jean-Jacques Aillagon a prévenu l'ensemble du personnel de l'établissement public dans une note transmise ensuite à la presse. Son mandat prendra fin dans un mois.

Catherine Pégard, ancienne journaliste devenue conseillère de Nicolas Sarkozy après l'élection de celui-ci à la présidence de la République en mai 2007, lui succède. Le nom de l'ancienne rédactrice en chef du "Point", 57 ans, avait commencé à circuler il y a quelques mois pour prendre la tête du château de Versailles à l'automne.

Président de l'établissement public du musée et du domaine de Versailles depuis le 6 juin 2007, Jean-Jacques Aillagon avait bataillé avec succès pour obtenir en juin 2010 le renouvellement de son mandat, alors que Xavier Darcos, ancien ministre du Travail, espérait fortement obtenir le poste.
Source rtl.fr
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