La fédération Cgt du commerce, de la distribution et des services a déposé un préavis de grève couvrant l’ensemble des salariés des entreprises de prévention sécurité relevant de l’annexe 8 Aéroportuaire sur tout le territoire français, à compter du vendredi 16 décembre 2011, à minuit, pour une durée illimitée conformément aux dispositions de l’article L.2511-1 et suivant du code du travail régissant l’exercice du droit de grève.
Rappel juridique :
Les entreprises du secteur public (c. trav. art. L. 2512-1 à L. 2512-5 ; cass. soc. 11 janvier 2007, n° 05-40663, BC V n° 2) et les régies ou entreprises chargées d’une mission de service public de transport terrestre de personnes à vocation non touristique (loi 2007-1224 du 21 août 2007, JO du 22 ; décret 2008-82 du 24 janvier 2008, JO du 26) relèvent de règles spécifiques en matière de préavis. Le délai de préavis franc est de cinq jours dans les entreprises chargées d’une mission de service public.
Compte tenu des articles ci-dessus, nous respectons le délai de prévenance et laissons donc aux directions des entreprises de l’aéroportuaire l’opportunité de trouver des solutions et plans d’actions pour répondre favorablement aux revendications des salariés et de la Cgt.
En effet, au regard de la dégradation des conditions de vie et de travail, des pressions que subissent au quotidien les salariés, de la non prise en compte de négociations salariales, des risques sur la santé des personnels, nous demandons l’ouverture immédiate de négociations dans la branche et les entreprises concernées par notre préavis.
À défaut d’entendre les revendications légitimes des salariés et de leur organisation syndicale, la grève sera poursuivie selon la décision des salariés.
Les revendications des salariés portent sur :
Des augmentations de salaires,
La mise en conformité des coefficients,
La revalorisation ou la mise en place de primes transports,
Le passage de salariés à temps partiel à temps complet pour ceux qui le souhaitent,
La reprise du personnel à 100% lors de transfert de marché,
Augmentation des primes paniers,
Le respect de la vie personnelle et familiale dans la mise en œuvre de plannings harmonisés,
Pour palier au problème de sous-effectif, l’embauche de personnels supplémentaires,
La prise en compte des revendications des salariés et de la Cgt dans chacune des entreprises concernées par ce préavis,
Une prime de 13ème mois.
Thierry Ménard
Secrétaire fédéral
Source commerce.cgt.fr
15 décembre 2011
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
La Grève en réponse au mépris ! Les agents de sûreté aéroportuaire exigent d’être entendus de leurs employeurs
jeudi 15 décembre 2011 Le mécontentement grandit chez les salariés des entreprises de Prévention Sécurité des aéroports français.
La Cgt avec les salariés se mobilisent et exigent des employeurs des plates-formes aéroportuaires l’ouverture de négociations salariales.
Les directions font preuve de mépris à l’égard des salariés et de leur syndicat Cgt et n’entendent pas répondre favorablement à leurs revendications légitimes.
La Cgt avec les salariés sont déterminés à se faire entendre et répondent à ce mépris par un appel à la grève pour le 16 décembre 2011 à 00h00 dans tous les aéroports français des agents de sûreté aéroportuaire de toutes les entreprises de prévention sécurité.
Les employeurs, suffisamment informés des revendications des salariés, porteront seuls la responsabilité du climat social qui se dégrade et des conséquences de leur surdité au regard des perturbations que cela occasionnera. Cet échec d’ouverture de négociations dans les entreprises de prévention sécurité est de la seule responsabilité des employeurs.
Depuis des années, le pouvoir d’achat stagne, les conditions de travail s’aggravent, les emplois régressent, les primes disparaissent et les métiers d’agent de sûreté aéroportuaire ne sont pas reconnus dans les coefficients. Par ailleurs, les salariés sont confrontés régulièrement à des méthodes de management d’un autre âge et subissent des pressions constantes de leur hiérarchie.
La fédération Cgt de la distribution, du commerce et des services soutient les salariés et leur syndicat Cgt et réclame que les employeurs accèdent rapidement à leur demande d’ouverture de négociation.
Montreuil, le 15 décembre 2011
Source commerce.cgt.fr
19 décembre 2011
Lettre ouverte aux organisations patronales
La fédération interpelle les employeurs de la Prévention Sécurité
lundi 19 décembre 2011 ORGANISATIONS SYNDICALES PATRONALES SESA – SNES - USP Montreuil, le 19 décembre 2011
Messieurs,
À l’appel d’une intersyndicale nationale, les agents de sûreté aéroportuaire sont en grève depuis vendredi 16 décembre. Le conflit perdure car nous sommes confrontés à un mutisme total de la part des directions des entreprises détentrices de ces marchés. En ignorant le préavis de grève et en refusant toute ouverture de négociations préalable les employeurs se rendent responsables des perturbations du trafic aérien durant cette période de vacances.
La détermination des salariés est renforcée par des attitudes provocatrices et le chantage à la reprise du travail pour se mettre autour d’une table et ceci sans aucun engagement sur une véritable négociation.
Les salariés ne peuvent se contenter d’un éventuel calendrier, leurs revendications légitimes doivent être entendues :
Revalorisation des salaires, ces salariés ayant vu substantiellement baisser leur pouvoir d’achat ces dernières années.
Améliorations des conditions de travail et des embauches permettant d’assurer les missions de sûreté qui nous sont confiées.
Reconnaissance des pénibilités et départs anticipés.
Instauration et respect d’un véritable dialogue social dans la branche.
Le climat social détérioré dans ce secteur sensible nécessite une prise en compte à la hauteur des enjeux de l’ensemble des acteurs concernés par la sureté aéroportuaire.
Par conséquent, nous vous informons que nous sollicitons élégamment les Ministères de tutelle concernés par la sûreté aéroportuaire afin qu’ils participent aux négociations.
Dans l’attente, nous vous prions de croire, Messieurs, à l’assurance de nos salutations distinguées.
Fédération Cgt Commerce, Distribution, Services
Michèle CHAY
Secrétaire Générale
Source commerce.cgt.fr
19 décembre 2011
Aérien : les grèves font redécoller le débat sur le service minimum
Le gouvernement fustige la « prise d'otages des Français qui partent en vacances ». Il est décidé à étendre aux transports aériens les contraintes, déjà en place à la SNCF et la RATP, comme l'obligation de se déclarer gréviste 48 heures à l'avance. Les syndicats dénoncent un projet« populiste ».
Les avions cloués au sol font redécoller le débat sur le service minimum. Alors que la grève des agents de sécurité perturbe depuis vendredi les aéroports et que le mouvement se prolongeait lundi 19 décembre dans un climat tendu, le gouvernement contre-attaque. Thierry Mariani, ministre des Transports, Nathalie Kosciusko-Morizet, sa ministre de tutelle, puis Valérie Pécresse (Budget), sont montés au créneau depuis vendredi pour réclamer un plus fort encadrement du droit de grève dans l'aérien. « Nous dénonçons un mouvement qui s'apparente à une prise d'otages des Français qui partent en vacances », a insisté lundi Valérie Pécresse sur France Info. « Ce qui me choque, c'est qu'on ne puisse pas, dans ces situations, anticiper », a pointé, samedi, Nathalie Kosciusko-Morizet.
Sa riposte législative est déjà prête. Le 22 novembre, le député UMP Eric Diard a déposé une proposition de loi (PPL), co-signée par 90 députés de la majorité, visant à étendre à l'aérien les obligations instaurées en 2007, dès l'arrivée à l'Elysée de Nicolas Sarkozy, dans les transports terrestres (RATP, SNCF, etc). L'initiative a été pilotée dès la rentrée en étroite collaboration avec le ministère du Travail de Xavier Bertrand, qui trouve dans le conflit actuel une belle occasion de revenir à la charge. A la Toussaint déjà, les annulations de vols liées aux actions des stewarts et hôtesses avaient fini de convaincre l'exécutif qu'il était temps de durcir le ton.
A l'instar de ce qui se passe dans le transport terrestre, les contraintes envisagées, en premier lieu l'obligation pour les grévistes de se déclarer 48 heures à l'avance, ne garantiraient pas un service minimum stricto sensu : ce serait contraire au droit de grève. Mais elles devraient permettre de mieux anticiper les conflits, d'informer les passagers en avance et par extension de minimiser les perturbations. « Cela permettrait de concilier le principe constitutionnel du droit de grève, l'objectif de valeur constitutionnelle de sauvegarde de l'ordre public et le principe de la continuité du service dans les aéroports », fait valoir Thierry Mariani.
Le gouvernement est décidé à agir vite mais son volontarisme pourrait se heurter aux contraintes du calendrier parlementaire. Lundi, l'examen de la PPL Diard n'était pas inscrit à l'agenda de l'Assemblée nationale. Sauf surprise, ce devrait être fait demain mardi, à l'occasion de la conférence des présidents (en charge de cet agenda), ou début janvier, lors de la réunion suivante des présidents de groupe. Mais même si l'examen est calé pour la seconde quinzaine de janvier, comme l'espère l'exécutif, l'arrêt fin février des travaux de l'Assemblée et du Sénat -pour cause de campagne présidentielle -et l'embouteillage parlementaire qui se profile rendront difficiles l'adoption définitive du texte avant l'élection présidentielle.
De leur côté, les syndicats de l'aérien, qui devraient être reçus par Thierry Mariani et Xavier Bertrand, préparent leur riposte. Dans un communiqué commun (CFDT, Unsa, SNPL, SNPNC, Unac), ils jugent la PPL Diard « très démagogue et conjoncturellement populiste » et fustigent « une attaque » du droit de grève. Ils préviennent que leur « réaction sera très largement proportionnée à la violence de l'attaque ». En clair : il faut s'attendre à des grèves aux vacances de février...
DEREK PERROTTE Source lesechos.fr